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  • : Géopolis est consacré à la géopolitique et à la géostratégie : comprendre la politique internationale et en prévoir les évolutions, les conflits présents et à venir, tel est le propos, rien moins !
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Géopolis

Par ces temps troublés, l'actualité géopolitique inquiète et déconcerte. Les clefs nous manquent souvent pour en appréhender les facteurs d'évolution décisifs. Et en cette matière, les médias communs informent à peu près aussi mal qu'ils sont mal informés. On nous parle beaucoup de "mondialisation", mais la compréhension des désordres mondiaux n'en paraît pas tellement meilleure et les désordres eux-mêmes persistent, redoublent même... Bien sûr, Géopolis n'a pas la prétention de tout savoir et de tout expliquer. Nous tenterons simplement ici avec ceux qui voudront bien nous rejoindre de contribuer à la réflexion, d'éclairer certaines questions d'actualité en apportant des informations passées inaperçues ou des témoignages de première main, et aussi de prendre un peu de distance pour ne pas trop nous laisser impressionner par l'impact immédiat des événements. A qui s'adresse Géopolis ? A nous tous, simples citoyens, parce qu'en nos pays réputés démocratiques, nous sommes à l'origine de choix cruciaux : par le vote, c'est nous qui portons au pouvoir des hommes dont les décisions (ou les indécisions) feront le monde de demain, les guerres, la vie et la mort des pays et des peuples... C'est bien sérieux tout ça ! - Oui, le sujet est sérieux, mais les manières de l'aborder peuvent ne pas l'être toujours. Il sera donc aussi question de traités d'art militaire, de la formation des chefs d'Etat, de romans d'espionnage ou de cinéma...

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5 mai 2019 7 05 /05 /mai /2019 23:30

C'est la question qu'on peut se poser quand on égrène la liste des victimes : Zineb Redouane, 80 ans, tuée chez elle d'une grenade lacrymogène, Fiorina Lignier, 20 ans, œil crevé par tir de LBD, Doriana X., 16 ans, mâchoire fracturée, Lola Villabriga, 18 ans, mâchoire fracturée, Geneviève Legay, 73 ans, fractures du crâne, Marlène X., 62 ans, crâne ouvert par matraque, Xana C., crâne ouvert par matraque, Vanessa L., 33 ans, lésions cérébrales par tir de LBD à bout portant, Axelle M., 28 ans, mâchoire fracturée, Pauline X., brûlée au visage par bombe lacrymogène, Maria X., 19 ans...

La liste des victimes masculines est bien plus longue et les blessures aussi graves. Leurs caractéristiques communes est d'être mutilantes et très souvent à la tête, ce qui ne saurait-être accidentel. Au-delà de la violence policière qui est d'abord une violence sur ordre, cette atteinte portée au visage, défigurante, est une négation absolue de l'autre, l'adversaire, et dans le cas des Gilets jaunes, de tous ces Français modestes coupables du crime-pensée de ne pas être d'accord... et de le dire. Coupables de rien en fait. Mais niés dans leur humanité par un pouvoir fou de lui-même et de cynisme malsain.

Cependant, le témoignage des jeunes filles arrêtées à l'Hôpital de la Pitié-Salpetrière après une prétendue "attaque" (dixit Castaner le Ministre) lors du défilé du 1er mai et placées 30 heures en garde à vue dans des conditions... particulières, révèle autre chose encore que la violence d'Etat, même si cela y concourt. Outre le langage ordurier de certains policiers (si "sales connes" manque d'originalité, "bouffonnes" est typique du style racailles de banlieues...) et les conditions crasseuses de détention, se rincer l'œil en regardant une femme faire ses besoins est un acte de délinquance sexuelle digne d'un "pervers des toilettes", voyeur et scatophile. Cela demande un suivi psychiatrique d'urgence.

Il en va de même de la matraque baladeuse... Messieurs, faut se faire soigner !

Témoignage

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28 avril 2019 7 28 /04 /avril /2019 23:25

Le fleuron de l'architecture française, chef-d'œuvre du patrimoine mondial et lieu sacré millénaire au cœur de Paris, vient de souffrir un énorme incendie, toujours inexpliqué, qui le laisse fragile et éventré, ouvert aux quatre vents. Les cendres de la cathédrale Notre-Dame n'étaient pas encore refroidies que le Président de la République française annonçait que, ô surprise ! "on" va la restaurer - en son sabir : "reconstruire". Imaginez le contraire... Et là, il sort sa sébile et "A votre bon cœur, M'sieurs-Dames !".

En attendant que Monsieur M. écrase Notre-Dame d'une statue géante de lui-même en guise de flèche, l'enquête sur les causes d'une catastrophe par ciel d'azur reste à faire et le sauvetage de la cathédrale n'est pas terminé, loin s'en faut, des étais nécessaires à la toiture provisoire en passant par le temps de séchage après le copieux arrosage des lances à incendie.

Mais déjà les marchands ne se tiennent plus de joie. Il faut dire que depuis 2017 les pouvoirs publics ont dans leurs cartons un "grand projet" de commande signé Dominique Perrault (vous savez l'architecte qui voulait conserver les livres dans des tours en verre...). Sur une idée soufflée à François Hollande ou à Anne Hidalgo, on ne sait plus très bien, par quelque haut fonctionnaire de Bercy, il s'agit ni plus ni moins de détourner le flot des visiteurs pour les faire banquer. Eh oui, pensez donc : 15 millions de quidams par an qui viennent voir une église gratis, ça ne va pas du tout ! Si on leur soutire ne serait-ce que 20 teuros chacun, cela vous fait déjà du 300 millions. Pas pour le denier du culte, non, certes pas. Et si on vous met le tout avec parvis commercial et visite du nouveau toit ouvrant panoramique-bar branché-plantes vertes au tarif Disneyland-Paris, soit 79€ la journée, faites le compte. On dépasse le milliard. Tout bénéfice.

Alors on comprend mieux pourquoi ces Messieurs ont sauté sur l'occasion et pondu un projet de loi en procédure accélérée qui prévoit de faire fi de tous les vestiges archéologiques dont le sous-sol du parvis est truffé et s'asseoir sur quelques autres lois qui gênent :

"...il pourra être procédé à des dérogations ou des adaptations s’appliquant aux règles d’urbanisme, de protection de l’environnement, de voirie et de transports, ainsi qu’aux règles de commande publique et de domanialité publique. Cette dérogation ou adaptation pourra également porter sur l’archéologie préventive concernant par exemple la procédure de choix de l’opérateur, ainsi que les règles de préservation du patrimoine concernant notamment le droit applicable aux immeubles construits aux abords d’un monument historique. Par ailleurs, les règles de compétences contentieuses pourront être adaptées par voie réglementaire."

Cela en fait des atteintes aux bonnes règles et aux lois de la République ! Décidément, miraculeux cet incendie ! Et le tout pour les Jeux Olympiques de 2024, s'il vous plaît ! Entre temps - 2022 - auront lieu les élections présidentielles... Pour qui connaît les liens entre le bâtiment et la politique, tout bénéfice je vous dis.

Trop fort, King Kong !

Quand retrouvera-t-on en France un gouvernement qui ne soit pas constitué d'opportunistes ignares et de festivistes immatures ?

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3 mars 2019 7 03 /03 /mars /2019 17:23

Je voudrais vous parler d'Ismaël*, un petit blond aux yeux bleus, aujourd'hui 35 ans... à la rue. Je l'ai croisé tout à l'heure près de la Bastille à Paris, faisant la manche, deux chiens bâtards de pitbull en laisse, et me suis arrêtée pour scruter le fond de mon porte-monnaie. J'ai hésité. Les gens passaient sans le voir, alors je me suis avancée en m'excusant pour le peu. Au lieu de faire une mauvaise mine en regardant mes piécettes, il m'a remerciée ému en me disant que j'étais la première personne du week-end à lui donner quelque chose, et il m'a raconté... Il m'a raconté qu'une heure plus tôt un bon bourgeois avec sa femme lui avait tendu un billet de 50 €. Il avait commencé à remercier... en français. 
- Ah, vous êtes Français ? 
- Oui... 
- Alors non, je préfère donner aux migrants !
Ismaël m'a dit qu'il s'était caché pour pleurer. Et que tout est comme ça. Pas pour lui. 
Dès que les enfants de la DDASS atteignent 18 ans, on les met dehors sans que rien soit préparé pour la suite. Pas de logement, pas de formation. Rien. La rue. Lui a eu beaucoup de chance, m'a-t'il dit. Le jour même il avait croisé un propriétaire de biens qui lui avait prêté un logement et recommandé de trouver un apprentissage. Ismaël s'est donc formé en ferronnerie (travail du métal, pose de stores, etc.). Il a épousé une copine de la DDASS, ils ont eu un petit garçon qui a aujourd'hui 6 ans. Tout allait bien. De Hyères dans le Var, où ils avaient passé leur jeunesse, ils étaient montés à Paris pour le boulot. Mais il y a deux ans tout s'écroule. Après avoir déposé leur gamin à l'école, sa femme a un accident de voiture et n'y survit pas. Ismaël fait une dépression, perd son travail. Visiblement un père sans travail avec un enfant n'est pas prioritaire pour un logement social. On préfère lui retirer l'enfant pour le placer en foyer ! Le lui retirer ? Non, on le lui arrache, une scène que ni l'enfant ni son père n'oublieront jamais. Et l'assistante sociale s'étonne aujourd'hui que le gamin soit très en colère, refuse d'aller à l'école et réclame son père tous les jours...
On lui dira peut-être qu'il n'a qu'à faire ci ou ça, aller voir tel ou tel organisme. Il les a tous fait. Aucune aide de nulle part. Sans logement et sans revenu, il n'a pas le droit de prendre son garçon pour le week-end. Il a écrit une longue lettre pour expliquer tout ça. Aucune réponse des autorités. Pourtant je peux témoigner qu'il est sobre, les idées claires, gentil.
Pire. Il arrivait à trouver du travail en intérim, mais depuis plusieurs mois une adresse est exigée...  et impossible de trouver un logement sans travail. Quant à la demande de domiciliation à laquelle la loi lui donnerait droit, il a rempli un dossier et cela fait des mois qu'il attend une réponse. Il n'a pas encore pu renouveler sa boîte postale car il s'est fait voler portable et papiers. Il n'en a pas parlé mais je pense que les chiens - bien élevés du reste - sont là pour le protéger.
Il est tout maigre dans ses vêtements devenus top grands. Il m'a dit qu'il ne pèse plus que 45 kg contre 65 avant. Il n'ira pas loin avec ça.
Alors si vous connaissez quelqu'un qui aurait une chambre...
 

Voir et revoir : Enfants de la DDASS, les sacrifiés de la République

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3 février 2019 7 03 /02 /février /2019 11:49

Qui aura la conscience de dire comme le Concile de Latran II au temps des arbalètes : Nous interdisons cette technique mortifère et odieuse à Dieu sous peine d'anathème... ?

 

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2 février 2019 6 02 /02 /février /2019 15:01

Police ou Justice ? Petit détour par le Code pénal : 

Les violences entraînant une mutilation ou une infirmité permanente, dites violences délictuelles, sont punies de 10 ans de prison et 150.000 € d'amende (art. 222-9 du code). Lorsqu'elles sont commises avec pour circonstance aggravante l'usage d'une arme, elles sont qualifiées de violences criminelles (art. 222-10) et passibles de 15 ans de prison. En cas de décès de la victime, la peine est identique. Elle peut être portée à 20 ans de prison (art. 222-8) si les violences criminelles ayant entraîné la mort ont été commises par plusieurs personnes agissant en qualité d'auteur ou de complice.

Le LBD 40 à viseur électronique ou Flash-Ball, qui éborgne les manifestants et leur détruit le visage, est une arme potentiellement létale en deçà de 25 m. Le LBD 40 est une arme. Les policiers qui en font mauvais usage ne pourront pas se retrancher éternellement derrière l'anonymat ou le respect de l'ordre donné. Le jour où le gouvernement sera directement mis en cause pour ces mutilations, nul doute qu'il ne tardera pas à lâcher les policiers impliqués. Alors, à défaut de courage, Messieurs les policiers, gardez des preuves des ordres reçus... Sinon 15 ans de zonzon !

Signez la pétition des soignants pour un moratoire sur l'utilisation de ces armes "sub-létales" : www.change.org

Sur les dérives du maintien de l'ordre en France sous les gouvernements Sarkozy et Hollande, cf. Pierre Douillard-Lefevre, L'arme à l'oeil : Violences d'état et militarisation de la police, 2016. Car pour l'heure la Justice est aveugle et le Conseil d'Etat fait l'autruche !

 

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27 janvier 2019 7 27 /01 /janvier /2019 09:29

Un rêve d'autocrate d'il y a mille ans.

Selon les chroniques, en 1014, à la bataille du Kleidion ou bataille de la Longue passe, l'empereur Basile II fit 8.000 à 15.000 prisonniers bulgares. Pour faire régner la terreur et ruiner le moral du peuple vaincu, il leur infligea un châtiment monstrueux. Il fit diviser les captifs en groupes de 100 hommes : 99 étaient aveuglés tandis que le dernier était seulement éborgné pour pouvoir reconduire chez eux ses compagnons d'infortune encordés. Au retour de cet effroyable cortège, leur souverain, le tsar Samuel, mourut d'une crise cardiaque.

Régner par la terreur et ruiner le moral du peuple... Le gouvernement semble avoir décidé d'acclimater en France une pratique orientale archaïque digne des régimes les plus autoritaires.

Lorsqu'on aveuglait un criminel d'État à Byzance, on commençait d'ordinaire par le lier et le jeter à terre. Puis, tandis que des valets, brutes féroces, se couchaient sur lui pour l'immobiliser, le bourreau lui enfonçait dans les orbites un instrument pointu. Le sang jaillissait de ses prunelles à jamais perforées, tandis que la douleur lui arrachait des cris affreux. On l'abandonnait se roulant sur le sol et souvent l'inflammation qui suivait cette mutilation abominable mettait, en le faisant périr, un terme à ses souffrances.

Dans la plupart des cas, ce supplice, si fréquent dans les cruelles annales de Byzance, qui, par contre, répugnait si fort à nos mœurs plus douces d'Occident et qui, dès les débuts de notre histoire, disparut à jamais de la liste des châtiments officiels, s'infligeait ainsi que je viens de le dire. Parfois cependant on avait recours à un mode opératoire différent. L'aveuglement se pratiquait alors par le moyen du feu. Le bourreau approchait des yeux du condamné une tige de métal chauffée à blanc. Le malheureux patient, maintenu de force, sentait ses orbites se fondre et crépiter au contact de ce corps ardent et devenait aveugle pour toujours dans les plus cuisantes douleurs...

Ce châtiment était généralement réservé aux rebelles à l'autorité...

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20 janvier 2019 7 20 /01 /janvier /2019 10:32

De l'Iran et de l'Arabie séoudite, qui appliquent encore régulièrement des peines d'aveuglement et d'amputation de la main ou du pied, Amnisty International réclame l'interdiction de ces tortures et traitements cruels, inhumains et dégradants.

Qu'en est-il en France ? L'ère Macron marque un retour aux châtiments corporels les plus barbares, et pire puisqu'ils s'appliquent à des innocents hors de tout cadre légal. Rappelons que l'abolition de la torture en France datait... du bon roi Louis XVI. 

En moins de trois mois, déjà 4 amputations de mains, 20 yeux crevés et on ne sait combien de gueules cassées comme on n'en avait plus vu tant depuis la Guerre de 14 ! Leur crime ? Porter un gilet jaune !

Et quand bien même certains se seraient rendus coupables de "violences" (mais encore ?), rappelons à nos Messieurs les journalistes que le passage à tabac par les forces de l'ordre et les peines de mutilation ne sont pas inscrits dans le Code français de procédure pénale.

Gueules cassées de la Guerre de 18

Les individus - ne les appelons plus gardiens de la paix, ils font honte à leur profession, - les individus, donc, qui ont procédé à ces mutilations en visant sciemment la tête de leurs victimes, sont des psychopathes. Les gouvernants qui ont mis entre leurs mains les armes du crime devront répondre devant la justice pour leurs ordres.

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12 janvier 2019 6 12 /01 /janvier /2019 17:18

C'est beau comme la banque !

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12 janvier 2019 6 12 /01 /janvier /2019 17:13

Quelques-uns des slogans pseudo-philosophiques de la campagne d'En Marche : 

Immigration : maîtriser ou subir ?

Climat : agir ou ignorer ?

Emploi : partenaires ou concurrents ?

Europe : union ou division ? 

Macron : rester ou dégager ? (celui-ci c'est moi qui l'ajoute !)

 

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12 janvier 2019 6 12 /01 /janvier /2019 17:11

Toute ressemblance avec les affiches grand format de la banque HSBC déployées depuis plusieurs années dans les aéroports... n'est pas du tout fortuite.

 

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12 janvier 2019 6 12 /01 /janvier /2019 17:05

En prévision des élections européennes le 26 mai 2019, le gouvernement s'est fendu fin octobre dernier d'un clip vidéo à la manière des promesses de campagne d'E. Macron : tout ou le contraire de tout ?

 

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11 janvier 2019 5 11 /01 /janvier /2019 00:28

À force d’aller en avant, il parvint au point où le brouillard de la fusillade devenait transparent.

Si bien que les tirailleurs de la ligne rangés et à l’affût derrière leur levée de pavés, et les tirailleurs de la banlieue massés à l’angle de la rue, se montrèrent soudainement quelque chose qui remuait dans la fumée.

Au moment où Gavroche débarrassait de ses cartouches un sergent gisant près d’une borne, une balle frappa le cadavre.

— Fichtre ! fit Gavroche. Voilà qu’on me tue mes morts.

Une deuxième balle fit étinceler le pavé à côté de lui. Une troisième renversa son panier.

Gavroche regarda, et vit que cela venait de la banlieue.

Il se dressa tout droit, debout, les cheveux au vent, les mains sur les hanches, l’œil fixé sur les gardes nationaux qui tiraient, et il chanta :

On est laid à Nanterre,
C’est la faute à Voltaire ;
Et bête à Palaiseau,
C’est la faute à Rousseau.

Puis il ramassa son panier, y remit, sans en perdre une seule, les cartouches qui en étaient tombées, et, avançant vers la fusillade, alla dépouiller une autre giberne. Là une quatrième balle le manqua encore. Gavroche chanta :

Je ne suis pas notaire,
C’est la faute à Voltaire ;
Je suis petit oiseau,
C’est la faute à Rousseau.

Une cinquième balle ne réussit qu’à tirer de lui un troisième couplet :

Joie est mon caractère,
C’est la faute à Voltaire ;
Misère est mon trousseau,
C’est la faute à Rousseau.

Cela continua ainsi quelque temps.

Le spectacle était épouvantable et charmant. Gavroche, fusillé, taquinait la fusillade. Il avait l’air de s’amuser beaucoup. C’était le moineau becquetant les chasseurs. Il répondait à chaque décharge par un couplet. On le visait sans cesse, on le manquait toujours. Les gardes nationaux et les soldats riaient en l’ajustant. Il se couchait, puis se redressait, s’effaçait dans un coin de porte, puis bondissait, disparaissait, reparaissait, se sauvait, revenait, ripostait à la mitraille par des pieds de nez, et cependant pillait les cartouches, vidait les gibernes et remplissait son panier. Les insurgés, haletants d’anxiété, le suivaient des yeux. La barricade tremblait ; lui, il chantait. Ce n’était pas un enfant, ce n’était pas un homme ; c’était un étrange gamin fée. On eût dit le nain invulnérable de la mêlée. Les balles couraient après lui, il était plus leste qu’elles. Il jouait on ne sait quel effrayant jeu de cache-cache avec la mort ; chaque fois que la face camarde du spectre s’approchait, le gamin lui donnait une pichenette.

Une balle pourtant, mieux ajustée ou plus traître que les autres, finit par atteindre l’enfant feu follet. On vit Gavroche chanceler, puis il s’affaissa. Toute la barricade poussa un cri ; mais il y avait de l’Antée dans ce pygmée ; pour le gamin toucher le pavé, c’est comme pour le géant toucher la terre ; Gavroche n’était tombé que pour se redresser ; il resta assis sur son séant, un long filet de sang rayait son visage, il éleva ses deux bras en l’air, regarda du côté d’où était venu le coup, et se mit à chanter.

Je suis tombé par terre,
C’est la faute à Voltaire,
Le nez dans le ruisseau,
C’est la faute à…

Il n’acheva point. Une seconde balle du même tireur l’arrêta court. Cette fois il s’abattit la face contre le pavé, et ne remua plus. Cette petite grande âme venait de s’envoler.

Victor Hugo, Les Misérables (1862)

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10 janvier 2019 4 10 /01 /janvier /2019 23:43

Comparons donc l'incendie ludique avec l'horrible violence des Gilets Jaunes (Paris, décembre 2018) :

Source : ParisMatch

Là, quelle horreur ! C'est trop affreux ! "Cette violence-là elle est insupportable", comme dirait l'autre.

La géographie des brûlements festifs est intéressante. Outre Paris (148 véhicules incendiés pour la Saint-Sylvestre 2019) et Strasbourg (70), on cite des records dans les quartiers du Val-Fourré et de Trappes. Mais ce n'est pas grave puisque ça ne dérange pas en haut lieu !

Il me revient avoir assisté il y a quelques années, dans les jardins très privés du Cercle de l'Union Interalliée, à un grand raout de la Fondation Culture & Diversité qui travaille paraît-il à la "cohésion sociale"... Une centaine de personnes en costumes-cravate et tailleurs Chanel menées par un certain Luc Ferry... Champagne et petits fours, et pas un seul "divers" !

Bref, il est temps que ce petit blog reprenne du service.

Bonne année à tous !

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9 janvier 2019 3 09 /01 /janvier /2019 21:37

Paris brûle, et Strasbourg aussi. 

C’est une « tradition » dont les Français se passeraient bien. Tous les ans, dans la nuit du 31 décembre au 1er janvier, des centaines de véhicules sont brûlés partout en France. Cette année, 1.031 voitures ont été détruites par les flammes, selon les chiffres communiqués par le ministère de l'Intérieur. Soit 96 de plus que l'an dernier. Mais, souligne la place Beauvau, il y en avait davantage encore en 2012 (1.193) et en 2013 (1.067).

De quand, cette information ? Du 2 janvier 2018 dans le journal 20Minutes, avec un commentaire du sociologue Michel Wieviorka : «Le fait de brûler des voitures lors du Nouvel An n’a pas de dimension politique, c’est avant tout ludique». Et pour 2019, qu'en est-il de cette intéressante tradition ludique ? Curieusement, le Ministère de l'Intérieur se fait beaucoup plus discret cette année sur le nombre de voitures brûlées. "Des centaines", concède-t-il à voix basse, alors qu'aux dires des DNA, Strasbourg a battu son record : Strasbourg et Mulhouse: le nombre de voitures brûlées au Nouvel An repart à la hausse

Eh oui ! Alors comparons l'incendie ludique (ici en 2014) :

Source : Caradisiac

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29 janvier 2017 7 29 /01 /janvier /2017 23:27

A entendre les dernières nouvelles, on en viendrait à croire que la blanche colombe est épouvantable pécheresse et qu'on n'a jamais vu chose pareille dans les milieux parlementaires... Pourtant, 10 % d'assistants parlementaires recrutés parmi les proches, une centaine... Voilà que l'on feint de découvrir ce qui n'est pas nouveau. Pas nouveau et pas répréhensible en soi, contrairement à ce que prétendent maintenant certains hommes politiques qui semblaient bien moins sourcilleux sur les affaires Strauss-Kahn ou Sarkozy. Ce qui l'est en revanche est l'opacité de la rémunération des assistants parlementaires, mais cela vaut pour tous. Quant à la réalité de leur travail... On devrait surtout s'interroger sur le travail des parlementaires eux-mêmes quand on voit l'absentéisme aux séances. En d'autres temps on aurait qualifié toute cette agitation d'anti-parlementarisme.

On entend parler que de ça dans la presse, tandis que les révélations de l'émission "Envoyé spécial" du jeudi 26 janvier sur France 2 n'ont été relayées qu'en sourdine. Petit problème de perspective. Ici on parle de dizaines de millions d'euros, et de morts. Laissons donc Pénélope et levons le voile sur une affaire d'Etat :

http://www.francetvinfo.fr/replay-magazine/france-2/envoye-special/envoye-special-du-jeudi-26-janvier-2017_2026568.html

(à partir de 45 mn)

"C’est le plus beau jour de ma carrière politique" ou "Je viens sans doute de vivre la journée la plus importante de ma vie politique." (François Hollande, Bamako - Mali, 2 février 2013)

Ç'aurait pu être aussi le dernier jour des otages français, que leurs ravisseurs d'AQMI (Al-Qaïda au Maghreb islamique) avaient menacé d'exécuter si la France intervenait au Mali... Par chance ils n'en feront rien, préférant la rançon. Les otages seront libérés comme on sait le 29 octobre, après un long calvaire. Les journalistes Ghislaine Dupont et Claude Verlon, eux, sont morts.

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4 juin 2016 6 04 /06 /juin /2016 21:26

Et à quoi sert le Ministre ?

On savait que lors des attentats du 13 novembre 2015, un policier de la Brigade Anti-Criminalité avait fait preuve de grand courage un affrontant avec une simple arme de point les terroristes retranchés dans la salle de concert du Bataclan à Paris qui mitraillaient au fusil d'assaut. On savait aussi qu'un détachement de militaires, eux-mêmes armés de fusils d'assaut, avait refusé d'intervenir au prétexte qu'ils n'en avaient pas l'ordre. Mais voilà que, selon le sinistre, pardon le Ministre, tout ceci est parfaitement dans les règles. Voyez donc ! La chaîne de commandement a été respectée, du militaire à son supérieur de son supérieur au supérieur du supérieur et ainsi de suite jusqu'au préfet qui en réfère au ministre de la Défense qui décide. Et retour. Ou plutôt pas de retour du tout puisque l'ordre d'intervenir n'est jamais parvenu. Et, pendant ce temps-là, on continuait de mourir au Bataclan.

Selon Jean-Yves Le Drian, ledit ministre entendu par une commission parlementaire de l'Assemblée nationale, tout ceci se justifie parfaitement.

D'une, les militaires en patrouille dans le cadre du dispositif 'Sentinelle' "ne sont pas formés aux interventions en présence d’otages". Sauf qu'en l'espèce il n'y avait pas encore d'otages au moment où ce policier a eu l'outrecuidance de suggérer que peut-être ces Messieurs pourraient envisager d'intervenir... et que les théâtres d'intervention de la guerre moderne sont des villes peuplées de civils. On espère tout de même que les militaires sont formés à faire le distinguo sinon à quoi bon les envoyer promener dans les rues ?

De deux, ils n'avaient pas à prêter leurs fusils d'assaut à un vulgaire policier vu que jamais au grand "jamais un soldat engagé sous le feu ne se sépare de son arme". Quel noble principe en effet et combien intangible ! Sous le feu ? Comment cela sous le feu ? Car justement ils n'étaient pas engagés sous le feu, vu qu'ils n'étaient pas engagés du tout ! Mais encore "de telles armes ne se manipulent pas aisément, même pour un professionnel des forces de l’ordre". C'est sûr, le professionnel des forces de l'ordre qui a réussi à abattre un des terroristes d'une seule balle de pistolet était sans doute beaucoup trop débile pour comprendre une arme de si haute technologie que le premier amateur venu maîtrise en... deux minutes. Pour dire à quel point la chose est compliquée : https://www.youtube.com/watch?v=V1a7-RY9PKE Imaginez, il aurait pu se blesser !

Bien sûr, dit le Ministre, il n'est "pas exclu que des militaires puissent intervenir avant les forces de police en cas d’attentat s’ils arrivent les premiers sur les lieux". Il serait en effet difficile qu'ils interviennent avant s'ils arrivent après ! "La loi prévoit légitime défense, état de nécessité, péril meurtrier... si on est dans un tel scénario, oui, ils interviennent". Ah que oui ! Mais le soir du 13 novembre, bien sûr, il n'y avait pas du tout péril meurtrier.

Bilan : 90 morts.

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17 avril 2016 7 17 /04 /avril /2016 10:11
Pertes et profits ? Eric Lang, professeur de français, battu à mort dans l'indifférence générale

Tout est dans le titre et dans ces articles de L'Express et de L'OBS :

L'Express : Eric Lang français mort dans l'indifférence dans une prison d'Egypte

L'OBS : Eric Lang battu à mort en prison, sa famille attend toujours la vérité

Eric Lang enseignait au Centre culturel français du Caire dit aussi Institut français d'Egypte, qui dépend directement... du Quai d'Orsay.

Requiescat in pace

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21 février 2015 6 21 /02 /février /2015 19:42

Le procès pour proxénétisme aggravé d'un certain DSK se termine sans qu'aucune question pertinente ait été posée sur cette sordide "affaire du Carlton de Lille". Enquête incomplète ? Pressions politiques ? La Justice ne semble s'intéresser qu'au détail dérisoire de savoir si le nommé DSK savait ou non être en présence de prostituées. Aucun intérêt. On remarquera au passage que le fait qu'il ne les payait pas de sa poche ne prouve rien de la part d'un individu qui s'est vanté publiquement de ne pas avoir payé la demoiselle Nafissatou Diallo, pourtant traitée comme une prostituée. Quant aux prostituées véritables de l'affaire lilloise, elles étaient désignées comme de la marchandise dans les conversations des inculpés. "Marchandise", "matériel"... "coke en stock" !, ce n'est pas un terme dont on désigne une partenaire libertine, mais l'esclave ou le bétail. D'ailleurs, s'il s'était agi de libertinage, il les aurait contactées directement ses copines de débauche, sans passer par des intermédiaires. Mais la façon dont la Justice et les médias ont focalisé sur les pratiques sexuelles du vieux schnock sous viagra est suspecte, car l'important est ailleurs.

Ce Monsieur avait donc à son service de dévoués organisateurs de parties-fines, fournisseurs de "marchandises"... gratuitement. Gratis, vraiment ? La question, la seule qui importe, est de savoir ce que DSK a donné à Messieurs David Roquet, directeur d'une filiale du groupe de travaux publics Eiffage, et Fabrice Paszkowski, créateur et représentant de la société de matériel médical Viamédical, en échange des "prestations" si obligeamment fournies entre 2008 et 2011.

Pour mémoire, l'attribution inattendue à la société Eiffage du marché de construction du nouveau stade de football de Lille, alors que le projet concurrent de Bouygues était moins disant de 108 millions d'euros (tout de même !), a fait l'objet d'un recours devant le Tribunal administratif fin 2008 au motif que le contenu de l'appel d'offre a été modifié quelques jours avant le vote par la Communauté urbaine de Lille. La concurrence ne pouvait guère jouer dès lors que le nouvel appel au cahier des charges modifié n'avait reçu qu'une seule réponse (Eiffage)... La question ne méritait-elle pas d'être posée ?

www.metronews.fr/lille/eric-darques-cette-affaire-du-stade-mauroy-masque-une-eventuelle-corruption/mnfd!YCitMYEWMNAlA/

DSK, à quand la prison ?

DSK, les USA, la Grèce et les impôts !

L'affaire DSK, entre déni de la réalité et mépris du peuple

Affaire DSK : les premières photos d'Ophélia (exclusivité)

Strauss-Kahn, le candidat détraqué

cokeenstock

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22 janvier 2015 4 22 /01 /janvier /2015 22:51

Alors que le roi d'Arabie, Abdallah ben Abdelaziz al-Saoud, à 90 ans passés, est moribond, un vent de panique commence à souffler sur le désert pétrolifère et jusqu'à Washington :

Washington tenté de revoir son alliance stratégique avec Riyad (peu probable quand même !)

Obnubilées par leur traditionnelle querelle avec l'Iran chiite et ses satellites en Irak et en Syrie, les monarchies arabes ont soutenu et financé le mouvement djihadiste fondé fin 2006 sous le nom d'Etat islamique d'Irak, dit aussi DAESH (il n'y a que le gouvernement français qui ne soit pas au courant). Comme le Dr Frankenstein, elles semblent ne plus tenir le monstre...

Les luttes d'influence au sein du pouvoir saoudien, la contamination salafiste dans les rangs pluriethniques de son armée, et la présence de plus en plus pesante de l'Etat islamique le long de la frontière Nord du royaume sont autant de facteurs de déstabilisation :

Pourquoi la santé chancelante du roi d’Arabie saoudite est une question qui nous concerne de près

Mais le plus inquiétant du point de vue des nouvelles terres de mission de l'Islam que sont devenus certains pays d'Occident est sans doute la parenté congénitale de l'Islam rigoriste d'un Etat wahhabite fort peu adepte du "vivre ensemble", de la "laïcité" et de la liberté d'expression, et de celui dont se réclament les combattants djihadistes. Tous deux relèvent du même courant fondamentaliste ou salafisme, qui est une sorte de protestantisme musulman, et les nuances sont parfois très subtiles...

Quant au Qatar, tout aussi wahhabite, il finance en France la construction de luxueuses mosquées dans cette même ligne idéologique, sans que ses amis les politiques français y trouvent beaucoup à redire. 

Et pendant ce temps-là, il paraît que nous sommes en guerre. On n'a pas encore très bien compris contre qui !

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26 novembre 2013 2 26 /11 /novembre /2013 20:46

La guerre, en vérité, c'est la mort au bout du canon. La guerre, en vérité, ce sont des hommes qui tuent et qui meurent. La guerre, oui, pour certains ce sera la mort, les blessures incurables et, pour beaucoup, la peur de mourir. Bombardements, rafales, mines qui explosent, balles perdues et pas perdues...

La guerre, en vrai comme symboliquement, c'est ça :

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Photo par Issouf Sanogo d'un légionnaire sincère et lucide en intervention au Mali, janvier 2013

(accessoirement le foulard sert à se protéger de la poussière)

Mais il y a guerre et images de guerre. Notre ministre aux armées, M. Jean-Yves Le Drian, pense au moral des troupes et à l'image de la France dans le monde. Il ne faut donc pas donner de la guerre une image de guerre. Il faut en donner une nouvelle image cool et sympa, que voici :

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La France au secours des gentils Maliens (contre les méchants)

(photo de légionnaire en Opex aimablement communiquée par le Ministère de la Défense)

Guerre du Mali depuis le début de l'intervention française (janvier-novembre 2013) : sur environ 35.000 combattants engagés de tous bords, tout de même plus de 1.000 morts déjà, dont une dizaine de morts français, journalistes compris, et des centaines de blessés graves... Mais, chut ! Sur ordre du cabinet du ministre, le légionnaire au foulard trop explicite, pour une photo qui a déplu, s'est vu infliger 40 jours d'arrêt, la sanction maximale. Allez, au coin ! Cachez-moi ce foulard que je ne saurais voir. Et surtout, cachez-moi bien ce que vous faites. Vous avez le droit de vous faire tuer au service de la France mais dans un grand silence photographique.

Entendez-vous ? La mort en rit encore, de toutes ses dents.

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14 novembre 2013 4 14 /11 /novembre /2013 11:05

Où l'on apprend que la Bretagne compte non pas 4 départements comme la région Bretagne actuelle (Côtes d'Armor, Finistère, Ille-et-Vilaine et Morbihan), non pas 5 départements dans la configuration de la Bretagne historique (les mêmes avec Loire-Atlantique), mais 23 départements. D'après Le Cigaro, en effet, les préfets commencent à trouver la nouvelle "écotaxe" un petit peu problématique (www.lefigaro.fr) :

"La fronde contre la taxe poids lourds s'étend à au moins 23 départements selon eux. Ils proposent de démonter ces fameux portiques routiers avant qu'ils ne soient tous détruits par le mouvement des Bonnets rouges."

En somme une TGB (Très Grande Bretagne). Lillois et Charentais, vous voici Bretons maintenant !

Rappelons que ce joyeux bordel est encore un cadeau de l'Union européenne, produit direct des deux directives suivantes :

  • Directive 2004/52/CE du Parlement européen et du Conseil du 29 avril 2004 dite "Interopérabilité"
  • Directive 2006/38/CE du 17 mai 2006 du parlement et du Conseil  modifiant la directive 1999/62/CE relative à la taxation des poids lourds pour l'utilisation de certaines infrastructures dite "Eurovignette"

On notera au passage le changement de nom : Eurovignette est devenue Ecotaxe, histoire de faire oublier à qui nous la devons et de faire passer la chose pour "écologique" aux yeux des naïfs.

Le tout - assorti d'une Décision de la Commission 2009/750/CE relative à la définition du service européen de télépéage et à ses aspects techniques, - a été transposé en droit français en 2011 (Sarkozy regnante) :

  • Décret n° 2011-812 du 5 juillet 2011 relatif à la mise sur le marché, au retrait ou à l'interdiction des constituants d'interopérabilité du service européen de télépéage
  • Décret n° 2011-813 du 5 juillet 2011 relatif aux conditions d'enregistrement en France des sociétés prestataires du service européen de télépéage
  • Arrêté du 2 novembre 2011 relatif aux demandes d'inscription sur le registre des prestataires du service européen de télépéage

Enfin, un Arrêté du 29 juin 2012 relatif au marquage CE des constituants d'interopérabilité du service européen de télépéage, est venu compléter le dispositif.

Et comment, vous n'êtes pas contents ?!!! Bretons que vous êtes !

Voir aussi :  Ecomouv, les nouveaux gabellous

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4 novembre 2013 1 04 /11 /novembre /2013 18:05

L'affermage des impôts et notamment de la gabelle, impôt sur le sel dont la Bretagne significativement était exempte, fut une source d'abus qu'on ne s'est jamais privé de reprocher à l'Ancien Régime, jusqu'à son abolition par la Constituante le 1er décembre 1790.

Qu'à cela ne tienne, avec la complicité de Messieurs Sarkozy, Borloo et quelques autres messieurs-dames si honnêtes, le revoici sous la forme d'une taxe prétendue "écologique" sur le transport routier née du "Grenelle de l'environnement", cette vaste fumisterie qui discrédite l'écologie. Bien entendu, au passage, le gabellou se met 20% dans la poche. Et qui est l'heureux bénéficiaire de ce mirobolant contrat ? Eh bien, un consortium au nom grotesque, Ecomouv, dominé à 70% par une société d'autoroutes italienne, Autostrade, à laquelle se sont acoquinés le groupe Thalès (11%), la SNCF (10%), SFR (6%) et la société de services Steria (3%). 

Il me semblait pourtant qu'il existait déjà des péages sur les autoroutes françaises. Alors à quoi bon ces vilains portiques à 500.000 € pièce qui défigurent un peu plus le paysage ? A quoi bon ou plutôt à qui cela rapporte...

Les bénéfices attendus par le consortium seraient de 2 ou 3 milliards d'euros, ceux de l'écologie seront nuls.

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www.ecomouv.com

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27 octobre 2013 7 27 /10 /octobre /2013 21:18

En juin 1985, à l'époque où le socialiste Laurent Fabius était premier ministre (il est aujourd'hui notre brillant ministre des Affaires syriennes), le gouvernement français a signé l'accord de Schengen sur la libre circulation des ressortissants du futur "espace Schengen", du nom d'une commune du Luxembourg. En juin 1990, alors que le socialiste Michel Rocard était premier ministre, a été ratifiée la convention de Schengen qui promulgue la libre circulation des étrangers extra-européens dans les pays de l'Union européenne, convention qui fut mise en œuvre à partir de 1995. Enfin en 2004 une directive européenne assurait la même chose aux citoyens européens.

Or, la Bulgarie et la Roumanie, pays qui comptent une forte population de tziganes autrement dit Roms, ont signé les accords de Schengen en 2007. La ratification de leur adhésion par le Conseil européen a été ajournée sous la pression du gouvernement des Pays-Bas, mais elle pourra intervenir dès le 1er janvier 2014.

Autrement dit, on expulse des Roms à grands frais et à grand renfort d'images médiatiques pour passer pour un dur (n'est-ce pas M. Valls, ministre de l'Intérieur socialiste), et dans deux mois... ils reviennent ! Le plus légalement du monde. Et inexpulsables dès lors que le Conseil européen aura signé leur entrée dans l'espace Schengen.

"Il faut dire la vérité aux Français, disait Manuel Valls fin septembre, les Roms ont vocation à revenir en Roumanie ou en Bulgarie." C'est ça, prends-nous pour des imbéciles !

Géniaux nos hommes politiques, vous ne trouvez pas ?!

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11 octobre 2013 5 11 /10 /octobre /2013 22:32

Le temps qui court requiert que l'on se taise,

Et que l'on rit quand on est en mal aise,

Dissimulant ce qu'on voit et entend.

Démontrer faut qu'on est du tout content,

Combien qu'on voit chose qui point ne plaise.

Pour ce, je dis : qui veut vivre à son aise

Taire ou bien dire de peur qu'il ne déplaise,

Car à flatter un chacun s'y entend.

Le temps qui court requiert que l'on se taise.

- poème anonyme tiré de Il primo libro de le canzone francese (1535)

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30 juin 2013 7 30 /06 /juin /2013 22:26

Ariège, mai 2013, un jour de marché. Comme de coutume, les maraîchers de la région proposent de belles tomates, courgettes, aubergines, des poivrons et autres bons légumes de saison. CRIMINELS ! Qu'on se le dise, cultiver son potager est un crime. Des inspecteurs dépêchés en urgence par la Direction Générale de la Concurrence et la Consommation et de la Répression des Fraudes (DGCCRF) leur ont notifié le fait. Les cultivateurs sont des délinquants, c'est entendu. Mais qui sont les inspecteurs ? Des salariés du GNIS (Groupement interprofessionnel des semenciers industriels) qui ont bien sûr signifié aux misérables l'obligation d'être affiliés au GNIS pour avoir le droit d'exister et l'interdiction de vendre des plants de variétés végétales non-inscrites au "catalogue officiel" tenu par ledit GNIS, sous peine d'une amende de 450 euros. Sachant que l'insciption d'une variété de légume coûte pas moins de 2.000 euros, soit l'équivalent... du salaire d'un maraîcher.

Les variétés potagères traditionnelles ou d'obtention paysanne non inscrites au catalogue des croque-morts se comptent par dizaines de milliers. Le nombre des espèces potagères couramment produites en France par l'agro-industrie est de 50. Et on s'alarme de la disparition de la biodiversité ! Cherchez l'erreur.

Sur cette question, Cécile Duflot et Pascal Canfin, ministres prétendument écologistes du gouvernement, sont muets. En janvier 2013, la première déclarait pourtant ceci : "En matière de protection de la biodiversité, le second enjeu majeur de la transition écologique, la France s’est engagée dans un Plan biodiversité 2010-2020, avec un point d’étape en 2015, à la suite de la signature que notre pays a apposée sur le protocole de Nagoya". Ce n'était-là que paroles.

Cf. Les-varietes-paysannes-de-ble-en-voie-de-disparition

*

A propos du GNIS, le rapport des la Cour des comptes de 2002 sur "Les cotisations volontaires obligatoires prélevées par les interprofessions agricoles" est éclairant, cf. une analyse dont voici quelques extraits :

Les cotisations volontaires obligatoires (CVO) constituent la principale source de financement des interprofessions agricoles, organismes qui regroupent tous les acteurs économiques d’une filière (producteurs, transformateurs, négociants...) autour de missions d’intérêt commun. L’intitulé paradoxal de ces cotisations reflète l’ambiguïté de leur statut : décidées librement par les interprofessions, elles sont ensuite rendues obligatoires par arrêté interministériel. Les montants perçus ont augmenté à partir de 2004, après la transformation en CVO de plusieurs des taxes parafiscales que la loi organique du 1er août 2001 relative aux lois de finances a fait disparaître. On estime aujourd’hui à près de 300M€ annuels ce mode de financement, et la tendance est à l’augmentation, du fait de l’ouverture du dispositif à de nouveaux secteurs, comme celui de la forêt, et de l’élargissement, par les lois d’orientation agricoles successives - la dernière datant de janvier 2006 -, du champ d’action offert aux interprofessions. [...]

Le groupement national interprofessionnel des semences et des plants (GNIS) délègue par exemple à quatre organismes professionnels l’exécution de certaines de ses missions, pour des montants pouvant atteindre 3,7 M€ par an et par bénéficiaire. Ce transfert permet de financer des frais de structure et de fonctionnement dont le lien avec les travaux confiés à ces organismes n’est pas précisément établi. L’interprofession tend ainsi à réduire une part de son activité à des fonctions administratives, et elle subvient financièrement à des structures dont ses membres sont issus.

La superposition entre activité interprofessionnelle et intérêt sectoriel se traduit aussi par le fait que le GNIS collecte, depuis plusieurs années et avec des frais de gestion de 2%, les cotisations syndicales d’une des fédérations professionnelles qui le compose. Cette tâche, qui ne relève pas de ses compétences, prête à confusion dès lors que le GNIS prélève conjointement des cotisations obligatoires. Elle est, de plus, critiquable lorsque les présidences du GNIS et de la fédération bénéficiaire sont assumées par la même personne. [...]

La Cour note le niveau élevé des réserves financières ou de la trésorerie dont disposent certaines interprofessions, au regard desquelles les taux de cotisation fixés paraissent excessifs.

Cf. www.nonauxcvo.fr/3CotisationsInterprofessionsAgricoles.pdf

Voir aussi la requête déposée auprès de la Cour européenne des droits de l'homme en 2011 par un viticulteur nantais persécuté pour non paiement d'une "cotisation volontaire obligatoire" : http://nonauxcvo.fr/requete-gabory.html

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