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  • : Géopolis est consacré à la géopolitique et à la géostratégie : comprendre la politique internationale et en prévoir les évolutions, les conflits présents et à venir, tel est le propos, rien moins !
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Géopolis

Par ces temps troublés, l'actualité géopolitique inquiète et déconcerte. Les clefs nous manquent souvent pour en appréhender les facteurs d'évolution décisifs. Et en cette matière, les médias communs informent à peu près aussi mal qu'ils sont mal informés. On nous parle beaucoup de "mondialisation", mais la compréhension des désordres mondiaux n'en paraît pas tellement meilleure et les désordres eux-mêmes persistent, redoublent même... Bien sûr, Géopolis n'a pas la prétention de tout savoir et de tout expliquer. Nous tenterons simplement ici avec ceux qui voudront bien nous rejoindre de contribuer à la réflexion, d'éclairer certaines questions d'actualité en apportant des informations passées inaperçues ou des témoignages de première main, et aussi de prendre un peu de distance pour ne pas trop nous laisser impressionner par l'impact immédiat des événements. A qui s'adresse Géopolis ? A nous tous, simples citoyens, parce qu'en nos pays réputés démocratiques, nous sommes à l'origine de choix cruciaux : par le vote, c'est nous qui portons au pouvoir des hommes dont les décisions (ou les indécisions) feront le monde de demain, les guerres, la vie et la mort des pays et des peuples... C'est bien sérieux tout ça ! - Oui, le sujet est sérieux, mais les manières de l'aborder peuvent ne pas l'être toujours. Il sera donc aussi question de traités d'art militaire, de la formation des chefs d'Etat, de romans d'espionnage ou de cinéma...

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17 avril 2016 7 17 /04 /avril /2016 10:11
Pertes et profits ? Eric Lang, professeur de français, battu à mort dans l'indifférence générale

Tout est dans le titre et dans ces articles de L'Express et de L'OBS :

L'Express : Eric Lang français mort dans l'indifférence dans une prison d'Egypte

L'OBS : Eric Lang battu à mort en prison, sa famille attend toujours la vérité

Eric Lang enseignait au Centre culturel français du Caire dit aussi Institut français d'Egypte, qui dépend directement... du Quai d'Orsay.

Requiescat in pace

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22 janvier 2015 4 22 /01 /janvier /2015 22:51

Alors que le roi d'Arabie, Abdallah ben Abdelaziz al-Saoud, à 90 ans passés, est moribond, un vent de panique commence à souffler sur le désert pétrolifère et jusqu'à Washington :

Washington tenté de revoir son alliance stratégique avec Riyad (peu probable quand même !)

Obnubilées par leur traditionnelle querelle avec l'Iran chiite et ses satellites en Irak et en Syrie, les monarchies arabes ont soutenu et financé le mouvement djihadiste fondé fin 2006 sous le nom d'Etat islamique d'Irak, dit aussi DAESH (il n'y a que le gouvernement français qui ne soit pas au courant). Comme le Dr Frankenstein, elles semblent ne plus tenir le monstre...

Les luttes d'influence au sein du pouvoir saoudien, la contamination salafiste dans les rangs pluriethniques de son armée, et la présence de plus en plus pesante de l'Etat islamique le long de la frontière Nord du royaume sont autant de facteurs de déstabilisation :

Pourquoi la santé chancelante du roi d’Arabie saoudite est une question qui nous concerne de près

Mais le plus inquiétant du point de vue des nouvelles terres de mission de l'Islam que sont devenus certains pays d'Occident est sans doute la parenté congénitale de l'Islam rigoriste d'un Etat wahhabite fort peu adepte du "vivre ensemble", de la "laïcité" et de la liberté d'expression, et de celui dont se réclament les combattants djihadistes. Tous deux relèvent du même courant fondamentaliste ou salafisme, qui est une sorte de protestantisme musulman, et les nuances sont parfois très subtiles...

Quant au Qatar, tout aussi wahhabite, il finance en France la construction de luxueuses mosquées dans cette même ligne idéologique, sans que ses amis les politiques français y trouvent beaucoup à redire. 

Et pendant ce temps-là, il paraît que nous sommes en guerre. On n'a pas encore très bien compris contre qui !

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28 août 2010 6 28 /08 /août /2010 22:57

Début août, quelque part en Israëlo-Palestine :

Eden.jpg

La soldate Eden Abergil prenant une pose "de charme" près d'un palestinien ligoté.

Tout est malsain dans cette photo postée "en toute innocence" sur Facebook.

La haine rend fou et les nouveaux "réseaux sociaux" exhibitionniste.

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15 janvier 2009 4 15 /01 /janvier /2009 00:13
Oui, je vais être noire, très noire. Aux âmes sensibles : n'allez pas plus loin, vous allez vomir.

Décombres. Anéantissement. Mort. Je ne peux même pas montrer les photos tellement c'est atroce.

Vous avez entendu parler du Zyklon B, mais le phosphore blanc, l'uranium, ou encore le tungstène, composant des DIME (Dense Inert Metal Explosive, fabriqués par Boeing), vous connaissez ? Vous savez ce que ça fait sur des humains ?

Témoignages :

Israël utilise une arme expérimentale à Gaza
Des bombes plus que meurtrières

En plus du phosphore blanc et de l’uranium appauvri, l’armée israélienne a utilisé un nouveau type de bombe dans la bande de Gaza. Le DIME, un explosif expérimental, provoque des blessures très graves, difficilement traitables.

Deux médecins norvégiens [de l'association humanitare Norwac], seuls Occidentaux présents dans l'hôpital de la ville de Gaza expliquent le désarroi des médecins locaux devant un nouveau type de blessés, des personnes aux jambes amputées, brûlées... Un médecin palestinien témoignait de son impuissance dimanche sur Al-Jazeera, parlant d’une matière qui "provoque la mort et brûle les vaisseaux". Israël s’en ait déjà servi en 2006 au Liban et à Gaza.

"A 2 mètres, le corps est coupé en deux; à 8 mètres, les jambes sont coupées, brûlées comme par des milliers de piqûres d'aiguilles. Nous n'avons pas vu les corps disséqués, mais nous avons vu beaucoup d'amputés (…). Des expériences sur des rats ont montré que ces particules qui restent dans le corps sont cancérigènes", ont ajouté les deux médecins norvégiens."

cf. http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5gz4XI2em7iIRbmhvbUK3FKzePhIA

Déjà en 2006 :

Ces blessures mystérieuses que personne n’expliquait

Général Abou Houli a 43 ans et a été brancardier pendant des années à Deir Al Balah, au volant des ambulances pendant les incursions militaires. Mais le matin de ce 19 juillet, alors qu’il porte secours aux victimes d’une explosion dans le dédale des ruelles étroites de Mughazi Camp, survient quelque chose : un engin tombe du ciel, probablement lancé par un drone israélien. Il plane devant lui avec un léger sifflement, il ne fait aucun bruit même quand il touche terre. Tout d’un coup la détonation : Anwar se retrouve par terre, une jambe coupée à la hauteur du tibia, le corps lacéré par des coupures microscopiques et par une poudre qui semble rester sous la peau, en le brûlant. Pendant le transport à l’hôpital, la poudre lui ronge la peau, coagule les vaisseaux sanguins, nécrose les tissus, comme si elle les « vieillissait ». Les médecins se retrouvent impuissants face à la nécrose rapide et ne peuvent qu’amputer, sans trouver d’éclats qui expliquent les coupures et les brûlures.

La suite de l'article d'Annalena Di Giovanni ici :
http://kelpolitique.blogspot.com/2006/10/dime-petite-et-mortelle-voici-larme.html

Des précisions :

"Si ce qui a été testé à Gaza étaient des Dime, comme cela semble très probable, les effets produits semblent plus graves que ceux des anciennes bombes en acier. Quelques centaines d’éclats sont remplacés par une nuée déchirante de particules incandescentes qui pénètrent, coupent et brûlent leurs victimes jusqu’aux os. En l’espace de quelques minutes, elles provoquent la nécrose de membres entiers, et se déposent, à la fin, à l’intérieur du corps sans possibilité d’extraction."

Et pour ceux qui survivent à leurs blessures, le sursis sera probablement de courte durée :

"Des tests réalisés jusqu’à présent dans les laboratoires militaires du Maryland auraient mis en évidence, selon le New Scientist de février 2005, une mortalité de 100 % sur les cobayes : exposés à des fragments de tungstène, en l’espace de 5 mois, ils développent tous la même forme rare de cancer, le rabdo sarcome."

Sharif Sarhan est photographe à Gaza et lui-aussi montre cela.

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4 janvier 2009 7 04 /01 /janvier /2009 01:00
Que dire qui n'ait déjà été dit, toujours en vain. 50 ans que ça dure.

L'Etat du peuple juif, comme il se nomme, s'est construit, se construit sur l'anéantissement des habitants de Palestine. Rien de surprenant. C'était inévitable, mathématique même, à partir du moment où, en 1948, une pièce rapportée, le mythe "Israël", s'est fiché de force dans la carte du Proche-Orient, faisant voler en éclats l'équilibre précaire d'une région où se croisent trop de cultures et trop d'enjeux.

Israël ou l'état de guerre permanent, la guerre à tout ce qui n'est pas Israël ou inféodé, la guerre à son prochain - le Liban, voisin trop prospère qui lui faisait concurrence, - la guerre aux Arabes, la guerre comme mode d'existence, comme pensée, comme absolu, comme vengeance contre le genre humain qui a permis "la Shoah". Voilà qui justifie tout, couvre tous les crimes, les bombes à sous-munitions, le phosphore, les missiles envoyés sciemment sur des cibles civiles, des enfants, au très vertueux prétexte d'éliminer quelque prétendu "terroriste". Une guerre où les dommages collatéraux dépassent de loin les atteintes directes à la cible, Hamas ou autre... A vomir !

Dieudonné a raison. En s'obnubilant sur "la Shoah" - on a même trouvé un nom spécial pour mettre l'exécution de Juifs à part des autres massacres de l'Histoire, - on tait les souffrances endurées par d'autres, y compris celles que nous-mêmes avons subies, celles que certains de nous subissent, et surtout on tait les massacres d'aujourd'hui, ceux qui se passent sous nos yeux et qu'on ne veut pas voir, qu'on ne veut surtout pas voir lorsque leurs auteurs sont des Juifs. Permis de tuer.

A vomir, je vous dis. Chaque petit Français doit porter le poids des souffrances d'un petit Juif d'un autre siècle (encore une invention à Sarko), mais il n'y aura pas de larmes pour les habitants de Gaza, affamés, sans eau ni électricité, écrasés sous les bombes et les chenilles des chars.

Dies irae !
Extrait du Requiem de Mozart interprété en la cathédrale de Salzbourg
par le Berlin Philharmonic Orchestra sous la direction de Claudio Abbado
(concert en hommage à Herbert von Karajan, 1999)

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4 août 2008 1 04 /08 /août /2008 23:43
Puisque nous parlons cinéma, voici un autre film à voir, un dessin-animé plus précisément, remarquablement bien fait d'un point de vue formel et excellent film... de propagande !? "Valse avec Bachir" (2008) est le récit entrecoupé de cauchemars et de souvenirs de guerre de l'enquête menée par le réalisateur israélien Ari Folman pour tenter de retrouver sa propre mémoire des événements de la guerre du Liban de 1982 (une opération cyniquement baptisée "Paix en Galilée" par l'armée israélienne). Folman, et c'est l'élément déclencheur de son enquête, réalise un jour qu'il n'a pas le moindre souvenir des événements terribles auxquels il a participé ou dont il a été témoin en tant que soldat de Tsahal et qui sont comme effacés de sa conscience. Les trous de mémoire des adeptes du devoir de mémoire...

Bande-annonce

Le propos, remarquablement servi par l'esthétique sombre du dessin d'animation, est plus universel que le "retour du refoulé" cher aux psychanalistes : la guerre, ses horreurs et ses traumatismes, et comment la mémoire/conscience s'en accommode, ou s'égare. En filigrane se dessine une critique de la politique israélienne au Liban qui culmine avec les images du massacre des camps de réfugiés de Sabra et Chatila (16-17 septembre 1982). Cependant, il reste toujours un point aveugle dans le champ de la conscience du réalisateur, aussi honnête soit-il et quelque efforts qu'il fasse. Le titre du film en témoigne qui met en avant la figure de Bachir Gemayel.

Bachir Gemayel, d'une famille de maronites chrétiens, chef charismatique des Forces libanaises et allié circonstanciel d'Israël, élu président du Liban, fut assassiné peu après, le 14 septembre 1982. Le massacre qui suivit est généralement attribué à ses troupes de phalangistes, comme une vengeance fanatique perpétrée sous le regard de l'armée israélienne qui laissa faire. Cette présentation des événements correspond grosso modo aux conclusions de la commission d'enquête israélienne, nécessairement partielles sinon partiales (rapport Kahane, 1983), mais elle fait fi du contexte et d'une responsabilité plus générale d'Israël dans la déstabilisation du Liban. Si la responsabilité immédiate des exécutions semble imputable à un groupe de FL manipulés, désorientés par la mort de leur chef et avides de vengeance, elle revient a fortiori aux manipulateurs qui les invitèrent à entrer dans le camp... parmi lesquels Ariel Sharon et un certain Elie Hobeika, soupçonné plus tard d'être un agent syrien infiltré, qui commandait le détachement FL à Sabra et Chatila.

Et puisqu'il est question de mémoire, il faut rappeler tous ces massacres commis à partir d'avril 1975 par les Palestiniens de l'OLP et leurs alliés syriens, dont furent victimes des milliers de villageois chrétiens (Damour, 20 janvier 1976, environ 750 morts, Chekka, 5 juillet 1976, 120 morts, etc.), des massacres pourtant bien documentés dont les noms ont disparu de la conscience occidentale...

Pour revenir au film, il échappe en fait au reproche de propagande, inévitable s'agissant d'événements controversés, en préférant au documentaire pseudo-objectif une vision onirique et particulière mais qui finalement sonne assez juste et donne à penser, même si le héros-réalisateur ne recouvre pas complètement la mémoire.


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27 juin 2008 5 27 /06 /juin /2008 19:55
Il semble bien que le 24 juin dernier, alors qu'il achevait un voyage de 48h en Israël et s'apprêtait à reprendre son avion sur le tarmac de l'aéroport Ben Gourion de Tel Aviv, Nicolas Sarkozy ait échappé de justesse à une tentative d'assassinat. Ce sont du moins les conclusions des Services secrets russes, comme vient de le révéler le journal nationaliste Zavtra (mais je n'arrive pas à mettre la main dessus). Et ils ont certainement raison tant la version officielle reprise par les médias - un suicide - comporte d'invraisemblances et de contradictions. Le suicide d'un garde druze de l'IDF (Israel Defense Forces), Raed Asaad Ghanan, 32 ans, qui se serait jeté d'un toit de l'aéroport tout en se tirant dans la tête une balle de fusil d'assaut M-16 au moment même où, à 100m de là et dans sa ligne de mire, Sarko et sa Carla prenaient congé du président israëlien Shimon Pérès et du premier ministre Ehud Olmert... ça me rappelle cet employé de l'ambassade de Roumanie au temps de Ceaucescu, suicidé en se jetant par la fenêtre, un poignard planté dans le dos ! Vous y croyez, vous ?

Les coups de feu, couverts par la fanfare (c'est minuté comme du Hitchcock, cf. le final de L'homme qui en savait trop), auraient fait deux morts, l'un dont on ne parle pas, un officier de sécurité français qui devait donc se trouver à proximité de Sarkozy, l'autre qu'on a présenté comme le suicidé et qui apparaît plutôt comme l'homme qui en savait trop ! Bah, ce n'était qu'un Druze ! Il est à noter que deux autres témoins gênants, deux femmes soldates israéliennes, se sont opportunément évanouies après l'incident - Quelle émotion !, - au point de nécessiter une hospitalisation prolongée loin des curieux... Et le lendemain de l'attentat, l'aéroport Ben Gourion a été bouclé au prétexte d'un vaste exercice de simulation de sauvetage décidé subitement. Quant au garde qui était de faction avec le malheureux Ghanan, personne ne semble vouloir s'interroger de trop près sur son cas. Toujours est-il que la responsabilité du Mossad est directement engagée dans cette affaire, d'abord parce qu'il a failli, et surtout parce que le tueur pourrait bien sortir de ses rangs.

Pourquoi, me direz-vous, le Mossad aurait-il voulu éliminer un inconditionnel d'Israël ? Eh bien, hypothèse pour hypothèse, peut-être tout simplement parce que les enragés du sionisme qui constituent le gros des troupes des Services secrets israëliens, à commencer par leur chef, le général Meir Dagan, n'ont pas, mais alors pas du tout apprécié le discours de Sarkozy devant la Knesset. Comme à son habitude, Sarko a dit tout et le contraire de tout. Nous, Français, commençons à être habitués, mais les Juifs ne s'attendaient peut-être pas qu'il leur mente ; ou peut-être ont-ils pris pour argent comptant ses déclarations en faveur de la création d'un Etat palestinien avec Jérusalem pour capitale. Pourtant ça ne mange pas de pain les déclarations. Mais sûr que pour des types qui se proposent ouvertement d'exterminer les Palestiniens, ça passe mal ! Sarközy, ou la figure du traître...

En tous cas, la seule vidéo disponible de l'attentat est bidouillée (les images du moment crucial ont été retirées et il n'y a pas le son). Un détail curieux, cependant : au lieu de planquer Sarko, ses gardes du corps l'invitent à monter sur la passerelle à découvert... Il sera intéressant de suivre dans les prochains mois la carrière du colérique Dagan, né Huberman, 63 ans, qui, en principe, vient d'être reconduit à la tête du Mossad jusque fin 2009. En principe...

Sources :
http://web.israelinsider.com/Articles/Security/12942.htm
http://fr.altermedia.info/general/tentative-dassassinat-ou-suicide_14638.html
http://mecanopolis.wordpress.com/2008/06/25/etrange-depart-disrael-pour-nicolas-sarkozy
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3 juin 2007 7 03 /06 /juin /2007 17:24
Mercredi dernier, 30 mai 2007, le Conseil de Sécurité de l'ONU instituait un nouveau tribunal pénal international (résolution n° 1757). Pour juger un crime contre l'humanité ? Des individus soupçonnés de génocide ? Nenni. Après Nuremberg, La Haye (pour l'ex-Yougoslavie) et Arusha en Tanzanie (pour le Rwanda), le nouveau tribunal sera chargé de juger les assassins de l'ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri, tué dans un attentat à Beyrouth le 14 février 2005.

On soupçonne fort la Syrie d'être derrière l'opération. C'est bien possible, mais est-ce une raison suffisante pour créer un tribunal d'exception ? Un tribunal pour juger la mort d'un seul homme ? En fait, le terrible attentat qui a coûté la vie de Rafic Hariri a tué aussi une vingtaine d'autres personnes et en a blessé une centaine. Seulement, n'était Hariri lui-même, aurait-on autant cherché à leur rendre justice ? Des attentats meurtriers, il s'en produit tous les jours en Irak. Des assassinats politiques, il y en a eu un peu partout dans le monde, certains même orchestrés par des pays occidentaux "démocratiques", sans qu'aucun tribunal ne soit constitué pour les juger. C'est que, me dira-t-on, la justice libanaise a sans doute peu de moyens d'enquête... - Ne pouvait-on les lui fournir ? - Des pressions se seraient exercées sur elle... - En ira-t-il autrement de ce tribunal très politique ? - La justice libanaise nous paraît trop corrompue, inefficace... - Davantage que la justice française, vraiment ? Les disparues de l'Yonne, ça ne vous dit rien ? Les disparus de Mourmelon, non plus ?

Au demeurant, dans cette affaire, la justice libanaise a déjà fait arrêter plusieurs personnes dont le chef de la garde présidentielle, Moustapha Hamdane, et l'ancien directeur de la Sûreté générale, Jamil Sayyed, proches du président libanais Emile Lahoud et de la Syrie. Nonobstant : "La France veut absolument la création de ce tribunal chargé de juger les assassins d'Hariri", avait déclaré Bernard Kouchner, nouvellement nommé ministre des Affaires étrangères, à l'occasion de son voyage au Liban fin mai. La France, peut-être, mais ne sont-ce pas là des affaires libanaises ? Et pourquoi d'ailleurs la France le voudrait-elle absolument ? Parce que Hariri père était un grand ami de Jacques Chirac et, à ce qu'on dit aussi, un des financiers de ses campagnes présidentielles. Hariri fils a d'ailleurs prêté son appartement parisien à l'ex-président de la République française le temps qu'il trouve un autre point de chute.

Jacques Chirac et Rafic Hariri

Qu'en pensent les principaux intéressés : les Libanais ? Pour résumer, les musulmans sunnites sont très contents de la création de ce tribunal spécial (Hariri était un des leurs). Les musulmans chiites très mécontents. Et les chrétiens ne débordent visiblement pas d'enthousiasme. Des chrétiens du Liban que je connais surnomment la victime "Trafic" Hariri, c'est dire sa réputation... Rafic Hariri (1944-2005) avait fait fortune en Arabie Saoudite en construisant des palais pour le roi Fahd. Depuis la fin de la guerre civile au Liban, son entreprise Oger International participait à la reconstruction de Beyrouth et sa fortune a été estimée jusqu'à 10 milliards de dollards... Il connaissait toute la jet-set politique. Mieux : il en faisait partie. L'assassinat de Hariri est donc un crime de lèse-dirigeants. Peut-être se sont-ils imaginez à sa place et l'image leur aura déplu !? On peut comprendre. Bien sûr, il s'agit surtout de mettre en accusation la Syrie. Mais il n'en demeure pas moins que l'institution de ce tribunal d'exception crée un précédent et qu'elle est en elle-même assez indéfendable.

Au fait, on attend toujours le jugement des meurtriers de Jean-Charles de Menezes, ce jeune brésilien abattu le 22 juillet 2005 dans le métro de Londres. A quand une résolution de l'ONU ?
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28 avril 2007 6 28 /04 /avril /2007 00:01
On se souvient des centaines de milliers de bombes à fragmentation déversées sur le Liban. Elles minent désormais le pays au sens très littéral du terme puisqu'elles ont produit un million de mines anti-personnelles qui mutilent et tuent quotidiennement. Voir sur le sujet :
http://geopolis.over-blog.net/article-4669015.html
http://geopolis.over-blog.net/article-4014891.html
http://geopolis.over-blog.net/article-3960135.html
http://geopolis.over-blog.net/article-3687844.html

Que faire ? Bert de Belder, coordinateur de l'association belge "Médecine pour le Tiers-Monde", qui fait partie du réseau alter-mondialiste INTAL (International Action for Liberation, http://www.intal.be) fait, dans l'article qui suit, une proposition digne d'intérêt : appliquer le principe écologiste du pollueur-payeur aux auteurs de bombardements par des armes de ce type. Le ministre belge de la Défense, André Flahaut, s'y est montré favorable. L'armée belge, dont plusieurs équipes de démineurs s'activent à dépolluer le territoire libanais, est en effet bien placée pour mesurer toutes les difficultés d'une opération qui, faute de moyens, sera de très longue durée.

  • Bombes à fragmentation au Liban : Flahaut veut mettre en avant l'idée du 'pollueur-payeur' par Bert De Belder, le 27 avril 2007
  • La pétition pour faire payer à Israel le nettoyage des bombes à fragmentation au Sud Liban a donné des premiers résultats. Le vendredi 13 avril, une délégation des signataires a remis 3415 signatures au ministre de la Défense Flahaut. Le ministre a consacré une heure à un échange d'idées avec les activistes et s'est montré très intéressé par le concept du "pollueur-payeur".
  • Une cinquantaine d'activistes ont rencontré le ministre belge de la Défense, en cet après-midi ensoleillé. Entre-temps, en compagnie de ses deux chefs de cabinet (le civil, Jean-Arthur Regibeau, et le militaire, le général Pedro Buyse), le ministre André Flahaut a reçu une délégation à son cabinet, avec Michel Van Hoorne (LEF), Monked Mroue(Secours populaire libanais), Zoé Genot (membre du parlement fédéral pour Ecolo), le docteur Jan Cools (Médecine pour le Tiers Monde), Bert De Belder (Intal, Médecine pour le Tiers Monde), Temer Salim (Association pour un Liban laïque) et Julie Fiszman (membre du parlement bruxellois pour le PS).
  • Le ministre Flahaut a décrit en détail la mission des militaires belges au Sud Liban. Il a souligné que la Belgique prend en charge ce type de mission de préférence dans le cadre des Nations Unies et y ajoute toujours volontiers une composante humanitaire. Ainsi, l'hôpital de campagne de l'armée belge au Sud Liban est à disposition, non seulement des forces armées internationales, mais aussi de la population locale.
  • Le ministre a ensuite parlé du travail de déminage accompli par les militaires belges. Il a confirmé qu'Israël avait profité des dernières nuits avant le cessez-le-feu pour lâcher sur le Sud Liban un véritable tapis de bombes à fragmentation, ce qu'il a comparé au "nettoyage du terrain" fait par les Américains au Laos et au Cambodge durant la guerre du Vietnam.
  • Flahaut a rappelé aussi la récente loi belge interdisant les bombes à fragmentation. Il a qualifié ces armes d'"armes des lâches et des traîtres", fabriquées avec une "ingéniosité humaine débordante", notamment parce que ces bombes ont souvent l'aspect de balles colorées, qui attirent l'attention des enfants. Le ministre a critiqué Israël, qui, s'il a reconnu avoir lâché des bombes à fragmentation, n'a pas remis aux démineurs toutes les cartes nécessaires, ni même les bonnes cartes pour les zones minées.
  • Il est clair que le travail de déminage prendra encore des années. Une tâche énorme, largement supérieure aux possibilités des démineurs belges. Le ministre Flahaut a expliqué que le deuxième contingent de militaires belges actuellement sur le terrain se limitera au nettoyage des terrains où des travaux de reconstruction sont prévus. Il reste la question de ces milliers de paysans pauvres dont les champs sont truffés de mines.
  • Le docteur Jan Cools, qui a participé fin février à une mission d'observation de Médecine pour le Tiers Monde (M3M) au Liban, a remis au ministre Flahaut la pétition avec 3415 signatures. Il a raconté leur visite aux victimes libanaises et palestiniennes des bombes à fragmentation, ainsi qu'aux militaires belges. Le docteur Cools a rappelé aussi les coûts cachés, et à longue durée, de ces bombes : les nombreux handicapés qui ont besoin d'une revalidation et de soins pour le reste de leur vie. Monked Mroue, un autre participant de la mission au Liban de M3M, a remis au ministre une liste des 223 victimes (dont 23 morts) que les bombes à fragmentation ont déjà faites. Au nom du peuple libanais, il a remercié le ministre pour le travail de déminage fait par les militaires belges.
  • Le ministre Flahaut a confirmé qu'une évaluation approfondie du coût du déminage est nécessaire. Le général Pedro Buyse, chef de cabinet militaire de Flahaut, n'a pu dans un premier temps donner des chiffres, mais le ministre lui-même a alors cité le chiffre de 10 millions d'euros pour quatre mois. Et ceci, uniquement pour les militaires belges. "Une grande partie devra être remboursée pour l'ONU", a précisé Jean-Arthur Regibeau, le chef de cabinet civil. Mais là aussi, les choses ne semblent pas tout à fait claires.
  • Nous avons alors demandé au ministre de s'exprimer sur les exigences de la pétition. "Le concept du pollueur-payeur est certainement une bonne façon de procéder" estime Flahaut. "Si on dit (à Israël) : vous devez payer la facture, alors les gens le comprennent."
  • Le ministre ne s'est pas exprimé sur les autres exigences de la pétition, à savoir un embargo sur le commerce d'armes avec Israël et l'arrêt de toute coopération militaire, que ce soit ou non dans le cadre de l'Otan. Michel Van Hoorne a demandé au ministre si le principe du droit international de paiement de compensations ne pouvait être d'application ici. Mais selon Flahaut, cela demanderait trop de temps : "Il vaut mieux être pragmatique et exercer une pression via des rapports de force que de se lancer dans de grandes procédures pour arriver à une condamnation internationale d'Israël". S'en prendre à Israël de cette manière se heurterait à une forte résistance, a ajouté le ministre.
http://www.mondialisation.ca/index.php?context=viewArticle&code=BEL20070427&articleId=5509
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16 avril 2007 1 16 /04 /avril /2007 00:27
...et contre l'intégration du pays dans l'Union Européenne. Deux millions, d'après mes informateurs, au moins un million au jugé rien qu'à Ankara, mais certainement pas 300.000 comme l'écrit Le Monde dans deux articles ineptes des 14 et 17 avril, signés Sophie Shihab. Très mal informée sur l'Afghanistan - à ce qu'on m'a dit, mais je ne l'ai pas lue sur le sujet, - Madame Shihab semble être la spécialiste ès Islam du journal. Savoir l'arabe est pourtant d'une maigre utilité pour comprendre la Turquie. Les Turcs... sont Turcs ! Et être musulmane, comme ce semble être le cas, ne donne pas les meilleures bases pour disserter du kémalisme !

Voilà donc que Le Monde se fait le chantre de l'islamisme radical !!! Sinon pourquoi minimiser l'ampleur de la manifestation et ironiser sur le "combat d'arrière-garde" de ces "vieilles élites" qui veulent résister à la montée en puissance du parti islamiste du premier ministre Recep Tayyip Erdogan ? Début mai 2007, la Turquie se choisira un nouveau président par un vote au parlement. Erdogan aspire à la fonction. Or, s'il était élu, il aurait tout pouvoir pour réviser la Constitution laïque héritée de Mustafa Kemal Atatürk et faire passer en force les lois de ré-islamisation qui ont été jusqu'ici bloquées par le président sortant, Ahmet Necdet Sezer.

L'injonction récurrente donnée par l'Union européenne à la Turquie en vue de son adhésion est la "démocratisation" du système politique, en l'occurrence la mise à l'écart de l'armée. Mais en Turquie - comme d'ailleurs en Egypte - démocratiser signifie ni plus ni moins remettre le pouvoir aux islamistes. L'armée turque, fidèle au kémalisme, est bel et bien le dernier rempart de l'Etat laïc. Voilà pourquoi on observe aujourd'hui cette surprenante alliance entre généraux de l'état-major et anciens opposants autrefois torturés par l'armée, entre loups gris et communistes, entre militaires et féministes. Alliance surprenante mais logique à l'heure où le Centre culturel Atatürk d'Istanbul vient d'être vendu à l'Arabie séoudite pour être rasé et remplacé par une mosquée... Et voilà aussi pourquoi les  kémalistes de gauche comme de droite sont contre et archi-contre l'intégration de la Turquie dans l'Union européenne, et pourquoi les islamistes sont pour.

Alors Madame Shihab peut traiter de "faucon" le très respecté général Yasar Büyükanit, chef d'état-major de l'armée turque, parce qu'il dit en public son vœu que le prochain président soit "une personne attachée aux principes de la République". Elle peut s'appitoyer sur les centaines de "supposés islamistes" dont l'entrée dans l'administration, la magistrature ou l'Université est jusqu'ici entravée, et écrire islamistes entre guillemets. Elle peut faire semblant de s'étonner que Erdogan reste perçu par ses opposants comme un "islamiste" - ce qu'il est. Elle peut s'indigner que l'armée turque s'inquiète du séparatisme kurde attisé par la situation de l'Irak... Mais l'Europe !

J'y reviendrai. Voici déjà les images de cette manifestation monstre :

Contre les trahisons de Erdogan


Contre les trahisons de l'Europe

Contre le régime des mosquées

Atatürk, réveille-toi !

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26 décembre 2006 2 26 /12 /décembre /2006 00:45
"Noël, Noël !"
C'était autrefois un cri de joie saluant les événements heureux.

En ce lendemain de Noël, du latin natalis, jour de la naissance de l'Enfant Jésus, une pensée pour son lieu : Bethléem. La ville ne se remet pas du conflit israélo-palestinien persistant et les pèlerins semblent avoir déserté les lieux. Comme le dit le Patriarche latin de Jérusalem, Mgr Michel Sabbah : "Nos dirigeants, jusqu'à présent, n'ont fait que la guerre, ils n'ont pas fait la paix".

Eglise de la Nativité, 24 décembre 2006
Photo trouvée sur un site d'information canadien :

Et celle-ci, prise en avril par des pèlerins français :

Grotte de la Nativité à Bethléem
www.leverbedevie.net/multimedia/photos%5Fisrael/

Peut-être se souvient-on encore du siège par l'armée israélienne de la basilique de la Nativité de Bethléem où des activistes palestiniens s'étaient "réfugiés' ? La basilique assiégée près de 40 jours, entre le 1er avril et le 11 mai 2002, cela tenait du sacrilège. Il semble pourtant que les choses ne se soient pas tout à fait passées comme Mgr Sabbah et les journalistes le colportaient alors, si l'on en croit le témoignage de Jean-Marie Allafort : http://moise.sefarad.org/belsef.php/id/938/

Réfugiés ou plutôt assaillants ? Malheureux privés d'eau ou soudards musulmans faisant ripaille jusque sur les autels ? Il semble en tous cas que les gardiens des lieux que sont les franciscains de la Custodie de Terre Sainte et les patriarcats grec orthodoxe et arménien n'aient pas été ravis de leur intrusion : "...la situation problématique créée dans et autour de la Basilique est le résultat de l'irruption d'hommes armés qui se sont barricadés sur place. Les fausses informations ci-dessus [des organes de presse avaient prétendu que le patriarche latin de Jérusalem leur aurait ouvert le sanctuaire] aboutiraient non seulement à attribuer aux religieux des responsabilités qui ne sont pas les leurs, mais aussi des choix qu'ils n'ont jamais fait."

On devine en tous cas toutes les difficultés et l'ambiguité de la situation des Chrétiens d'Orient obligés de composer avec ceux qui souvent les persécutent...

Du coup, mon petit poème du printemps 2002 ne vaut plus rien !
  • Prière pour Bethléem.
  • Il pleut sur Bethléem, il pleut sur les flaques de sang, sur les masques blancs yeux ouverts, sur les ombres et sur les morts, et puis sur ceux qui restent, visages hâves, émaciés, de fond de caves et de veilles en armes, lèvres assoiffées. Il pleut.
Pas besoin de pluie, ils avaient des citernes !

Statue de la Vierge sur le toit de la maternité
de la Sainte Famille à Bethléem
Les impacts de balles laissent supposer qu'elle a servi de cible...
(source : Ordre de Malte)
 
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9 décembre 2006 6 09 /12 /décembre /2006 00:11
Le texte qui suit est paru jeudi 7 décembre en deuxième page du journal turc Cumhuriyet ("Le public"). De tendance kémaliste de gauche, tirant à plus de 70.000 exemplaires, Cumhuriyet est le grand quotidien intellectuel d'Istanbul.


France – démocratie ?


N’est-il pas inquiétant qu’en France, pays autoproclamé des Droits de l’homme et de la Liberté guidant le genre humain – bien malgré lui parfois, – une police de la pensée et sa cohorte de délateurs improvisés passent leur temps à surveiller ce que les Français disent, pensent ou écrivent ? Les intentions vertueuses dont ces censeurs se réclament résistent mal à l’examen lorsqu’on s’avise de gratter un peu leur vernis de vertu démocratique, et leurs raisons tiennent plutôt de la même joie mauvaise que celle des puritains américains découvrant une tache suspecte sur la robe d’une stagiaire de Monsieur Clinton. Car les crimes-pensées de ce nouveau monde orwellien ne se limitent pas à la négation des camps d’extermination de la IInde Guerre mondiale, négationnisme au demeurant beaucoup plus rare et marginal que les censeurs veulent le laisser croire. Mais l’anti-fascisme vertueux a un besoin vital du " fascisme " qui joue si bien son rôle de repoussoir et sans lequel il ne saurait exister, au point de le réinventer si nécessaire...

Voici que l’Assemblée nationale française vote à tour de bras de nouvelles lois " mémorielles ", la dernière en date étant celle sur le génocide arménien de 1915. Désormais, toute personne exprimant un avis contraire, voire un doute sur la réalité de ces massacres sera passible d’un an de prison et de 45.000 euros d’amende. Au regard des lois françaises et du fonctionnement actuel de l’institution judiciaire, un délinquant ou un criminel avéré n’en risque souvent pas davantage. Mais on ne trouve pas de mots assez durs contre les nouveaux délinquants de la pensée – nouveaux parce que le délit était encore il y a peu complètement ignoré du code pénal. A entendre certains censeurs, ils seraient pires que les assassins eux-mêmes… Et la liste des pensées non conformes qui font de l’honnête citoyen un abominable criminel n’est pas close. On attend la loi sur le génocide des Indiens de l’Uruguay, celle sur l’extermination des tribus indiennes d’Amérique du Nord, celle sur les millions de morts du régime soviétique, sur le génocide perpétré par les Khmers rouges, la Révolution culturelle chinoise, les massacres en Ossétie des années 1989-1992, etc.

De cette inflation législative, que pense l’historien ? L’Assemblée nationale s’est bien gardée de demander son avis. Or, pour l’historien, le référent n’est pas et ne saurait être la Loi, mais la vérité historique. Et cette vérité, à défaut de la détenir pleine et entière, l’historien intègre cherche à s’en approcher à travers les sources et les témoignages qu’il rassemble, confronte, critique et analyse en une quête sans fin. Alors comment une loi peut-elle fixer des faits – et punir d’emprisonnement leur contestation – qui sont toujours objets d’étude et de questionnement pour la recherche historique ? Comment une loi peut-elle décréter l’Histoire sans contraindre, stériliser et finalement interdire la recherche historique elle-même ? Et au-delà de la liberté de la recherche, la liberté du citoyen n’est-elle pas aussi de dire des âneries si bon lui semble ?

La Turquie au miroir de la France

Quelle mouche a donc piqué nos députés ? Il faut d’abord reconnaître que les députés français aimeraient bien se rendre utiles. Depuis qu’ils ne servent plus pour l’essentiel qu’à enregistrer les lois votées par le Parlement de Bruxelles et à inscrire dans le droit français les règlements européens, il faut bien que de temps à autre ils justifient leur existence et leurs émoluments. D’où la prolifération de lois confuses et qui ne servent à rien. Jamais le code législatif n’a été aussi volumineux et aussi mal écrit, au point qu’aujourd’hui, contrairement à l’adage qui voudrait que " nul n’est censé ignorer la loi ", les juges eux-mêmes n’y comprennent rien…

Mais il y a des raisons plus profondes aux lubies soudaines des députés français. Car, trêve de bons sentiments : en quoi les relations entre l’Arménie et la Turquie nous concernent-elles à ce point ? Est-ce vraiment à la France de dicter aux autres leur propre Histoire, alors même que nos autorités se montrent incapables de considérer en face tant d’épisodes tragiques de l’Histoire de France, à commencer par les massacres de la Révolution française et le génocide vendéen que les manuels de l’Ecole publique passent toujours sous silence ? Et la décision française contribue-t-elle en quoi que ce soit à apaiser les tensions entre Turcs et Arméniens ? A dire vrai, cette décision relève sans doute bien davantage de questions franco-françaises que d’une réelle sollicitude pour les populations concernées. Nos députés, pour la plupart, seraient d’ailleurs bien en peine de situer l’Arménie sur une carte et n’ont qu’une très vague idée, s’ils en ont, de la situation des Chrétiens d’Orient. On se paie de mots. Cette loi met peut-être du baume au cœur des Arméniens, mais elle ne nous coûte pas grand-chose, tandis que les investissements économiques de la France en Arménie restent loin derrière ceux de la Russie, l’Iran, la Belgique, l’Allemagne, Israël, les USA… ou la Turquie ! Ce ne sont-là que paroles et larmes de crocodile, comme n’étaient que paroles les protestations d’amitié de la France auprès des Libanais bombardés.

Alors quoi ? Est-ce une façon pour la classe politique d’écarter sans en avoir l’air ce qu’elle avait jusqu’ici soutenu mordicus, à savoir l’intégration de la Turquie dans l’Union européenne ? Une façon d’éluder le problème – car c’en est un – tout en se drapant du manteau de la vertu ? J’y verrais aussi une nouvelle manifestation d’une pathologie qui frappe depuis au moins 30 ans l’Europe occidentale en général et la France en particulier, et qui relève de la psychanalyse des peuples. Appelons-la masochisme, haine de soi ou, tout simplement, dépression. Cette pathologie se trouve renforcée par l’importation du communautarisme à l’américaine qui reconnaît des droits particuliers, autrement dit des privilèges, à des ensembles de personnes définis comme "communautés" par leur ethnie, leur religion ou leurs mœurs. Et l’un des arguments les plus efficaces pour obtenir des privilèges d’un Etat atteint de dépression, c’est celui d’avoir été victime à un moment ou à un autre de l’Histoire mouvementée des peuples. Aux victimes, réparation est due. Mais qui dit victimes implique aussi de désigner des bourreaux. Et c’est là que la Loi fige les rôles. L’Histoire étant ce qu’elle est, on ne pouvait cependant tenir les Juifs pour seules victimes. Les condamnations du Tribunal de Nuremberg et le délit de négationnisme qui en procède ne devaient pas rester isolés, au risque d’un autre délit fort répréhensible : la discrimination. Les avantages matériels qu’on peut escompter du statut officiel de victimes ont sans doute aussi suscité quelques vocations. Après les Noirs Africains, supposées victimes de l’esclavage, et les Maghrébins, victimes de la colonisation, il était juste que les Arméniens de France fassent entendre leur petite voix.

Que vient faire la Turquie là-dedans, me direz-vous ? C’est que la Turquie est en quelque sorte au miroir de la France. La France s’imagine coupable d’un lourd péché qui serait son passé. Or, à certains égards, la Turquie nous ressemble. N’avons-nous pas succédé aux Turcs en Afrique du Nord ? Le Turc a, comme nous, colonisé et dominé les Arabes. Et selon la perspective politico-masochiste actuelle, c’est mal. Depuis la mauvaise publicité qu’en fit Lawrence d’Arabie, le Turc est un méchant de l’Histoire, méchant surtout contre l’une des communautés que nos autorités veulent reconnaître victimes officielles : moins les Arméniens à dire vrai que les Arabes. Alors les Français, atteints de ce mal qu’est la haine de soi, ne comprennent pas pourquoi les Turcs ne pratiquent pas comme eux-mêmes la repentance. Bienvenue en Europe !
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2 décembre 2006 6 02 /12 /décembre /2006 14:11
JUSTICE POUR JULIEN Justice pour Julien  (suite)

Pour revenir aux faits et au contexte (et petit excursus sur les supporters... de Tel Aviv)

Le jeudi 23 novembre au stade du Parc des Princes dans le XVIe arrondissement de Paris, dans le cadre de la Coupe de l'UEFA (Union européenne de football), un match opposait l'équipe locale, le PSG, à une équipe israëlienne, le Hapoël Tel Aviv. Compte-tenu de l'écho particulier des guerres du Proche-Orient sur les jeunes gens d'origine maghrébine, nombreux parmi les supporters du PSG, notamment dans la tribune "Auteuil", et compte-tenu aussi du soutien que des mouvements violents comme la LDJ et le Bétar étaient susceptibles de manifester en faveur de l'équipe adverse, les Renseignements généraux avaient classé le match à haut risque et alerté la préfecture de Paris afin que les moyens policiers déployés fussent suffisants pour éviter les incidents. Cependant, pour une raison qui reste à ce jour inexpliquée, le préfet Pierre Mutz n'accorda aucune considération à cet avis qui était de simple bon sens. Sa décision sera lourde de conséquences : au lieu des quelque 2.000 policiers d'ordinaire mobilisés pour un match à risque, ce ne sont que 600 policiers qui seront présents ce soir-là (pour près de 22.000 spectateurs). Au lieu d'un large périmètre sous surveillance (qui aurait englobé la place de la Porte de Saint-Cloud...), un périmètre étroit aux abords immédiats du stade.

Il y avait pourtant de sérieuses raisons de renforcer la sécurité autour d'un match comme celui-là, car les supporters du Hapoël Tel Aviv, dont nos médias n'ont pas du tout parlé, ne sont pas réputés des anges. Et en matière de racisme les supporters israëliens ne sont pas en reste. En voici quelques témoignages :
  • Echelle du racisme : Les supporters de Hapoel Tel-Aviv et de Sakhnine en tête de liste
    L'évaluation de l'échelle du racisme et de violence [un nouvel indicateur mis en place dans le football israëlien pour tenter d'endiguer le phénomène] des trois premières semaines du tournoi de football a placé les supporters des équipes Hapoel Tel-Aviv et l'Union des Fils de Sakhnine en tête de liste avec 12 points négatifs pour chacune de ces deux équipes. Viennent en troisième position les supporters de Beitar Jérusalem, de Maccabi Tel-Aviv et de Beer-Sheva avec 10 points négatifs pour chaque équipe. [...]

    Violence physique et racisme
    Les observateurs du Fonds ont signalé que la violence verbale pratiquée contre les arbitres et les joueurs était plus importante que d'habitude. C'est ainsi que les supporters de Hapoel Tel-Aviv ont insulté l'entraîneur Gili Landau et les membres du staff administratif de l'équipe à la suite de leur défaite face à Ashdod. Certains supporters ont même essayé d'agresser par des jets d'objets les membres du staff administratif.

    A Kiryat-Eliezer, les supporters de l'Union des Fils de Sakhnine ont commis des actes de hooliganisme au cours du match qui opposait leur équipe à celle de Maccabi Tel-Aviv, agressant les policiers et les agents de sécurité. Certains d'entre eux ont jeté des verres et des bouteilles sur l'arbitre Alon Yafet et sur les arbitres de touche. Le leader des supporters de cette équipe a demandé plusieurs fois à ces derniers d'arrêter la violence et de garder un esprit sportif.

    Les supporters de Beitar Jérusalem ont harcelé les policiers au cours du match qui opposait leur équipe à Maccabi Petah Tikva. Nombre de supporters de Maccabi Tel-Aviv ont scandé " Mort aux Arabes " au cours du match face à l'Union des Fils de Sakhnine. Enfin les supporters de Hapoel Beer-Sheva ont reçu une note humiliante parce qu'ils ont réservé des huées au joueur de centre de l'équipe de Haïfa, Mzoua Ensoumba, de nationalité congolaise."
    (www.aad-online.org/2004/Fresnchsite/Frenchlinks/11-10fr/1.htm)
  • Par Jerrold Kessel et Pierre Klochendler (6 décembre 2004) :
     
    [...] Lors du même match face à Bnei Yehuda, à chaque fois que les joueurs de Bnei Sakhnin [club arabe israélien] attaquaient, les huées s'orchestraient. Outre les cris sarcastiques à caractère politique, mais qui restent licites, comme " Souha est veuve, Souha est veuve ", ou encore " Celui qui ne bondit pas est un martyr ", le cri sordide " Mort aux Arabes " a retenti à plusieurs reprises. Jimmy Rifat Turk, jadis figure de proue du foot israélien, estime que l'usage fréquent de ces slogans méprisables en a assuré la " légitimité ".

    Mais des slogans comme " Mort aux Arabes ", quel que soit le contexte dans lequel ils sont proférés, ne doivent-ils pas être considérés comme du racisme ? Il s'agit là d'une question qui n'a pas été proprement traitée lors de l'importante conférence co-organisée il y a dix jours par le Nouveau fonds israélien et le British Council, à l'hôtel Dan Acadia Hotel à Herzliya, sous le titre " Débarrassons le football du racisme et de l'incitation ".

    La victime n'a pas été invitée

    Ont été invités à cette conférence des hauts responsables de la Fédération Britannique de Football, laquelle a lancé ces dix dernières années une campagne réussie contre le racisme dans les stades de football en Grande-Bretagne. Parmi les invités figuraient également des sociologues de l'université de Brighton qui mènent, avec l'aide du British Council, une campagne pour promouvoir, à travers le football, l'esprit de fraternité entre enfants arabes et juifs de la Galilée. Des efforts nobles. Reste que les responsables du foot, les juristes et les responsables politiques et sécuritaires israéliens ayant participé à cette conférence, ont seulement reconnu des inconduites sans s'attaquer au vrai problème.

    Le vrai problème c'est le racisme qui se manifeste à travers la pratique de ce sport, et le degré avec lequel ce racisme s'inspire d'une situation politique complexe et d'un conflit national embrasé.

    Il faut souligner que le club Sakhnin n'est pas immunisé contre le racisme. Certains de ses supporters, tout comme les supporters des autres clubs du pays, n'hésitent pas à offenser les joueurs noirs des autres équipes en imitant le cri du singe, entre autres cris humiliants. Mais au plus haut niveau de la haine raciale, il se trouve que l'équipe Sakhnin est le paratonnerre qui s'attire tous les coups et les humiliations dirigés contre les joueurs et les supporters arabes. Curieusement, les victimes n'ont pas participé à la conférence.

    " Je ne suis qu'un footballeur "

    Mais les principaux accusés n'y avaient pas participé non plus, même pas au niveau de l'équipe qui aurait pu les représenter : le Betar Jérusalem. Aucun membre de cette équipe jérusalémite ne s'était donné la peine d'assister à cette conférence, à part l'éminent footballeur Lior Asulin. La saison dernière, celui-ci jouait pour Sakhnin qu'il a conduit à la Coupe en mai. Quand il intégré le Betar Jérusalem en été, certains supporters fanatiques ont demandé qu'il passe par des " rituels de purification " pour se faire pardonner son péché d'avoir joué pour une équipe arabe. Lors de cette conférence, Auslin n'a pu que " reconnaître que de telles choses existaient ". " Je laissais passer, en fin de compte je ne suis qu'un footballeur ", avait-il souligné.

    Le vrai hymne

    Une nouvelle loi, récemment approuvée par le gouvernement permettra de traduire en justice les supporters accusés d'incitation. Ce qui nous manque toujours, c'est un effort collectif pour faire face aux conséquences destructrices du slogan " Mort aux Arabes ". " En attendant, ce slogan restera le plus chanté dans les stades de foot ", regrette Achraf Abou Ghia, un ingénieur vivant à Sakhnin, et supporteur fidèle du club de son village."
    (www.walla.co.il)
  • Une échelle pour mesurer le racisme et l'incitation à la haine

    Le programme d'étude du phénomène de la violence et du racisme, géré par le Nouveau Fonds d'Israël, a été lancé lors de la saison 2003-2004 des championnats de football. Des observateurs bénévoles du Fonds préparent des rapports sur les incidents violents ou racistes dans les stades, en se basant sur des critères clairement déterminés. Le Fonds publie ensuite une échelle hebdomadaire mesurant la violence et le racisme.

    L'équipe de Betar Jérusalem est venue en tête pour la saison 2003-2004, avec 21,24 points sur l'échelle du racisme et de la violence. Elle est suivie de peu par Maccabi Tel-Aviv, qui a marqué 19,62 points. En troisième place, vient l'équipe d'Hapoel Tel-Aviv avec 15,3 points. [...]

    Les principaux événements condamnables de la saison 2003-2004 :

    - Sixième semaine : Les supporters de Betar Jérusalem ont scandé des slogans et des chants incitant à la haine raciale, tout au long du match de leur équipe avec Ekhwan al-Nasra. Par exemple : " Nous allons brûler al-Nasra et en jouir ", " Je jure au nom de Dieu qu'il ne restera plus d'Arabes ", " Le juif est un esprit, l'Arabe un fils de pute ", Ekhwan al-Nasra sont des terrroristes, et je déteste tous les Arabes ", " Mort aux Arabes "… Si un joueur d'Ekhwan al-Nasra faisait une chute, les supporters de Betar Jérusalem hurlaient en chœur : " terroriste, terroriste, terroriste ". Ils ont injurié Oren Nassim et Alon Mezrahi, les joueurs juifs d'Ekhwan al-Nasra, leur lançant : " Terroristes, vous êtes devenus musulmans ". A la fin du match, les supporters de Betar Jérusalem se sont rassemblés à l'extérieur du stade et ont continué à lancer des jurons, mais d'importantes mesures de sécurité ont évité toute violence physique.

    Les supporters de Maccabi Tel-Aviv ont injurié les joueurs arabes d'Abnaa Sakhnein, en les appelant " martyrs " et " terroristes ". Ils ont scandé " Mort aux Arabes ". Ils ont également injurié Lenor Assouline, le joueur juif d'Abnaa Sakhnein, le qualifiant d' " anti-juif ". Ils ont par ailleurs injurié le joueur éthiopien de leur propre équipe, Baruch Dago, le traitant de " noir " et criant " Rentre en Ethiopie ".

    Neuvième semaine : Le supporters d'Hapoel Tel-Aviv ont scandé des insultes contre les supporters de Maccabi Tel-Aviv, comme " Néo-nazis ", " Pourvu que Maccabi connaisse la catastrophe ", " Que les joueurs du Maccabi soient brûlés vifs ", " Que les supporters du Maccabi meurent aujourd'hui même ", etc. Après le match, l'administration, l'entraîneur et les joueurs du Maccabi ont été sauvagement agressés, aussi bien verbalement que physiquement.

    Quatorzième semaine : Les supporters de Betar Jérusalem ont hué, tout au long du match, les joueurs noirs d'Hapoel Tel-Aviv.

    Vingt-deuxième semaine : Les supporters de Betar Jérusalem ont scandé des mots d'ordre racistes contre les supporters et les joueurs d'Abnaa Sakhnein, comme " Mort aux Arabes ", " Je hais les Arabes, je hais les cousins ", " Je hais l'islam ", " Hezbollah ", " Pourvu que votre village brûle", " Arabes à vendre ". Ils ont également insulté le prophète de l'islam Mahomet.

    Vingt-quatrième semaine : Lors d'une cérémonie précédant un match, les supporters de Maccabi Tel-Aviv ont hué le joueur Adham Shebeita, scandant : " Que son visage soit brûlé ! " et " A genoux, Adham Shebaita ! ".

    Trentième semaine : Les supporters de Beni Yehuda ont scandé tout au long du match : " Mort aux Arabes " et " Salim Tameh, saboteur ! "
    (www.aad-online.org/2004/Fresnchsite/Frenchlinks/aad4/34/2.htm)
  • Racisme licite (26 September 2006, par Ehud Loten)

    Il a été question cette semaine de l’annulation de la visite du talentueux attaquant congolais Mohammed Chita, au club du Betar Jérusalem. Cette annulation soudaine a suscité l’étonnement parce que le joueur se trouvait bien à Jérusalem et il ne manquait plus que l’annulation des négociations entre le Betar et son club belge Standard Liège.

    Tous ceux qui ont suivi la " signature " de Chita avec le Betar ont pu remarquer sans difficulté le racisme des supporters de cette équipe. Car pour le plus grand malheur de Chita, son prénom est Mohammed, ce qui a déchaîné la colère des auteurs de commentaires parmi les supporters du Betar, étant donné le lien entre le joueur et la religion musulmane. Et ce qui a été dit sur son grand talent n’a pas convaincu la plupart d’entre eux.
    Mais si nous nous étions habitués (malheureusement) au racisme honteux des supporters du Betar, cet incident a dépassé les bornes. Car le racisme ici avait l’aval de l’administration du Betar qui se pique toujours d’être un club sérieux et organisé – comme en Europe.

    Comment en suis-je arrivé à ces conclusions ? Sur tous les sites électroniques et dans tous les articles de presse, une main cachée est soucieuse d’indiquer que " bien que son nom soit Mohammed, c’est un joueur chrétien ". Et la question (qui est pourtant, je l’admets, moins importante que ce qu’a dit Materazzi à Zidane) est : qui est celui qui s’est ingénié à affirmer à chaque fois aux journalistes qu’il s’agissait d’un joueur chrétien ?

    Et la réponse est : l’administration du Betar, naturellement. Je pense que celle-ci a eu peur des réactions des supporters en colère et qu’elle a été soucieuse de faire publier de temps à autre cette information mensongère sur la religion du joueur à l’occasion de toutes les mentions de sa signature du contrat. C’est vraiment une administration dont on peut être fiers. Et je suis étonné également de voir la naïveté des journalistes bernés qui ont cru que quelqu’un s’appelant Mohammed pouvait être chrétien.

    Le mensonge de l’administration du Betar s’est révélé aux yeux de tous. Car le joueur est musulman et il ressort de ce qui a été publié par la suite que Chita ne rejoindra pas le Betar, suivant en cela les conseils de son chargé d’affaires, de crainte d’avoir à affronter le racisme des supporters de l’équipe. Et il me reste à me demander ce que pensaient les responsables du Betar lorsqu’ils ont menti ouvertement sur la religion du joueur. Allait-il confirmer leur mensonge en allant prier à l’église tous les dimanches ? Et en faisant le signe de croix après chaque but marqué ?
    (www.nrg.co.il)
  • Racism in Israeli Football (6 April 2005, by Avraham Oz)

    Following some of my updates, some friends send me messages reminding me the worrying phenomena of growing anti-semitism in today's world. It is worrying indeed, even beyond the erroneous identification made between anti-Israeli policies, or even anti-Zionism, and anti-Semitism. Imagine a crowd somewhere in a European football stadium, shouting anti-semitic slogans, waving flags of hatred, and cursing a Jewish player, or an Israeli team. Imagine the waves of protest, from Jewish circles over the world and official protest from Israel.

    Well, in my country, in my town, last night, such scenes of hatred were seen big time: scenes which would not have put to shame the most radical assemblies of Neo-Nazis and other racist groups. Except that the targeted group was not Jewish, but Arab. The fans of Israeli football club Betar Jerusalem are known for their lively conduct during games and around them. Scenes of violence frequently occur when they have grievances against the score of their team every day of the year. Now imagine what happens when a league game against one of the two Arab clubs – Sakhnin and Nazareth – in the Israeli Premier League take place.

    Last week the national team had two important games here in Israel against two of its international rivals at group 4 of the world cup 2006 qualifying games: Ireland and France. Both teams were considered to have advantage over the Israeli team, and the two draws were considered a fair achievement for the Israeli team. The goal which brought the Israeli team the draw against Ireland was scored by Arab Sakhnin player Abbas Suan; against France, the other Israeli Arab player in the national team, Walid Badir, headed a late equaliser to grab a point just seven minutes from time and got Israel the coveted draw.

    Last night, in Tel Aviv, in the same stadium where those two international games last week took place, at the scheduled league meeting between Betar Jerusalem and Suan's club, Sakhnin, Suan was supposed to be received by everyone as the star of the national team. The organizers, from the hosting Betar club, wasted no effort in trying to impose a sporting nature on the charged clash, with the announcer congratulating, "in the name of the tens of thousands of Betar supporters," Israeli international Abbas Suan for his equalizer against Ireland slightly more than a week ago. "Welcome him," enthused the announcer, but the applause was drowned out by a huge chorus of boos from the Betar stands. Suan may be a national team star; but in Jerusalem, he is just another Arab soccer player. The score this season between the two clubs, both currently struggling at the bottom of the league, is in favour of the Arab team. It's bad enough for a Jewish club to beat the most patriotic team that represents the eternal capital of the state; but for an Arab club to do so twice in a single season is just too much. At least 400 among the 5000 Betar supporters were shouting: "Let the town of Sakhnin be burnt down," "We hate all Arabs," and worse; to the cameras of the various Israeli TV channels, Betar fans shouted: "we'd rather lose 0:10 to Ireland rather than have an Arab score a goal in our name! He doesn't represent us!"

    Some apologetics were sounded in talk shows this morning. We are asked to understand football hooliganism is a known phenomena. 400, said one Betar supporter on TV this morning, are less than 10 percent. I am not sure such arguments would have satisfied Jewish protests against anti-semitic riots elsewhere. Yet just as we are asked to regard anti-semitism as a unique form of racism, so we should pay attention to growing Israeli xenophobia and particularly to Arab-hatred against the Jewish population. It becomes a growing phenomenon not to be underestimated. Violence grows among youth; people are stabbed to death during daily raws over a parking space or the behaviour of neighbour's dogs. Yesterday a teenager who came to Israel from France two years ago was hospitalized after being battered by her classmates, boys and girls, following a raw over a cellphone. She told TV interviewer she was considering going back to France: "there is prominent anti-semitism growing there," she said, "But at least I wasn't battered like this."

    The sport portfolio in the Israeli government is placed in the hands of famous Mini-Stress of Education and Culture Limor Livnat, who has recently ordered the "legacy of [assassinated Israeli Minister of Tourism] Rehav'am Zeevi," who founded his radical nationalistic party on a platform of "transfer" (in plain terms "ethnic cleansing") of the Arab population of Israel, to be part of the official school curriculum. Stand-up comedians on stage and TV in Israel are still ridiculing her enthusiastic jump -to the point of harassment – all over Israeli sportsmen who gained medals for Israel in the recent Athens Olympic games. What, would you think, did she have to say about last night's riots against Arabs? You have guessed right. Nothing. She, like all her other fellow Ministers, suddenly lost their voice. Small wonder: they must save it for crying their protest against the next anti-semitic incident somewhere in the world...
    (http://cosmos.ucc.ie/cs1064/jabowen/IPSC/articles/article0016376.txt)
  • Le football rongé par le racisme en Israel (22 janvier 2004)

    En scandant " Mort aux Arabes ", des centaines de jeunes supporters de foot Juifs foncèrent dans une rue poussiéreuse à l’écart, pour intercepter un bus transportant des fans du club arabe qui venait juste de battre les leurs lors d’un match disputé. Les supporters les conspuèrent même après le départ du bus. Juste avant, un supporter arabe venait d’être frappé d’une pierre à la tête, le front ensanglanté.

    Bienvenue au football professionnel en Israël, où racisme et violence font partie du sport le plus populaire du pays.
    Avant le match de lundi, l’équipe d’accueil, Bnei Yehuda du quartier ouvrier Hatikya de Tel Aviv, s’était vu attribuer une plaque comme équipe la plus tolérante et la plus fair-play par le New Israel Fund, qui a suivi le comportement des supporters de foot à l’aide d’une nouvelle échelle du racisme. " Aujourd’hui, ils ont reçu un prix, et puis ça arrive parce qu’ils ont perdu un match ", dit Nur Ghentos, capitaine de l’équipe arabe victorieuse, Bnei Sakhnin, en regardant les infirmiers bander la tête du jeune touché d’une pierre. " On dirait que tant que vous gagnez, vous êtes tolérant, mais voici le résultat quand vous perdez. C’est l’histoire du foot en Israël ".

    Avant cette saison, les supporters de Bnei Yehuda avaient la réputation d’être chahuteurs et racistes. L’équipe avait été en tête de 1ere division d’Israël jusqu’à lundi – et pour certains supporters Juifs, perdre devant une équipe arabe, c’est l’insulte suprême. Immédiatement après le match, les supporters se retinrent, applaudissant même brièvement l’équipe adverse. Les membres du New Israel Fund ont noté que les problèmes commencèrent, comme souvent, hors du stade. Le hooliganisme israélien n’a pas atteint les sommets européens, mais c’est une partie intégrante de la culture du jeu ici, une chose que les organisations de la société civile et les responsables des équipes essaient de changer.

    Depuis la dernière saison, l’indice du racisme du New Israel Fund a donné une note hebdomadaire aux supporters de chaque équipe. Des volontaires se tiennent comme enquêteurs dans les foules et notent le nombre de chants, de slogans et d’incidents racistes qu’ils observent. Les résultats, de l’équipe la plus à la moins tolérante, sont publiés chaque semaine dans les médias et ont fait du bruit parmi les supporters du football.

    Dans l’ensemble, les incidents racistes ont baissé dans les matchs cette saison, mais la violence Israélo-Palestinienne exacerbe la violence au foot, dit Yair Galily, un sociologue du sport qui dirige les études des mass médias et du sport au Zinman College de l’Institut Wingate d’Israël.
    Le football " est un reflet très intéressant et authentique de la société. Nous avons une société violente par rapport à d’autres endroits au monde, et nous pouvons le voir dans la violence au foot ", dit Galily. " C’est légitimisé quand ça vient dans le cadre du football, comme si ç’était bien de sortir ça sous forme d’une catharsis ".

    Lior Asulin, un joueur juif, a marqué le but de la victoire pour l’équipe arabe, Bnei Sakhnin. Il a été acclamé et hissé sur les épaules de ses coéquipiers tandis que les supporters criaient leur joie. Le racisme dans le football israélien vient surtout des supporters Juifs, qui s’imaginent qu’ils peuvent crier des slogans comme " Mort aux Arabes " ou " Allez en Palestine " sans craindre de conséquences, d’après les experts. On ne peut pas en dire autant de leurs homologues Arabes. Les Juifs qui jouent dans les équipes arabes disent qu’ils se sentent à l’aise dans leurs équipes.
    Les supporters Arabes " nous respectent beaucoup, il n’y a pas de racisme. Ils nous traitent bien et nous apprécions chaque moment ", disait Asulin, souriant, tandis qu’un flot continu de supporters venait lui donner une tape dans le dos après le match.

    A la fin des années 70, les premiers joueurs Arabes ont été inclus dans des équipes juives de première division. Cette année, pour la première fois, deux équipes arabes, Bnei Sakhnin et Maccabi Ahi Nazareth, ont été assez bonnes pour jouer en première division. Signe de la possibilité pour le foot de devenir un symbole de coexistence, les fans de l’équipe de Nazareth applaudirent quand Chaim Revivo, la star du foot israélien, apparut sur le terrain, pour jouer avec l’équipe juive d’Ashdod. En échange, les fans d’Ashdod applaudirent les supporters de Nazareth. L’an dernier, une équipe de la ville arabe de Kafr Kana fut invitée à jouer un match en Jordanie, mais les Jordaniens lui dirent qu’elle devait venir sans ses joueurs Juifs. La direction de Kafr Kana refusa d’aller sans ses joueurs Juifs.

    Les sponsors peuvent aussi éviter les équipes réputées pour leur racisme. La compagnie de téléphone Cellcom a abandonné son soutien à Beitar Jerusalem, qui a les supporters les plus racistes du pays. On sait que ses supporters ont scandé " Mort aux Arabes " pendant des matchs entiers, et l’équipe est la seule en première division à n’avoir jamais pris de joueur arabe. Les responsables du club ont nié tout lien entre la décision de Cellcom et le comportement des supporters.

    On a su que lors des matchs de Beitar Jerusalem, des feuilles ont été distribuées avec des paroles racistes mises sur un air populaire. La chanson visait un des meilleurs joueurs arabes d’Israël, Salim Toameh, qui joue pour Hapoel Tel Aviv. On entend maintenant couramment la chanson contre les joueurs arabes lors des matchs joués dans le pays, que Toameh y joue ou non.

    D’après l’indice du New Israel Fund, les supporteurs de Beitar Jerusalem se classent parmi les plus racistes. Le porte-parole de Beitar Jerusalem, Lior Mai, a parlé de l’indice, en disant qu’il incitait les supporters à gagner la première place – même la première place comme racistes.

    Le racisme au foot ne se limite pas à la scène arabo-juive. Les joueurs noirs – Juifs Ethiopiens et joueurs étrangers d’Afrique – ont été raillés de cris comme " Sale noir " ou " Retourne à ta jungle ". Baruch Dago, un joueur Juif Ethiopien du Maccabi Tel Aviv, envisagerait de quitter l’équipe parce qu’il est trop abattu par insultes racistes que lui lancent les supporters de sa propre équipe.

    Le sentiment anti-noir est particulièrement répandu dans le football européen, et des campagnes de sensibilisation essaient de le combattre. Des épithètes antisémites sont parfois lancées sur des joueurs d’équipes britanniques ou hollandaises considérées comme " équipes juives " parce qu’elles appartiennent à des juifs ou bien qu’elles ont été traditionnellement soutenues par des supporters Juifs.

    Dans les rues délabrées du quartier Hatikya, Bnei Yahuda est roi. Un jeune supporter, Ben Ezra, 17 ans, reprenant son souffle d’avoir couru après le bus de Bnei Sakhnin, tenta de minimiser le racisme de ses amis. " Dans le quartier Hatikva, il n’y a qu’une chose dont on est fiers : Bnei Yehuda. Ca n’a rien de personnel entre Juifs et Arabes ". Mais son ami Lior Mizrani, aussi 17 ans, dit que les insultes racistes sont une partie de la tension générale. " On dit ces choses là par haine ", dit-il. " Ca vient de toutes les attaques terroristes et ça finit ici, sur le terrain de foot ".
    (http://www.kickitout.org/index.php?id=9&StoryID=2188, www.toulouse-palestine.org/doc/bulletin/040215.html#14)
Toujours est-il que ce soir-là, alors que les supporters du PSG étaient fouillés à l'entrée du Parc des Princes, ceux du Hapoël Tel Aviv ne l'étaient pas... Alors, au témoignage d'un spectateur : "Au coup d'envoi, les fans de l'Hapoël placés en tribune visiteur, n'ayant pas subi de fouilles, se déchaînent. Une vingtaine de fumigènes sont allumés et lancés sur les stewards et CRS présents sur la pelouse. L'un des fumigènes est balancé sur la tribune Auteuil. Avant même que le PSG encaisse le premier but, les échauffourrés commencent.  Les stewards débordés doivent se positionner entre la tribune Auteuil et la  tribune visiteur..." (http://sefairefoot.canalblog.com) - ces fumigènes qui valent à n'importe quel supporter du PSG d'être placé en garde à vue, interdit de stade et condamné au pénal... Car "l'introduction de fumigènes dans une enceinte sportive" ou leur utilisation est un délit passible de 15 000 euros d’amende et de 3 ans d’emprisonnement.

  • "[...] j'étais au Parc hier et il est évident que, dès le début, il y avait quelque chose qui clochait. Nous avons pu passer devant la tribune visiteurs sans aucune fouille, sans montrer aucun billet ou carte. Louche, un peu comme contre Derry d'ailleurs. Mais si les Irlandais et les Parisiens faisaient amis-amis, là ce n'était pas vraiment le cas. Autre différence, les "sympathisants" de l'Hapoel étaient très très nombreux, 10.000 sans doute.

    Si l'on met de côté la folie furieuse du carré visiteurs, les latérales du Parc étaient remplies de supporters de l'Hapoel, sortant des drapeaux israéliens...Le KOB répondait en sortant leurs traditionnels Marseillaise et drapeaux français...On se serait cru en octobre 93 lors de ce fameux France-Israël... Etonnant d'ailleurs de noter la similitude entre les 2 naufrages tricolores...

    Tout ça pour dire que les supps israéliens étaient déchâinés et prenaient le Parc pour terrain conquis (beaucoup plus que les Marseillais quand ils montent à Paris...ou à Saint-Denis)... Sans expliquer ce qui allait suivre, tout cela nourrissait le malaise ambiant..."

Un autre témoignage nous restitue l'ambiance du match dans les tribunes :
  • "Etant présent en Auteuil Rouge puis Bleu [deux zones différentes de la tribune "Auteuil"] durant le match, je tiens à livrer un compte-rendu de l'atmosphere particulièrement haineuse qui régnait lors de ce match. Déjà avant le match, on m'avait prévenu qu'il y aurait de nombreux juifs de la capitale qui viendraient pour supporter une équipe israélienne. En arrivant aux abords du parc, puis en entrant dans le stade, je fus vraiment surpris de leur nombre. Je ne m'attendais pas qu'ils soient nombreux à ce point .
    Très rapidement, à Auteuil, le "match des supporters" vire dans le conflit au Proche-Orient. Je m'explique : drapeaux libanais et palestiniens de sortie d'un coté, drapeaux israéliens de l'autre, les insultes fusent des 2 cotés... Déjà on ressent dans l'atmosphere que ce sera pas un match comme les autres...
    Le PSG est "dans un grand soir" et se prend 2 buts d'entrée. Quasiment la moitiée du parc (presidentielle + tribune Paris) se lève et exulte : on se croirait a l'extérieur. Les juifs ont une grande gueule et, croyez-moi, ils savent s'en servir !!! A CE MOMENT LA JE SENS QUE ÇA VA MAL SE FINIR car le fait de se faire torcher au parc par une équipe de merde comme l'Hapoel Tel Aviv + voir tous les juifs nous chambrer cela fait un cocktail détonnant...
    Le psg revient au score dans une ambiance chaotique !! Tout le monde sur l'égalisation veut aller sur la grille qui nous sépare du secteur visiteur, mais la ligne de stadiers parvient à grand peine à nous stopper.
    Le Psg se prend encore un but et là explosion encore de LA MOITIE OU PRESQUE DU PARC.
    Peu avant la mi-temps je monte en bleu rejoindre un pote qui est dans le secteur LF. Durant la pause les insultes ne s'arrêtent pas. Quelques KSD se rapprochent du parcage pour une mini charge rapidement bloquée par une marée de stadiers. Les juifs nous insultent avec des slogans anti-France, anti-musulmans, anti-parisiens nous répliquons avec des slogans anti-sionistes et anti-sémites (tout ça pour bien faire comprendre que le racisme n'était pas que du coté parisien jeudi soir).
    Le PSG s'incline HONTEUSEMENT 4 buts à deux dans un stade maintenant en délire et un silence de mort coté parisien. Les juifs chantent "Paris on t'encule" "et ils sont où les parisiens" [cette dernière formule est bien sûr à double entente et dans le contexte c'est clairement un appel à la bagarre], mais déjà je sens que beaucoup n'attendent que le coup de sifflet final pour aller voir de plus près si ils ont une si grande gueule dehors.
    FIN du match. Les baches ont été rangées depuis un moment. Tout le monde sort rapidement. A ce moment là je reconnais que j'avais trop la haine et je ne voulais que une seule chose c'était casser du juif (mais je précise que même si la phrase semble choquante et raciste je l'assume pleinement mais je sais pas comment expliquer que si ça aurait été des lensois, des bordelais ou des martiens, j'aurais eu la même réaction). Maintenant je réalise combien c'est très con cette haine.
    La haine d'avoir des joueurs de merde.
    La haine de savoir que on va encore passer pour des clowns en france et en europe
    La haine des mauvais résultats qui s enchaînent depuis des années.
    La haine de voir NOTRE STADE EN GRANDE PARTI ACQUIS A L'HAPOEL TEL AVIV" [...]
    [j'ai un peu modifié l'orthographe, trop "Education nationale" à mon goût...]
    (www.pariscasuals.com/html/accueil.php)
A suivre...
Votre héros est un malade mental
L'affaire Granomort : un simple fait-divers ?


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24 novembre 2006 5 24 /11 /novembre /2006 23:17
La guerre est lointaine quand on ne la subit pas. Le 9 octobre dernier, après des semaines sans nouvelles, j'ai reçu la lettre qui suit d'une amie libanaise. Soudain, un choc. En peu de mots, avec pudeur, elle dit beaucoup...

"Chère Mélusine,

Vous m'excuserez pour ce retard à vous écrire mais nous avons passé par des moments très difficiles et je n'avais pas l'esprit à écrire. Malheureusement, j'ai perdu beaucoup d'amis dans cette guerre infernale, et maintenant je reprend ma vie normale. Toute la famille va bien grâce à Dieu, mais c'était très dur. Même deux mois après, les routes et les immeubles en ruines nous entourent comme un cauchemar. Je ne sais pas quoi vous dire, je suis toujours sous le choc, car le Liban est vraiment détruit que ce soit la pierre, les gens ou l'économie, et les gens sont inquiets car on parle ici d'une nouvelle guerre qui sera plus féroce que la dernière. Bizarrement les Libanais croient toujours que, un jour, nous vivrons comme tous les peuples en paix. Merci à vous tous qui avez pensé à nous. Vous me manquez beaucoup.
Nada"
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31 août 2006 4 31 /08 /août /2006 00:16
Les commentateurs militaires divergent sur le bilan de l'intervention israélienne au Liban, selon qu'ils considèrent surtout la supériorité militaire flagrante d'Israël, ou bien la pugnacité de la résistance du Hezbollah. Mais à force de se focaliser sur la tactique militaire, leurs propos témoignent sans doute d'une certaine myopie. Il y a des exceptions. Pour sa hauteur de vues, j'ai donc choisi de reproduire ici l'entretien accordé au journaliste Viktor Litovkine, commentateur militaire de RIA Novosti, par le vieux général Makhmout A. Gareev. Gareev (82 ans, me semble-t-il) a fait toutes les guerres de l'armée soviétique depuis la Seconde Guerre Mondiale jusqu'à l'Afghanistan. Il est un théoricien militaire écouté et a publié plusieurs ouvrages dont M.V. Freunze, théoricien militaire, Moscou, 1985, et My Last War (Afghanistan Without the Soviet Armed Forces), Moscou, 1996.

Litovkine : Nous avions convenu avec le général d'armée Makhmout Gareev de nous rencontrer pour analyser la tactique et l'art opérationnel adoptés par les belligérants au cours du tout récent conflit israélo-libanais, mais dès le début de l'entretien le président de l'Académie russe des sciences militaires nous a demandé de commencer l'entretien par des appréciations politiques de cette guerre.

"La guerre ne saurait être séparée de la politique, a-t-il dit. Autrement ce ne serait pas sérieux. La tactique et l'art opérationnel sont des produits des missions politiques dont les militaires ont été investis".

La première appréciation du conflit israélo-libanais donnée par le général est liée aux véritables raisons, selon celui-ci, de cette guerre. "L'enlèvement à la frontière libanaise de deux soldats israéliens par le Hezbollah, n'était que le prétexte pour le début des hostilités, a dit le général Gareev. Tout le monde sait que le Mossad - les meilleurs services de renseignement au monde, c'est bien connu - a retrouvé et libéré des griffes de leurs ravisseurs des ressortissants israéliens jusqu'en Afrique. Par conséquent, il aurait très bien pu le faire sans problème au Liban. Le but réside donc ailleurs. Il fallait tout simplement une autre raison. Alors Tel-Aviv a manifestement agit de connivence avec Washington. Avec un désir évident, celui d'inciter la Syrie et l'Iran à entrer dans la guerre. En cas de réussite il aurait été possible aux Etats-Unis et à Israël de porter des frappes contre les "peu conciliants" Damas et Téhéran, contre les usines iraniennes d'enrichissement d'uranium. Et le fait que ce scénario ait fait long feu, est à porter à l'actif de ces pays et de la communauté internationale".

"C'est vrai que l'on peut aussi comprendre Israël, a dit le général. Avoir à sa porte une organisation aussi ingouvernable que le Hezbollah, qui a tout moment peut ouvrir le feu contre son territoire, tuer ses compatriotes, cela pose problème. Un problème qui préoccupe grandement Israël. Cependant, j'estime que la lutte contre le mouvement chiite aurait pu être menée autrement, au moyen de frappes ciblées, de la reconnaissance, de raids de commandos, mais personne ne parviendra jamais à justifier des bombardement massifs de la population, la mort de vieillards, de gens, d'innocents".

"D'un autre côté, si l'on s'en tient à la logique d'Israël et on approuve ses actions, sans pouvoir toutefois les justifier pleinement, alors après l'enlèvement de nos diplomates à Bagdad nous aurions dû nous mettre à bombarder l'Irak. En effet, il aurait été très simple de pilonner la capitale irakienne, les champs pétrolifères, les ponts... Zakaïev et d'autres terroristes tchétchènes se trouvent actuellement à Londres. Alors, faut-il entreprendre des raids sur le capitale britannique? Si une telle ligne triomphait, le monde serait mis en capilotade. Voilà pourquoi il faut toujours chercher les solutions les plus adéquates à la situation", estime le président de l'Académie des sciences militaires.

"Le monde arabe - près de cent millions de personnes - est très hétérogène. Les Etats islamiques n'ont pas constitué un front unique, pas même pour condamner Israël ou soutenir le Hezbollah, quoique, bien sûr, des manifestations contre la guerre au Liban aient eu lieu dans plusieurs pays. Toute personne normalement constituée s'insurge face à la mort de civils. Seulement l'absence d'un soutien unique du Liban montre qu'il n'y a pas de complot unique du monde islamique contre les chrétiens ou les Hébreux. Ce sont là des absurdités. Les Américains ont soutenu les musulmans albanais au Kosovo. L'Arabie saoudite a toujours été aux côtés des Etats-Unis. Elle a depuis longtemps pris le parti de l'Occident. Et pas seulement sur le plan idéologique: elle et les autres pays du Golfe sont liés aux finances occidentales. Les pétroliers arabes placent de l'argent dans toutes les banques du monde. Et ces dernières resteraient sans rien si elles se brouillaient avec eux".

"C'est peut-être la raison pour laquelle nous avons observé quelque chose de foncièrement nouveau au cours de la guerre israélo-libanaise, a dit le général Gareev. Jamais encore dans l'histoire de l'humanité l'armée d'un pays indépendant, reconnu par les Nations Unies, ayant des relations diplomatiques avec cent pays du monde, n'était restée les bras croisés lorsque son territoire et sa population avaient été attaqués. Cette armée, c'est celle du Liban. Qui plus est, elle n'avait même pas reçu l'ordre de défendre le territoire et la population libanaise. Stupéfiant. On se demande vraiment quelle peut être la raison d'être d'une telle armée? A quoi bon entretenir cette armée qui coûte pourtant cher aux contribuables libanais? C'est là un phénomène très dangereux et très préoccupant pour les autres Etats.

"Ce qui est grave aussi, c'est que le conflit israélo-libanais a révélé une tendance très désagréable, a ajouté le responsable militaire. Au cours de la première guerre mondiale, les civils avaient constitué 5% des pertes totales. La moitié pendant la Seconde Guerre mondiale. C'est vrai qu'en Union soviétique sur les 27 millions de tués plus de 18 millions n'avaient jamais tenu une arme à la main. Pendant la guerre du Vietnam les civils représentaient déjà 95% des pertes totales. Il se trouve des théoriciens pour faire l'apologie de la guerre dite "sans engagement", quand les belligérants échangent des frappes aériennes et navales sans entrer en contact direct. Mais contre qui ces frappes sont portées? Contre la population des villes, contre les sites industriels et énergétiques, les ponts, les routes, les écoles, les hôpitaux... Lorsque tout cela sera détruit, l'ennemi se rendra, estiment-ils. Prétendre cela a quelque chose d'inhumain. Mais même contre les gaz de combat et les armes toxiques des conventions internationales ont été adoptées, comme celles de La Haye, de Vienne... Il faut s'insurger contre ces modes de conduite de la guerre, il faut que l'ONU interdise de bombarder les villes, la population civile. Il faut aussi que ces procédés de conduite de la guerre soient qualifiés de crime contre l'humanité et au moins limiter l'usage des armes contre la population civile".

"Surtout qu'au Liban la destruction des ponts et des routes et l'assassinat de civils n'ont pas apporté la victoire à l'armée israélienne. Les milices soutenues par la population sont invincibles. Parce qu'elles ne circulent pas sur les routes et n'empruntent pas les ponts, ne se dissimulent pas dans les villes, suivent les sentiers de montagne et se reposent dans des cavernes et des bases connues d'elles seules. Voilà où réside leur force. Et le fait qu'avant le début des hostilités l'Armée israélienne n'avait pas localisé l'essentiel des positions du Hezbollah est à inscrire au passif de ses chefs".

"Je tiens aussi à relever que cette opération de Tsahal contre le Hezbollah et le Liban a été la plus malheureuse de son histoire, dit le président de l'Académie des sciences militaires. Pour tenter de se justifier Tel-Aviv prétend que le Hezbollah disposait d'"armes russes". Notamment des roquettes RPG-29 "Vampir". C'est effectivement une arme antichar efficace. Mais de nos jours on en trouve partout. Je ne m'explique pas comment la Russie aurait fourni ces roquettes. D'ailleurs, je ne crois pas à cette version. Ces dernières années l'Ukraine et même la Biélorussie en ont livrées secrètement. La Pologne, la Bulgarie, la Roumanie, la Hongrie commercialisent des armes de fabrication soviétique... Elles s'en débarrassent pour acquérir des armements otaniens. L'armée israélienne combat exclusivement avec des armes américaines et il ne viendrait à l'esprit de personne de demander des comptes à l'Amérique pour la présence d'armes made in USA en Israël. Les armes peuvent se retrouver n'importe où. Ici tout revient à la politique. Les milices du Hezbollah sont les maîtres au Liban. Ils se cachent, manoeuvrent, dressent des embuscades, possèdent un bon service de renseignement... Et, chose essentielle, ils bénéficient du soutien de la population, ce qui n'est pas rien".

"Je voudrais dire aussi que l'efficacité du système de reconnaissance et des armes de haute précision tant vantés n'est pas aussi grande qu'on le souhaite. On s'en est aperçu aussi en Irak en 2003. Les choses s'étaient avérées bien plus compliquées quand il avait fallu détruire des cibles non isolées . Et puis militairement parlant, les milices du Hezbollah se sont montrées à la hauteur. La valeur militaire avait toujours été un problème pour les armées arabes. Maintenant on sait que des forces au sein du monde arabe acquièrent puissance et expérience et que même les pays industrialisés et leurs armées vont devoir compter avec elles".

"Quant au problème du Proche-Orient, il faudra tôt ou tard le régler par la négociation, a dit en conclusion le général d'armée Gareev. Plus tôt nous le comprendrons et mieux ce sera. Pour Israël, pour ses voisins et même pour les forces qui se tiennent derrière eux".

RIA Novosti, 23/08/2006

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23 juillet 2006 7 23 /07 /juillet /2006 21:56

Consignes du Quai d'Orsay : "Les voyages vers le Liban sont formellement déconseillés jusqu’à nouvel ordre. L’accès à la frontière syrienne est devenu difficile et dangereux à la suite des bombardements qui ont entraîné la fermeture de l’autoroute Beyrouth-Damas... Il est recommandé de ne se déplacer à l’intérieur du Liban que si des raisons impérieuses le justifient."

Bref, c'est la guerre.

Il semble que ses voisins s'acharnent à faire du Liban un état non viable... Le pays était en pleine reconstruction après des années de guerre civile. Mais voilà, dans un environnement belliqueux, un état ne peut pas survivre s'il n'a une armée nationale proportionnée à celles de ses concurrents les plus hostiles, ou des alliés assez puissants pour tenir ceux-ci à distance. Manifestement le Liban n'a ni l'un ni l'autre. Et nos protestations d'amitié ne sont que "parole, parole, parole".

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15 février 2006 3 15 /02 /février /2006 00:14

Munich, film américain de Steven Spielberg sorti récemment (2005), a pour point de départ la prise en otage et le massacre de sportifs israéliens par un commando palestinien, "Septembre Noir", lors des jeux olympiques de 1972... Une réflexion critique sur la lutte contre le terrorisme et ses ambiguïtés qui n'est pas sans rapport avec l'actualité contemporaine. Le film dure 2h40 et compte plusieurs acteurs français au générique. A signaler d'ailleurs une curiosité : la position médiane de la France représentée par une famille d'aristo-résistants pratiquant le renseignement-maison... Votre avis sur le film ?

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