C'est la question qu'on peut se poser quand on égrène la liste des victimes : Zineb Redouane, 80 ans, tuée chez elle d'une grenade lacrymogène, Fiorina Lignier, 20 ans, œil crevé par tir de LBD, Doriana X., 16 ans, mâchoire fracturée, Lola Villabriga, 18 ans, mâchoire fracturée, Geneviève Legay, 73 ans, fractures du crâne, Marlène X., 62 ans, crâne ouvert par matraque, Xana C., crâne ouvert par matraque, Vanessa L., 33 ans, lésions cérébrales par tir de LBD à bout portant, Axelle M., 28 ans, mâchoire fracturée, Pauline X., brûlée au visage par bombe lacrymogène, Maria X., 19 ans...
La liste des victimes masculines est bien plus longue et les blessures aussi graves. Leurs caractéristiques communes est d'être mutilantes et très souvent à la tête, ce qui ne saurait-être accidentel. Au-delà de la violence policière qui est d'abord une violence sur ordre, cette atteinte portée au visage, défigurante, est une négation absolue de l'autre, l'adversaire, et dans le cas des Gilets jaunes, de tous ces Français modestes coupables du crime-pensée de ne pas être d'accord... et de le dire. Coupables de rien en fait. Mais niés dans leur humanité par un pouvoir fou de lui-même et de cynisme malsain.
Cependant, le témoignage des jeunes filles arrêtées à l'Hôpital de la Pitié-Salpetrière après une prétendue "attaque" (dixit Castaner le Ministre) lors du défilé du 1er mai et placées 30 heures en garde à vue dans des conditions... particulières, révèle autre chose encore que la violence d'Etat, même si cela y concourt. Outre le langage ordurier de certains policiers (si "sales connes" manque d'originalité, "bouffonnes" est typique du style racailles de banlieues...) et les conditions crasseuses de détention, se rincer l'œil en regardant une femme faire ses besoins est un acte de délinquance sexuelle digne d'un "pervers des toilettes", voyeur et scatophile. Cela demande un suivi psychiatrique d'urgence.
Il en va de même de la matraque baladeuse... Messieurs, faut se faire soigner !