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  • : Géopolis
  • : Géopolis est consacré à la géopolitique et à la géostratégie : comprendre la politique internationale et en prévoir les évolutions, les conflits présents et à venir, tel est le propos, rien moins !
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Géopolis

Par ces temps troublés, l'actualité géopolitique inquiète et déconcerte. Les clefs nous manquent souvent pour en appréhender les facteurs d'évolution décisifs. Et en cette matière, les médias communs informent à peu près aussi mal qu'ils sont mal informés. On nous parle beaucoup de "mondialisation", mais la compréhension des désordres mondiaux n'en paraît pas tellement meilleure et les désordres eux-mêmes persistent, redoublent même... Bien sûr, Géopolis n'a pas la prétention de tout savoir et de tout expliquer. Nous tenterons simplement ici avec ceux qui voudront bien nous rejoindre de contribuer à la réflexion, d'éclairer certaines questions d'actualité en apportant des informations passées inaperçues ou des témoignages de première main, et aussi de prendre un peu de distance pour ne pas trop nous laisser impressionner par l'impact immédiat des événements. A qui s'adresse Géopolis ? A nous tous, simples citoyens, parce qu'en nos pays réputés démocratiques, nous sommes à l'origine de choix cruciaux : par le vote, c'est nous qui portons au pouvoir des hommes dont les décisions (ou les indécisions) feront le monde de demain, les guerres, la vie et la mort des pays et des peuples... C'est bien sérieux tout ça ! - Oui, le sujet est sérieux, mais les manières de l'aborder peuvent ne pas l'être toujours. Il sera donc aussi question de traités d'art militaire, de la formation des chefs d'Etat, de romans d'espionnage ou de cinéma...

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17 juillet 2007 2 17 /07 /juillet /2007 09:35

L'organisation mafieuse dirigée par Boris Abramovitch Bérézovsky n'étend pas ses activités que sur la Russie, où il était devenu subitement milliardaire sous Eltsine en pillant les entreprises d'Etat par le biais de sociétés-écrans et au prix de quelques morts suspectes, l'Angleterre, où il bénéficie de hautes protections politiques, et la France, où il réside régulièrement : après le gouvernement russe, qui depuis des années demande son extradition, c'est la justice brésilienne qui vient de lancer un mandat d'arrêt international contre le "parrain" pour faits de corruption agravés et blanchiment d'argent sale. L'affaire révèle comment cette mafia dite abusivement "russe" cherche à étendre son emprise à l'échelle mondiale. Le nommé Bérézovsky tente visiblement de diversifier ses investissements et de placer les sommes colossales que lui ont rapporté et lui rapportent ses divers trafics et détournements de fonds.

Mais non, mais non, nous répondra-t-on. Môsieur Bérézovsky est un parfait honnête homme, au-dessus de tous soupçons, tellement démocrate, tellement généreux, etc., qui bénéficie de l'asile politique à Londres où, depuis octobre 2001, il a fuit le méchant Poutine, etc., etc. Bref, tout à fait comme Rachid Ramda, l'organisateur des attentats de 1995 à Paris (RER Saint-Michel, Musée d'Orsay, Maison-Blanche), que l'Angleterre a accueilli et refusé d'extrader pendant 10 ans... Après l'asile donné aux terroristes islamistes, dont on a vu le résultat, voici que nos amis anglais font le meilleur accueil aux criminels "russes". Ils ne vont pas tarder à s'en mordre les doigts. La spécialité des terroristes, c'est l'attentat aveugle ; celle des mafieux , le meurtre ciblé. Sans compter qu'une fois la mafia installée, elle gangrène tout.

Ci-après la traduction de l'article du Financial Times du 13 juillet 2007 :

 

Le Brésil demande l'extradition de Bérézovsky

Un tribunal brésilien a lancé un mandat d'arrêt contre Boris Bérézovsky et demande l'extradition du milliardaire russe exilé en Grande-Bretagne, ainsi que de deux citoyens britanniques impliqués dans les affaires du football au Brésil.

Messieurs Bérézovsky, Kia Joorabchian, Nojan Bedroud et cinq ressortissants brésiliens sont inculpés d'association de malfaiteurs et de blanchiment d'argent sale en relation avec le versement d'un total de 23,5 millions d'euros au club de football de Sao Paulo 'Corinthians' depuis que la société MSI [Media Soccer Investments] en a pris le contrôle en novembre 2004.

Parmi les pièces du dossier, l'enregistrement de 18 mois de conversations téléphoniques montre clairement que "la société MSI appartient et a toujours appartenu à l'inculpé Boris Bérézovsky". Il est au point de départ de l'enquête qui a conduit les procureurs à délivrer un mandat d'arrêt.

D'après la transcription de cet enregistrement, un individu non-identifié dit explicitement à l'un des accusés brésiliens que ses associés ont l'intention d'acheter quatre autres clubs de foot au Brésil "pour blanchir de l'argent".

M. Bérézovsky nie toute relation d'affaires avec M. Joorabchian ou avec la société MSI et s'est dit convaincu que l'affaire ne serait qu'une extension de la campagne politique menée par le Kremlin contre lui.

 

M. Joorabchian nie tout délit et prétend que l'enquête aurait été déclenchée par un groupe d'individus cherchant à prendre le contrôle du club 'Corinthians'.

Un autre procès contre Bérézovsky - sous l'inculpation de détournement de fonds - s'est ouvert cette semaine à Moscou, par contumace et avec un avocat nommé d'office, le magnat des affaires ayant donné ordre à ses avocats de ne pas y assister.

M. Joorabchian est mêlé à un conflit entre 'Manchester United' et la Première Ligue du championnat de football anglais, à propos du recrutement du footballeur argentin Carlos Tevez, qui jouait au 'Corinthians'.

M. Joorabchian détient les droits financiers sur Tevez, dont le transfert à 'West Ham United' en août dernier s'est révélé en infraction avec les règles sur le recrutement des joueurs.

 

Jonathan Wheatley (Sao Paulo) et Neil Buckley (Moscou)
www.ft.com

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28 mai 2007 1 28 /05 /mai /2007 18:26
Si j'évoquais récemment le cas de l'Angola (http://geopolis.over-blog.net/article-6619972.html) et celui de la Birmanie (http://geopolis.over-blog.net/article-6685641.html), il faut replacer ces exemples dans le contexte d'une prolifération du nucléaire à l'échelle planétaire. On est alors rapidement conduit à se demander si les bons sentiments et les intentions vertueuses ("favoriser le développement") ne cachent pas autre chose. Ces pays, comme beaucoup d'autres, devraient être à court terme dotés de la technologie nucléaire civile et des installations afférentes. Tout ceci serait très bien s'il n'était de notoriété publique dans les milieux bien informés que les technologies en question, une fois maîtrisées, peuvent servir indifféremment à des usages civils ou militaires. C'est justement tout le problème soulevé par le cas de l'Iran.

Le livre de la journaliste d'investigation Dominique Lorentz, Affaires atomiques, publié en 2001 aux éditions Les Arènes, éclaire crûment la question et montre le rôle joué depuis 60 ans par les USA dans la diffusion d'un armement terrifiant dont ils sont les seuls à ce jour à avoir fait usage (contre les populations civiles d'Hiroshima et de Nagasaki) et dont ils envisagent ouvertement d'user à nouveau en Irak... L'auteur sonde aussi les liens entre le programme nucléaire iranien du temps du Shah et le consortium français Eurodif, puis l'arrêt de cette coopération et ses conséquences, notamment les attentats à Paris, dont je ne suis pas sûre au demeurant qu'il faille les mettre sur le dos des ayatollahs iraniens.

Mais l'Iran n'est jamais que l'un des quelque 50 pays disposant aujourd'hui des capacités techniques permettant de développer un armement atomique. Pour mieux comprendre comment nous en sommes arrivés là et quel fut le rôle des uns et des autres dans une dissémination que tous feignent de réprouver, quelques extraits d'une présentation de l'ouvrage de D. Lorentz trouvée sur www.confidentiel.net.
*
  • Officiellement, les Etats-Unis sont opposés à la dissémination de "la bombe". Mais au sortir de la deuxième Guerre Mondiale, ils considéraient que l’Europe était vulnérable à une invasion soviétique. En cas d’attaque soviétique il ne pouvaient rien faire sinon déclencher une guerre atomique. La "meilleure" solution consista donc à armer les pays exposés pour leur permettre de se protéger eux-mêmes. En cas d’attaque, les Soviétiques s’exposaient à une riposte nucléaire, sans que les Etats-Unis soient en première ligne. Les Américains ont ainsi, armé leurs alliés, avançant leurs pions sur l’échiquier géopolitique mondial, pour endiguer toute avancée communiste.
  • Plus tard, le transfert des technologies atomiques fut un élément clés de la politique extérieure américaine pour retourner des pays alliés de l’Union soviétique (comme l’Egypte) et les attirer vers le camp occidental ou pour consolider les alliances existantes. C’est ainsi que l’Inde et le Pakistan, pourtant ennemis mortels ont été équipés l’un et l’autre par les occidentaux, sous contrôle discret de la Maison Blanche.
  • Les Etats-Unis ont donc eu intérêt à organiser la dissémination. Toutefois la législation américaine interdisait l’exportation du savoir-faire nucléaire. Et la révélation publique de ces transferts n’etait pas envisageable. Pour contourner ce problème et éviter de débattre leur stratégie au Congrès et en public, les différents présidents américains ont donc adopté une méthode de dissémination indirecte et transitant par d’autres acteurs. [...]
  • De façon constante, les accords de coopération sont présentés comme des projets d’"applications civiles" de l’énergie nucléaire. Peu importe que les contrats soient aberrants au regard des richesses énergétiques des pays acheteurs. Un petit mensonge vaut mieux qu’un grand débat. Les pays pétroliers tels l’Irak, l’Egypte, l’Arabie Saoudite ou l’Iran ont ainsi été dotés d’installations nucléaires qu’aucun projet de production d’électricité ne peut justifier. Peu importe aussi que l’énergie nucléaire soit une option très onéreuse pour les pays en développement, tous ceux qui ont pu se sont jetés dessus.
  • Officiellement, les matériels livrés aux pays acheteurs appartiennent à la catégorie des équipements à vocation civile. Mais les dirigeants des pays exportateurs oublient de préciser que ces installations pourraient aussi bien rentrer dans le classement des fournitures à usage militaire. Toute l’astuce est là. La quasi totalité des technologies utilisées dans l’industrie nucléaire est "duale". Les experts entendent par là qu’elles peuvent servir indifféremment à des applications civiles ou militaires, cette réalité étant connu depuis les origines de la bombe atomique.
  • A partir de 1955, le Canada signa un accord avec les Etats-Unis : il renonçait à détenir la bombe atomique, mais il lui était possible, sous réserve d’un agrément de la Maison Blanche, d’exporter des technologies américaines. Les Etats-unis eurent donc recours à lui dès les premiers temps de la prolifération. Ils durent cesser d’utiliser ce pays, suite à la révélation de son implication dans la nucléarisation de l’Inde, après que celle-ci eut réalisé son premier essai atomique.
  • Dans les années 70, le commerce nucléaire passa brutalement de la petite industrie à l’industrie lourde. Les réacteurs de recherche laissèrent place à de véritables centrales nucléaires, tandis que le traitement des combustibles devint une activité organisée à l’échelle planétaire. Les Américains, inventeurs et propriétaires de ces technologies, en déléguèrent la commercialisation à trois partenaires : le Canada, la France et l’Allemagne fédérale. On apprend ainsi que toutes les centrales nucléaires construites en France ou vendues par les Français sous la marque Framatome furent des équipements Westinghouse (compagnie US). De même, tous les réacteurs implantés par les sociétés allemandes AEG, KWU et Siemens étaient estampillés General Electric (US) ou Westinghouse. Les accords de licence garantissaient aux Américains un contrôle absolu sur ces matériels. Aucune vente à l’étranger ne pouvaient se décider sans leur consentement. Ainsi les compétitions qui donnaient l’impression d’opposer les sociétés Westinghouse, Siemens et Framatome ne furent que de faux combats, illusion brouillant les pistes. Dans tous les cas, les contrats furent passés sous l’autorité des Etats-Unis, ceux-ci ayant toujours conservé le monopole du commerce nucléaire, mais de façon moins voyante. [...]
  • Le traité de non-prolifération signé en 1968, s’il interdisait la possession d’armes nucléaires, n’empêchait pas de parcourir le chemin qui y parvenait, jusqu’aux 5 dernières minutes. En encourageant la coopération entre ses membres, il s’agissait plutôt d’un traité organisant la prolifération. Quant à l’Agence internationale de l’énergie Atomique (AIEA) chargée de contrôler les installations nucléaires de ses 118 adhérents et de garantir la nature pacifique des travaux, elle effectue des inspections annoncées à l’avance, dans les installations déclarées par les Etats membres et n’a pas le droit de s’assurer par elle-même qu’un Etat ne dispose pas d’installations clandestines. L’agence ne dispose de toute façon d’aucun pouvoir de sanction contre les pays contrevenants. Enfin les pays inspectés ont le droit de choisir la nationalité des experts qui viennent les visiter. Or, lors des contrôles, les experts peuvent apprendre des rudiments de la fabrication d’armes. L’agence fonctionne alors à rebours comme un centre d’apprentissage de la prolifération.
Et à propos de l'Iran :
  • Pour prendre la relève de l’Allemagne, trop exposée dans le développement du programme iranien, la Maison Blanche organisa dans l’ombre une coopération nucléaire du duo Iran-Pakistan avec différents fournisseurs : Allemagne, Chine, Japon, Argentine. Au printemps 1985, l’Allemagne fédérale, qui construisait la centrale iranienne de Busher, avait signé un accord de coopération avec la Chine. La Chine qui vendait déjà des armes à Téhéran, venait de parapher un accord de cooperation nucléaire avec les Etats-Unis. Elle en avait signé un autre avec le Japon, l’un des plus proches alliés de l’Amérique, mais aussi l’un des principaux partenaires économiques de l’Iran. Le président Reagan confia donc à la Chine la poursuite de la coopération nucléaire de l’Iran, en liaison avec le Japon et parallèlement aux travaux de l’Allemagne sur le site de Busher. Le Washington Post révéla plus tard que la Chine transférait des technologies nucléaires à l’Iran et au Pakistan. A partir de 1987, quand elle fut trop exposée par ses ventes d’armes et de technologies nucléaires, Ronald Reagan fit intervenir d’autres acteurs. L’exportation d’équipement et de savoir-faire américain en Iran se fit via une société argentine dont l’Allemagne détenait 25% du capital. Ainsi les Etats-Unis s’abritaient derrière leur licencié allemand, lequel se cachait derrière l’Argentine. Une plus large coopération nucléaire fut ensuite signée entre l’Argentine et l’Iran au printemps 1987. L’Argentine etait liée par une coopération nucléaire avec la Chine. Le Pakistan, dont le programme nucléaire était développé par la Chine, signa un accord de coopération avec l’Iran. Dans le même temps, la France signa elle aussi un accord de coopération avec le Pakistan, en liaison avec la Chine... Vous avez du mal à suivre ? C’est normal, c’est le but.
  • Ronald Reagan avait donc mis en place un double dispositif en direction de la république islamique d’Iran. Il lui vendait des armes et lui faisait transférer des technologies nucléaires par alliés interposés...
Le texte complet ici :
http://www.confidentiel.net/article.php3?id_article=196&var_recherche=lorentz
Cf. D. Lorentz, Affaires atomiques, 2001 (Les Arènes), 604 p. Et merci à Dominique pour la référence.
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2 avril 2007 1 02 /04 /avril /2007 23:21
Grande flemme à rédiger quoi que ce soit ce soir. Alors, pour changer, voici des sujets d'actualité vus par d'autres :

Golfe persique : Les forces armées américaines stationnées dans le Golfe persique auraient terminé leurs préparatifs pour le lancement de missiles contre le territoire iranien. Selon les milieux du renseignement, une attaque prochaine ne semble pas faire de doute. Menace réelle ou moyen de pression ? Les otages retenus en Iran font partie du jeu, comme en 1979...
http://crossfirewar.com/index.php?p=1753

Océan arctique : L'accident grave qui a récemment coûté la vie à deux marins à bord d'un sous-marin britannique dans l'Océan Arctique signe la reprise d'une guerre secrète que l'on croyait avoir pris fin avec la Guerre froide. Entre forces de l'OTAN et forces russes, la chasse sous les glaces est rouverte...
http://fr.rian.ru/russia/20070329/62797626.html

Somalie : Les Forces armées éthiopiennes sont affrontées à une insurrection islamiste dans le sud de la capitale somalienne, Mogadiscio. Armée régulière étrangère contre guérilla et terrorisme...
http://www.ludovicmonnerat.com/
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12 février 2007 1 12 /02 /février /2007 22:13
Sans doute ne vous êtes-vous jamais demandé comment se crée une ONG (Organisation Non Gouvernementale), quelles sont les procédures d'accréditation et comment tout ceci fonctionne. Je ne sais trop que répondre. J'ai eu beau chercher, je n'ai toujours pas d'idée précise sur la démarche à suivre. Ce n'est pas que je sois pressée de fonder ma petite ONG personnelle, du style Human Rights Tight Watch, mais enfin cette opacité pose question.

Reçues et écoutées dans les grandes réunions internationales, ces organisations semblent avoir une influence croissante dans plusieurs domaines (Environnement, Libertés et Droits de l'homme). Les objectifs apparents sont toujours louables et provoquent une adhésion spontanée. Comment trouver à redire à une organisation qui se propose de défendre les Droits de l'homme dans des pays où ceux-ci seraient bafoués ? Mais la noblesse du propos ne doit pas abolir toute réflexion critique dans la mesure où il n'est pas exclu que, dans certains cas, elle serve des intérêts moins avouables.

On peut d'ailleurs dresser un parallèle entre les ONG et les simples associations locales ou nationales dont le nombre s'est tellement accru ces dernières années que là aussi, c'en est suspect. Je ne parle pas bien sûr des associations authentiquement charitables qui s'occupent des pauvres gens ou de la protection des enfants, ni des sociétés savantes elles-aussi respectables... et frugales. Mais d'associations en tous genres qui bénéficient largement de financements publics sans que la générosité des institutions à distribuer les deniers du contribuable soit toujours pertinente. Plus exactement, ce qui est très suspect ce sont les sommes distribuées sans obligation de résultat à des associations fort dépourvues en adhérents (et donc en cotisations), qui tirent donc de l'Etat ou des collectivités territoriales l'essentiel de leur revenu et dont le bénéfice pour la communauté nationale ou locale des actions qu'elles sont censées mener laisse dubitatif. On se demande, par exemple, si le financement de l'association Cineffable dont l'unique activité est d'organiser un festival du film lesbien à Paris, est vraiment une priorité aux yeux des Parisiens (cf. www.leperroquetlibere.com). La Mairie de Paris a tout de même versé 15.000 euros en 2004 à l'association en question, 15.000 euros pour la promotion du film porno ! Il y avait peut-être meilleure façon d'employer cet argent, non ? Dans bien des cas, il s'agit sans doute d'une forme de clientélisme. Pour contourner la législation sur le financement des partis politiques, des associations-écrans remplacent avantageusement les emplois fictifs puisqu'elles réduisent les risques de poursuites judiciaires...

Mais revenons aux ONG. Souvent, le nom même de l'organisation fait écran. On ne se demande pas qui dirige, qui finance et combien de personnes y adhèrent. Pour quelques organisations qui ont pignon sur rue et dont le travail est connu et reconnu : La Croix Rouge, Médecins du Monde, Amnesty International... (voir cependant ici : http://geopolis.over-blog.net/article-3110775.html pour un exemple de manipulation d'une organisation respectable), d'autres peuvent être tentées de se draper dans ce manteau de respectabilité que donne le titre d'ONG pour mener des actions d'un autre ordre. Pour certains pays et les USA en premier lieu, les ONG sont apparemment devenues un véritable instrument de politique étrangère, instrument discret puisqu'il ne dit pas son nom, mais d'autant plus efficace pour mener des opérations d'espionnage, de manipulation d'opinion ou de subvertion qui relèvent d'ordinaire de la compétence des services secrets. Loin d'être toujours innocentes, certaines ONG sont des armes d'un nouveau type, comme le révèle le texte ci-après, trouvé sur www.mondialisation.ca, malgré ses outrances d'esprit très 'alter-mondialiste'.
*

Des milliers d’“ONG” financées par les USA à l’assaut de la Russie

Sara Flounders, animatrice de l’International Action Center aux USA, analyse le rôle et les dessous des ONG internationales (elles seraient près de 450.000 !) pour faire évoluer la Russie “comme il faut”…

Une polémique est en cours en Russie au sujet d’un texte de loi réglementant les organisations non-gouvernementales (ONG) et devant entrer en vigueur courant avril.

Ce nouveau projet de loi a été voté par les deux chambres du parlement russe, la Douma, et signé par le président Poutine le 10 janvier. La campagne de résistance à cette loi ouvre les yeux sur les agissements de l’Occident, et particulièrement des Etats-Unis dans la vie politique russe aujourd’hui. Au titre de la nouvelle loi, les organisations étrangères ainsi que les groupes bénéficiant d’un financement en provenance de l’étranger doivent être enregistrés auprès de l’Etat. Les responsables russes affirment qu’une telle législation s’avère nécessaire pour faire face aux centaines de millions de dollars que des états étrangers versent à des organisations du pays.

Une première version du texte a déjà été assouplie suite à une campagne d’une rare intensité menée par les ONG elles-mêmes ainsi que le gouvernement américain. La secrétaire d’état Condoleeza Rice fit pression sur Poutine, exprimant sa préoccupation pour la ‘démocratie’. La loi figurait même à l’ordre du jour lors du dernier sommet du G8.

La loi impose des restrictions au financement, à l’enregistrement et aux activités des ONG. Ces dernières se référaient auparavant à toute organisation à but non lucratif bénévole, civile, environnementale, humanitaire, dans les domaines entre autres des droits de l’homme, de la santé et de différents ‘services à la collectivité’. A présent un nombre important d’organisations qui se disent non-gouvernementales, mais dépendent de fonds provenant des Etats-Unis, des principaux pays impérialistes et des grands groupes capitalistes, opèrent en Russie ainsi que dans de nombreux autres pays du monde. Ils apportent une aide financière et logistique, déterminent la ligne à suivre et interviennent dans la vie politique selon l’orientation politique et les intérêts économiques des bailleurs de fonds.

Le nombre même des organisations dénommées ONG ainsi que de celles bénéficiant d’un financement de l’étranger est stupéfiant. Depuis l’effondrement de l’Union soviétique en 1991, des centaines de milliers d’ONG sont apparues en Russie. Des députés à la Douma affirment que plus de 450.000 ONG sont actives en Russie à l’heure actuelle. Le Yale Center for the Study of Globalization va encore plus loin, puisque d’après lui " il y a plus de 600.000 organisations non gouvernementales, non commerciales en activité en Russie. Il y en a probablement autant qui fonctionnent dans le pays sans enregistrement officiel. "

Le député à la Douma Alexeï Ostrovski, co-auteur de la nouvelle loi, estime que plus d’un quart des ONG russes reçoivent de l’argent étranger. Elles comprennent des groupes environnementaux, des organismes de contrôle des droits de l’homme et des associations de consommateurs.

Apportant son soutien au texte de loi, le président Poutine ajoutait : " Que ces organisations le veuillent ou pas, elles sont devenues un instrument aux mains d’états étrangers qui les utilisent pour atteindre leurs propres objectifs politiques. Cette situation ne peut plus durer. La loi est censée empêcher toute immixtion de pays étrangers dans la vie politique intérieure russe et permettre la transparence quant au financement des organisations non-gouvernementales. "

La Croix suit le Fusil

Quand les nations capitalistes européennes colonisèrent pour la première fois le monde, la croix suivit bientôt le fusil. Des milliers de missionnaires firent partie intégrante du mécanisme de conquête et d’asujettissement.

L’implantation d’une administration coloniale exigeait que l’on réorganisât la société et la structure de la propriété de façon à privilégier les colonisateurs. D’où l’utilité de l’enseignement, de la formation et de l’orientation politique dispensées aux membres de l’élite locale appelés à collaborer. La conversion à la nouvelle religion qu’ils apportaient aida à pacifier toute une section de la population, et ouvrit la voie à certains pour qu’ils deviennent les serviteurs loyaux et fervents du nouveau pouvoir.

En Russie aujourd’hui, ce ne sont pas que des organisations religieuses qui inondent la région. Le premier rôle pour la propagation des valeurs capitalistes revient aux ONG spécialistes des ‘droits de l’homme’.

En réaction contre les nouvelles restrictions, l’intensité des pressions politiques et des protestations de Washington a redoublé. Mais il s’agit purement et simplement d’une supercherie, étant donné que des réglementations autrement plus restrictives et abusives régissent les organisations aux Etats-Unis mêmes.

Tout individu et toute organisation qui y reçoit de l’argent d’un pays étranger doit se faire enregistrer auprès de l’Etat américain au titre du ‘Foreign Agents Registration Act’. Les dons charitables doivent également être répertoriés pour que le public en prenne connaissance. Imaginez que la Russie, l’Iran, la Corée du Nord, la Chine ou Cuba déverse des millions de dollars sur des organisations politiques américaines. Même des alliés des Etats-Unis tels que la France, la Grande-Bretagne, l’Allemagne ou le Japon n’ont pas le droit de financer des organisations politiques à l’intérieur des Etats-Unis.

Dans le numéro du 25 janvier de la revue Russia Profile Alexeï Pankin décrivait comme suit ses relations avec deux ONG : "Je gérais un programme de trois ans, financé par USAID, de soutien aux médias russes, doté d’un budget global de $ 10,5 millions, ainsi qu’un programme de la Fondation Soros, également consacré au soutien des médias, au budget annuel de $1,8 million. Le nombre de cadres, directeurs, inspecteurs et conseillers auxquels j’ai eu affaire (ou qui ont eu affaire à moi) défie l’entendement. Je suis persuadé qu’il y avait des officiers du renseignement parmi eux. "

Le 23 janvier dernier le Service Fédéral de Sécurité de Russie (FSB), successeur du KGB, a accusé quatre diplomates britanniques d’espionnage. Il affirmait avoir surpris l’un d’entre eux en train de transmettre des fonds à plusieurs organisations non-gouvernementales russes. Londres a nié toute indélicatesse de sa part, affirmant que son soutien aux ONG russe s’effectuait au vu et au su de tout un chacun.

Une part importante du financement étranger provient directement de sources américaines, telles que le quasi-officiel National Endowment for Democracy (NED) et la US Agency for International Development (USAID) ainsi que du programme TACIS de l’Union Européenne. Des millions de dollars proviennent de fondations représentant les intérêts des milieux les plus fortunés, telles que celles de Ford, MacArthur, Carnegie, Rockefeller et Soros.

Le changement de régime en Géorgie, en Ukraine et en Kirghizie

Le rôle des ONG financées par les Etats-Unis dans les tentatives de ‘changement de régime’ à Cuba, au Venezuela, au Chili, au Nicaragua et à Haïti est bien connu. Le rôle de ces mêmes organisations subversives en Europe de l’Est ainsi que dans les anciennes républiques soviétiques l’est beaucoup moins, bien qu’elles y soient encore plus présentes.

Le chef du FSB, le service de sécurité russe, accusait récemment les ONG financées par l’étranger d’avoir fomenté le renversement des régimes post-soviétiques de Géorgie, d’Ukraine et de Kirghizie. Le rôle actif et déclaré joué par ces ONG à financement extérieur dans le renversement de ces trois gouvernements explique l’alerte lancée par Moscou. Dans leur enthousiasme, les médias impérialistes les nomment ‘révolutions de velours’ et parfois ‘révolutions de couleur’, la couleur en question étant celle choisie par les forces d’opposition.

Il est d’ailleurs ironique que les leaders politiques renversés – tout particulièrement Edouard Chevarnadzé en Géorgie et Léonid Koutchma en Ukraine – aient par le passé fait figure de candidats préférés des Etats-Unis. Les deux avaient mis en œuvre des politiques pro-américaines. Ils avaient favorisé l’adhésion au ‘Partenariat pour la Paix’ de l’OTAN et consenti à envoyer des troupes en Irak.

Cependant les deux chefs furent évincés sans cérémonie quand ils manifestèrent ne serait-ce qu’une volonté d’indépendance par rapport aux intérêts américains. Leurs successeurs, Michaïl Chakatchvili en Géorgie et Victor Ioutchenko en Ukraine, avaient d’ailleurs servi dans leurs gouvernements respectifs.

A l’occasion de la cérémonie d’investiture du président ukrainien Ioutchenko l’ancien Secrétaire d’Etat américain Colin Powell déclara qu’il était "fier d’avoir été associé aux deux événements" - tant en Géorgie qu’en Ukraine.

Un aperçu des menées actuelles des Etats-Unis, ainsi que de leur bilan des interventions passées, peut être obtenu sur les sites web des fondations ayant apporté leur soutien à ces changements de régime.

40.000 ONG en Ukraine

Dans un article figurant sur le site internet de la Banque mondiale et intitulé ‘Le Développement de la Société Civile en Ukraine et la Révolution Orange’, Vira Nanivska, directeur du Centre International d’Etudes Politiques d’Ukraine se félicite que " 40.000 ONG regroupent 12 pour cent de la population ukrainienne aujourd’hui – et ces organisations ont joué un rôle moteur dans la Révolution Orange. " (www.worldbank.org)

Elle décrit comment des consultants internationaux, des experts en politique et des assistants techniques travaillent de concert pour changer la législation existante, développer des associations, constituer des centres d’informations, former des fonctionnaires, mettre sur pied des conseils de quartier et des associations commerciales, tout en faisant pression pour modifier le budget de l’état dans leur propre intérêt.

Les jeunes et les organisations estudiantines sont attirés au moyen de campagnes autour du HIV/ SIDA, de la protection des droits des minorités et de la protection des enfants abandonnés. Le but exclusif de ce réseau de projets, explique-t-elle, est d’empêcher tout ‘retour à l’ancien régime’ ainsi que de favoriser l’‘euro-intégration’, à savoir l’intégration dans des structures internationales et européennes telles que l’OTAN et la Banque Mondiale.

Le renversement de la propriété socialiste et le démembrement de l’Union Soviétique ne se sont pas achevés en 1991. L’élaboration de lois sur la propriété, les droits des investisseurs étrangers, la justification de l’expropriation et de la privatisation des ressources, de l’industrie et des services collectifs en vue du bénéfice de certains, le démantèlement de programmes sociaux, la nouvelle configuration des médias, de l’éducation et de la culture et l’éradication de toute prétention à la souveraineté nationale sont des tâches de longue haleine.

Ces fonds ont bien plus d’impact dans une zone où a disparu le système socialiste à planification centralisée qui garantissait les retraites, le plein emploi, les soins médicaux et l’enseignement gratuits ainsi que le droit à un logement subventionné. Son démantèlement brutal a touché des millions d’individus, d’où leur grande colère contre les dirigeants qui les ont trahis.

Le financement des mouvements de jeunes

Une partie importante des fonds des milieux d’affaires américains est destiné à la création de mouvements de jeunes. La Fondation Soros, USAID et la NED financèrent toutes trois le groupe serbe de jeunesse Otpor. Les jeunes en question se virent offrir une formation spécialisée et des séminaires à Budapest (Hongrie) ainsi que des T-shirts, autocollants, affiches, la location d’un bureau et un journal, qui jouèrent un rôle capital dans le renversement du gouvernement Milosevic. En Géorgie, la Fondation Soros alloua $ 4,6 millions au groupe de jeunes Kmara, qui s’avéra une arme de premier ordre contre le gouvernement. En Ukraine, Soros contribua à hauteur de $ 7 millions à Pora, un autre groupe de jeunes.

Le site web www.opendemocracy.net est financé par les fondations Ford et Rockefeller. Un article sur ce site de Sreeram Chaulia analyse le rôle des ONG financées par les USA de l’Ukraine à la Kirghizie, en passant par la Géorgie. Son accroche publicitaire est polémique, énonçant que "de nouvelles formes de mobilisation de masse des jeunes, fort bien pourvues en moyens techniques, poussent au changement de régime. Mais le phénomène est-il aussi innocent qu’il le paraît au premier abord ? Les mouvements qui inspirent ‘les révolutions de couleur’ sont-ils des catalyseurs ou des saboteurs ?"

L’auteur se garde bien de critiquer ces ONG : il évalue seulement leur efficacité à effectuer des ‘changements de régime’. Quelques-unes de ses observations donnent une idée du fonctionnement de ces organisations politiques en tant que pièces parmi d’autres du dispositif de l’arsenal américain.

"Le sabotage suffit dans certains pays, alors que dans d’autres il faut des offensives militaires de grande envergure" d’après Chaulia. "Ces trois révolutions – celle des ‘roses’ en Géorgie (novembre 2003 - janvier 2004), la ‘révolution orange’ en Ukraine (janvier 2005) et la ‘révolution des tulipes’ en Kirghizie (avril 2005) – ont chacune suivi le même modèle : toutes avaient pour fer de lance des ONGI (ONG internationales) américaines des droits de l’homme. Ce n’est que quand ils correspondent à leurs objectifs plus globaux de politique étrangère dans une région donnée que les Etats-Unis y défendent les droits de l’homme et la démocratie. On constate que les ONGI qui dépendent de fonds américains soutiennent consciemment ou inconsciemment les intérêts des Etats-Unis.

"Le premier président de la NED, Allen Weinstein admettait ouvertement qu’une grande partie de ce que nous faisons aujourd’hui l’était déjà de façon cachée par la CIA il y a 25 ans. La NED fut conçue à l’origine comme une fondation quasi-gouvernementale par laquelle transitaient des fonds gouvernementaux à destination d’ONGI tels que le National Democratic Institute for International Affairs (NDI), la International Foundation for Electoral Systems (IFES) , le International Research and Exchanges Board (IREX) et Freedom House."

"L’Ambassade américaine à Bichkek (Kirghizie) travaillait étroitement avec des ONG comme Freedom House ou la Fondation Soros – fournissant des générateurs, une presse typographique et de l’argent pour que les protestations restent à niveau d’ébullition jusqu’à ce que le Président Akaïev s’enfuie du pays. Des informations sur les endroits où les manifestants devaient se rassembler et sur ce qu’ils devaient apporter étaient propagés par des stations de radios et de télévisions financées par le Département d’Etat."

Le nouveau mouvement anti-guerre qui se développe aujourd’hui ne doit pas perdre de vue la multiplicité des formes de l’intervention américaine, ainsi que le chaos et l’instabilité qu’elles entraînent, ce qui viendra intensifier la conscience anti-impérialiste et renforcer l’exigence mondiale : ’US out now !’
Sara Flounders
*
Voir aussi à propos de la Géorgie : http://geopolis.over-blog.net/article-4255629.html et à propos de l'Ukraine : http://geopolis.over-blog.net/article-2922036.html.
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3 janvier 2007 3 03 /01 /janvier /2007 21:43
Paix, Santé et Prospérité, tels sont les vœux que forment les simples gens les uns pour les autres à l'aube de chaque nouvelle année. Mais à l'échelle du monde, après avoir longuement examiné ma boule de cristal, je peux d'ores et déjà vous annoncer que nous aurons tout le contraire ! Guerres, Maladies et Misère, plus quelques catastrophes en prime.

Bien sûr, tout est toujours question de point de vue. Et les impressions que l'on a depuis les gratte-ciel de Manhattan sont évidemment très différentes de celles du fin fond de la forêt tropicale du Sierra Leone ou des rues du quartier de Sadr City à Bagdad.

Voici quelques idées en vrac :

  • Les Etats-Unis d'Amérique vont-ils bombarder l'Iran ?
                     Ça se pourrait !
  • L'Irak et l'Afghanistan retrouveront-ils la paix civile ?
                     Faut pas rêver !
  • La survie de l'Etat d'Israël est-elle menacée ?
                     Voir première question.
  • Les otages des FARC en Colombie seront-ils libérés ?
                     Tiens, on les avait presque oubliés !
  • Fidel Castro va-t-il mourir ?
                      C'est pas déjà fait ?
  • Pervez Musharraf sera-t-il renversé au Pakistan ?
                      Possible.
  • Le Népal et l'Australie vont-ils se transformer en vulgaires républiques ?
                      Hum...
  • Le pape Benoît XVI ira-t-il rencontrer le patriarche Alexis à Moscou ?
                     On y travaille.
  • Les Haïtiens vont-ils devenir riches ???
                     Quand les poules auront des dents (ce n'est pas drôle !)
  • Et les Luxembourgeois pauvres ?
                     Ça c'est une blague !
  • Les entreprises françaises vont-elles toutes délocaliser en Chine ?
                     Pas toutes.
  • La consommation de drogues va-t-elle augmenter ?
                     Avec les prix de l'opium qui baissent, sûr.
  • Les H'mongs du Laos vont-ils disparaître ?
                     Il n'en reste plus beaucoup sur place.
  • Les ours blancs vont-ils s'entredévorer ?
                     Hélas, la fonte de la banquise les affame.
  • Abdoulaye Wade se succèdera-t-il à lui-même à la tête du Sénégal ?
                     Ben, oui.
  • Qui succèdera à Olusegun Obasanjo au Nigeria ?
                     Là, c'est beaucoup plus ouvert et ça pourrait mal se passer...
  • Qui remplacera Saparmourad Niazov au Turkménistan ?
                     Kourbangouli Berdimoukhamedov.
  • Et qui sera élu en France, de Sarko ou Ségo, ou de Ségo ou Sarko ?
                     Joker !

Et aussi en 2007, Mesdames, Messieurs, plein de surprises et de rebondissements avec la suite des aventures de nos amis G.W. Bush, Poutinechou, Hu Jintao, Sonia Gandhi, Ahmadinejab, Lula, Chavez, et compagnie.

Allons, allons, ni jérémiades, ni accès de désespoir. Comme disait un homme de main soupçonneux - héros du grand roman brésilien Grande sertao e veredas ('Terres arides et sentiers') de Guimaraes Rosa : Vivre, c'est très dangereux ! - et en matière de dangers mortels il devait s'y connaître.
  • Viver é muito perigoso... Querer o bem com demais força, de incerto jeito, pode já estar sendo se querendo o mal, por principiar. Esses homens! Todos puxavam o mundo para si, para o concertar consertado. Mas cada um só vê e entende as coisas dum seu modo.
Ce qui se traduit à peu près comme ceci :
  • Vivre, c’est très dangereux. Vouloir le bien à toute force, d’une manière tortueuse, ce peut déjà être qu’on veut le mal qui s’enclenche. Ces hommes ! Tous tiraient le monde à soi pour de concert le remettre droit. Mais chacun ne voit et ne comprend les choses que d’une façon qui n’est qu’à lui.
Sur ce : Bonne année quand même !
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30 septembre 2006 6 30 /09 /septembre /2006 22:45

















Pyramide de chaussures, Paris, place de la Bastille, le 30 septembre 2006

Après la campagne internationale contre les mines antipersonnelles qui a débouché sur le Traité d'Ottawa (1997), aujourd'hui ratifié par 154 Etats (parmi ceux qui se refusent à signer on notera en bonne place les USA et Israël aux côtés de la Corée du Nord...), l'association Handicap international soulève depuis 2003 la question de l'interdiction d'une arme aux effets similaires : la bombe à sous-munitions, dont les nombreuses munitions non explosées ne sont autres que... des mines antipersonnelles, cf. www.sousmunitions.org et le texte que je consacrais il y a quelques jours à ces armes anti-civils :
http://geopolis.over-blog.net/article-3960135.html


"...les attaques menées pendant les guerres ne doivent jamais viser intentionnellement les populations civiles. Les armes employées par les parties en conflit doivent être utilisées de façon discriminante et non disproportionnée par rapport à la valeur de l'objectif militaire, interdisant toute attaque militaire où les pertes et dommages attendus seraient excessifs." Voilà pour les principes du droit international. Dans la pratique,
  • 61.000 bombes à sous-munitions contenant 20 millions de sous-munitions ont été larguées par les USA, l'Arabie séoudite, la France et l'Angleterre lors de la Guerre du Golfe (17 janvier - 28 février 1991);
  • 1.765 bombes à sous-munitions contenant 295.000 sous-munitions ont été larguées par les USA, l'Angleterre et les Pays-Bas sur l'ex-Yougoslavie (Serbie et Kosovo, mars - juin 1999) ;
  • 1.228 bombes à sous-munitions contenant 248.056 sous-munitions ont été larguées par les USA sur l'Afghanistan (octobre 2001 - mars 2002);
  • 13.000 bombes à sous-munitions contenant 1,8 à 2 millions de sous-munitions ont été à nouveau larguées par les USA et l'Angleterre sur l'Iraq (mars - avril 2003);
  • et le nombre des sous-munitions non explosées lancées par Israël sur le Liban est estimé à 1 million (12 juillet - 14 août 2006)...
  • A qui le tour ?


Achtung, Minen !
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25 septembre 2006 1 25 /09 /septembre /2006 21:52
A la différence des guerres classiques qui se déroulaient de préférence sur un champ de bataille et opposaient entre elles des armées constituées, les guerres d'aujourd'hui ont étendu le champ des opérations militaires à des territoires entiers, villes et campagnes, des territoires essentiellement peuplés de civils. C'est le constat du général Gareev que je citais déjà ici même http://geopolis.over-blog.net/article-3687844.html : "...le conflit israélo-libanais a révélé une tendance très désagréable [...] Au cours de la première guerre mondiale, les civils avaient constitué 5% des pertes totales. La moitié pendant la Seconde Guerre mondiale [...] Pendant la guerre du Vietnam les civils représentaient déjà 95% des pertes totales. Il se trouve des théoriciens pour faire l'apologie de la guerre dite "sans engagement", quand les belligérants échangent des frappes aériennes et navales sans entrer en contact direct. Mais contre qui ces frappes sont-elles portées? Contre la population des villes, contre les sites industriels et énergétiques, les ponts, les routes, les écoles, les hôpitaux..."

Les armées d'aujourd'hui, celles du moins des grandes puissances, disposent en effet d'un large arsenal plus spécifiquement destiné à l'élimination des civils. Ce sont notamment :
  • Les bombes à sous-munitions, variante perfectionnée des bombes à fragmentation, qui saturent les environs de la cible de nombreuses petites bombes ou sous-munitions de types divers (incendiaires, avec parachute, etc.) et provoquent des destructions dans un périmètre très large. Que l'objectif initial soit seulement militaire ou bel et bien civil, le périmètre touché assure un maximum de pertes "collatérales". Ce type de bombe supprime en effet toute vie humaine dans un rayon de 150 à 300 mètres et mutile ses victimes au-delà de cette distance. De plus, une proportion importante des "bombelettes" ainsi dispersées (40% environ) n'explose pas directement au sol et se transforme alors en autant de mines. Le périmètre bombardé présente donc les mêmes dangers qu'un champ de mines, l'explosion pouvant se produire des mois ou des années plus tard. Ainsi au Laos, où ces bombes ont été utilisées pour la première fois vers 1975, on dénombre encore aujourd'hui de nouvelles victimes civiles, spécialement des enfants.
  • Les bombes à fragmentation proprement dites (Schrapnel), qui libérent des milliers d'éclats propagés à grande vitesse dans des directions aléatoires ou précises suivant l'effet désiré. Ce type de bombe explose de préférence au-dessus de la cible et son enveloppe se divise alors en une multitude de projectiles incandescents qui déchiquettent tout sur leur passage jusqu'à plusieurs centaines de mètres, à une portée qui excède largement le souffle de l'explosion elle-même.
  • Les bombes de 15.000 livres (7 tonnes), dites "faucheuses de marguerites" par l'US Air Force, qui sont également utilisées contre les populations civiles. Composées d'un mélange de nitrate d'ammonium et de poudre d'aluminium, elles provoquent lors de l'explosion une tempête de feu qui calcine tout ce qui se trouve dans un rayon de 600 mètres et consume tout l'oxygène de l'air. L'onde de choc est ressentie à plusieurs kilomètres à la ronde. Le vide créé à cette occasion fait éclater les organes internes de quiconque est à proximité. De telles bombes, les plus grandes bombes non-nucléaires existantes, ont déjà servi au Vietnam et en Irak et un modèle de 9,5 tonnes est à l'étude.
  • Les bombes incendiaires de sinistre mémoire (bombardement de Dresde en février 1945), qui exploitent les propriétés inflammables du phosphore pur ou phosphore blanc, par ailleurs un poison violent. Ces bombes au phosphore, comparables aux bombes au napalm lancées au Vietnam, sont toujours employées par l'armée américaine (Irak, mars-avril 2003 et 2004, à Falloudja) et dernièrement par Israël (Liban, 2006).
  • Les bombes thermobariques, qui contiennent des explosifs chargés de polymères ou des explosifs à explosion diffuse. Lorsqu'elle pénètre dans les bâtiments, abris souterrains ou  tunnels, l'explosion de la bombe créé un souffle tel que tout l’oxygène est aspiré des espaces et des poumons de quiconque se trouve à proximité. De telles bombes  "aspirantes" ont récemment servi contre le Liban.
  • Enfin, les obus à l'uranium appauvri, qui permettent le recyclage à moindres coûts d'un déchet de l'industrie nucléaire civile (uranium 238). Le métal d'uranium étant particulièrement résistant, ces obus traversent les blindages sans exploser mais se vaporisent en partie, formant un nuage aérosol d'uranium jusqu'à 50 kilomètres alentours qui, s'il est respiré, s'infiltre dans l'organisme. Il provoque alors à la longue des maladies graves des reins, du système nerveux, des os et des articulations, des cancers et des effets thératogènes sur les enfants à naître. Ces obus ont été employés en grande quantité en Irak (1991 et 2003), en Afghanistan (2001) et en Yougoslavie (1999).
  • Et bien sûr, les bombes atomiques comme celles à l'uranium 235 et au plutonium 239 lancées sur Hiroshima et Nagasaki (6 et 9 août 1945) qui avaient causé à elles deux près de 250.000 morts parmi les habitants et en avaient irradié trois fois autant. Si elles n'ont plus servi depuis lors dans les conflits, les bombes atomiques constituent toujours une part de l'arsenal des puissances "nucléaires", en des proportions d'ailleurs variables, les stocks allant de plus de 10.000 ogives à moins de 10 (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Israël, Grande-Bretagne, Inde, Pakistan et Corée du Nord par ordre décroissant).
Que l'usage de ces armes ait provoqué de très nombreux morts et blessés dans les populations civiles, nul n'en disconvient. Mais loin qu'il s'agisse de simples et regrettables "dommages collatéraux", on peut se demander si les civils ne sont pas devenus une cible directe et délibérée. Dans la mesure où les derniers pays à avoir fait usage de bombes à fragmentation, de bombes au phosphore ou de bombes à l'uranium sont ou se disent démocratiques (Israël, USA et autres membres de l'OTAN), s'agit-il d'une forme nouvelle de guerre démocratique, non plus armée contre armée, mais armée contre populations, où l'on arrose "démocratiquement" d'un tapis de bombes le peuple adverse ? Question dérangeante sans doute, mais qu'il faut pourtant se poser lorsque manifestement le nombre des infrastructures et des bâtiments civils détruits passe de très loin les objectifs militaires endommagés. Qu'il faut se poser aussi lorsque le choix des armes employées privilégie celles dont les effets nocifs perdurent sur le long terme (mines, radiations, toxiques divers), de sorte que les morts, les mutilations, les maladies et les malformations ainsi causées par la guerre se poursuivent indéfiniment après l'arrêt des hostilités. En d'autres termes, de telles armes sont-elles licites lorsqu'on prétend mener des guerres "humanitaires", faire la guerre au nom des droits de l'homme ?

"Ce que nous avons fait est démentiel et monstrueux : nous avons couvert des villes entières de bombes à fragmentation, reconnaissait le chef d’une unité de lance-missiles de la Force de défense israélienne (IDF)" (Haaretz, du 12 septembre 2006). Au total, l'armée israélienne aura tiré sur le Liban près de 1.800 bombes à sous-munitions contenant plus de 1,2 million de petites bombes et de mines, dont 90% dans les dernières heures du conflit... Le faute aux va-t-en-guerre de l'USI (USA et Israël) bien sûr. Mais que dire de la guerre du Kosovo de mars à juin 1999 ? La Serbie, Kosovo compris, a été bombardée à l'uranium par une coalition dont la France, l'Allemagne et la Grande-Bretagne faisaient aussi partie... A la guerre succède un désastre écologique et humanitaire dont nos ennemis d'un jour ne se relèveront jamais. Vae victis !
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16 février 2006 4 16 /02 /février /2006 23:36

« Est-ce qu’un battement d’ailes de papillon au Brésil peut provoquer une tornade au Texas ? » (Edward Lorentz, 1963).

Un peu de science : nous empruntons l'analyse ci-après à un savant mathématicien spécialiste du chaos qui, j'espère, ne nous en voudra pas. L'actualité de ces dernières semaines a fourni une illustration éloquente du principe de cet "effet papillon" - ou plus trivialement "petites causes, grands effets" - dans le domaine de la politique internationale...

« Le météorologiste Ed. Lorenz a rendu populaire le concept de sensitivité aux conditions initiales sous le nom d'effet papillon. Dans un article grand public il explique comment le battement des ailes d'un papillon, après quelques mois, a un tel effet sur l'atmosphère de la terre entière qu'il peut donner lieu à une tempête dévastatrice dans une contrée éloignée. Cela [...] paraît tellement extrême qu'on peut se demander s'il faut accorder à l'effet papillon plus qu'une valeur métaphorique. En fait, il semble bien que l'affirmation de Lorenz doit être prise au pied de la lettre.

On va considérer la situation où le papillon bat des ailes comme une petite perturbation de la situation où il se tiendrait tranquille. On peut évaluer l'effet de cette petite perturbation en utilisant le caractère chaotique de la dynamique de l'atmosphère [...]. La perturbation causée par le papillon va donc croître exponentiellement, c'est-à-dire très vite, et l'on peut se convaincre qu'au bout de quelques mois l'état de l'atmosphère terrestre aura changé du tout au tout. De sorte que des lieux éloignés de celui où se trouvait le papillon seront ravagées par la tempête. [...]

On peut se demander comment des perturbations aux petites dimensions (comme la dimension d'un papillon) vont se propager aux grandes dimensions (comme celle d'un ouragan). Si la propagation se fait mal ou très mal, peut-être faudra-t-il plus que quelques mois pour qu'un battement d'ailes de papillon détermine un ouragan ici ou là. Cela rendrait l'effet papillon moins intéressant. [...] Quoi qu'il en soit, la circulation générale de l'atmosphère n'est pas prédictible plusieurs mois à l'avance. C'est un fait bien établi. Un ouragan peut donc se déclencher ici ou là de manière imprévue, mais cela dépendra peut-être d'incertitudes autres que les battements d'ailes d'un papillon.

Si l'on y réfléchit un instant, on voit que le déclenchement d'une tempête à tel endroit et tel moment résulte d'innombrables facteurs agissant quelques mois plus tôt. Que ce soient des papillons qui battent des ailes, des chiens qui agitent la queue, des gens qui éternuent, ou tout ce qui vous plaira. La notion de cause s'est ici à ce point diluée qu'elle a perdu toute signification. Nous avons en fait perdu tout contrôle sur l'ensemble des "causes" qui, a un instant donné, concourent à ce qu'une tempête ait lieu ou n'ait pas lieu ici ou là quelques mois plus tard.

Même des perturbations infimes dues à la mécanique quantique, à la relativité générale, ou à l'effet gravitationnel d'un électron à la limite de l'univers observable, pourraient avoir des résultats importants au bout de quelques mois. Aurions-nous dû en tenir compte ? Il est clair qu'on n'aurait pas pu le faire. L'effet de ces perturbations infimes peut devenir important après quelques mois, mais un mur d'imprédictibilité nous interdit de le voir. [...]

Les résultats accumulés depuis plusieurs décennies nous ont donné une assez bonne compréhension du rôle du chaos en météorologie, en turbulence hydrodynamique faible, dans la dynamique du système solaire, et pour quelques autres systèmes relativement simples. Qu'en est-il de la biologie, de l'économie, de la finance, ou des sciences sociales? [...]

Dans le domaine de l'économie, de la finance ou de l'histoire, on voit aussi que des causes minimes peuvent avoir des effets importants. Par exemple une fluctuation météorologique peut causer la sécheresse dans une région et livrer sa population à la famine. Mais des mécanismes régulateurs effaceront peut-être l'effet de la famine, et l'histoire poursuivra son cours majestueux. Peut-être, mais ce n'est pas certain. Une guerre obscure en Afghanistan a précipité la chute du colossal empire Soviétique. Cette guerre obscure a concouru avec de nombreuses autres causes obscures à miner un empire devenu plus instable qu'on ne le pensait.

En fait nous vivons tous dans un monde globalement instable : la rapidité des transports, la transmission presque instantanée de l'information, la mondialisation de l'économie, tout cela améliore peut-être le fonctionnement de la société humaine, mais rend aussi cette société plus instable, et cela à l'échelle de la planète. Une maladie virale nouvelle, ou un virus informatique, ou une crise financière font sentir leurs effets partout et immédiatement. Aujourd'hui comme hier le futur individuel de chaque homme et de chaque femme reste incertain. Mais jamais sans doute jusqu’à présent l'imprédictibilité du futur n'a affecté aussi globalement notre civilisation toute entière. »

Extrait de David Ruelle, « Chaos, imprédictibilité et hasard » (texte intégral sur www.ihes.fr/~ruelle/PUBLICATIONS/129chaos.ps)

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15 février 2006 3 15 /02 /février /2006 01:13

Il est des conflits dont on parle un peu, beaucoup, trop peut-être ?, et d'autres dont on ne parle pas du tout. Nous donnerons prochaînement un palmarès des conflits les plus médiatisés et quelques raisons qui peuvent expliquer la sensibilité ou l'indifférence des médias suivant les cas, pour des faits pourtant de même nature.

 

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