Police ou Justice ? Petit détour par le Code pénal :
Les violences entraînant une mutilation ou une infirmité permanente, dites violences délictuelles, sont punies de 10 ans de prison et 150.000 € d'amende (art. 222-9 du code). Lorsqu'elles sont commises avec pour circonstance aggravante l'usage d'une arme, elles sont qualifiées de violences criminelles (art. 222-10) et passibles de 15 ans de prison. En cas de décès de la victime, la peine est identique. Elle peut être portée à 20 ans de prison (art. 222-8) si les violences criminelles ayant entraîné la mort ont été commises par plusieurs personnes agissant en qualité d'auteur ou de complice.
Le LBD 40 à viseur électronique ou Flash-Ball, qui éborgne les manifestants et leur détruit le visage, est une arme potentiellement létale en deçà de 25 m. Le LBD 40 est une arme. Les policiers qui en font mauvais usage ne pourront pas se retrancher éternellement derrière l'anonymat ou le respect de l'ordre donné. Le jour où le gouvernement sera directement mis en cause pour ces mutilations, nul doute qu'il ne tardera pas à lâcher les policiers impliqués. Alors, à défaut de courage, Messieurs les policiers, gardez des preuves des ordres reçus... Sinon 15 ans de zonzon !
Signez la pétition des soignants pour un moratoire sur l'utilisation de ces armes "sub-létales" : www.change.org
Sur les dérives du maintien de l'ordre en France sous les gouvernements Sarkozy et Hollande, cf. Pierre Douillard-Lefevre, L'arme à l'oeil : Violences d'état et militarisation de la police, 2016. Car pour l'heure la Justice est aveugle et le Conseil d'Etat fait l'autruche !