25 septembre 2006
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A la différence des guerres classiques qui se déroulaient de préférence sur un champ de bataille et opposaient entre elles des armées constituées, les guerres d'aujourd'hui ont étendu le champ des opérations militaires à des territoires entiers, villes et campagnes, des territoires essentiellement peuplés de civils. C'est le constat du général Gareev que je citais déjà ici même http://geopolis.over-blog.net/article-3687844.html : "...le conflit israélo-libanais a révélé une tendance très désagréable [...] Au cours de la première guerre mondiale, les civils avaient constitué 5% des pertes totales. La moitié pendant la Seconde Guerre mondiale [...] Pendant la guerre du Vietnam les civils représentaient déjà 95% des pertes totales. Il se trouve des théoriciens pour faire l'apologie de la guerre dite "sans engagement", quand les belligérants échangent des frappes aériennes et navales sans entrer en contact direct. Mais contre qui ces frappes sont-elles portées? Contre la population des villes, contre les sites industriels et énergétiques, les ponts, les routes, les écoles, les hôpitaux..."
Les armées d'aujourd'hui, celles du moins des grandes puissances, disposent en effet d'un large arsenal plus spécifiquement destiné à l'élimination des civils. Ce sont notamment :
"Ce que nous avons fait est démentiel et monstrueux : nous avons couvert des villes entières de bombes à fragmentation, reconnaissait le chef d’une unité de lance-missiles de la Force de défense israélienne (IDF)" (Haaretz, du 12 septembre 2006). Au total, l'armée israélienne aura tiré sur le Liban près de 1.800 bombes à sous-munitions contenant plus de 1,2 million de petites bombes et de mines, dont 90% dans les dernières heures du conflit... Le faute aux va-t-en-guerre de l'USI (USA et Israël) bien sûr. Mais que dire de la guerre du Kosovo de mars à juin 1999 ? La Serbie, Kosovo compris, a été bombardée à l'uranium par une coalition dont la France, l'Allemagne et la Grande-Bretagne faisaient aussi partie... A la guerre succède un désastre écologique et humanitaire dont nos ennemis d'un jour ne se relèveront jamais. Vae victis !
Les armées d'aujourd'hui, celles du moins des grandes puissances, disposent en effet d'un large arsenal plus spécifiquement destiné à l'élimination des civils. Ce sont notamment :
- Les bombes à sous-munitions, variante perfectionnée des bombes à fragmentation, qui saturent les environs de la cible de nombreuses petites bombes ou sous-munitions de types divers (incendiaires, avec parachute, etc.) et provoquent des destructions dans un périmètre très large. Que l'objectif initial soit seulement militaire ou bel et bien civil, le périmètre touché assure un maximum de pertes "collatérales". Ce type de bombe supprime en effet toute vie humaine dans un rayon de 150 à 300 mètres et mutile ses victimes au-delà de cette distance. De plus, une proportion importante des "bombelettes" ainsi dispersées (40% environ) n'explose pas directement au sol et se transforme alors en autant de mines. Le périmètre bombardé présente donc les mêmes dangers qu'un champ de mines, l'explosion pouvant se produire des mois ou des années plus tard. Ainsi au Laos, où ces bombes ont été utilisées pour la première fois vers 1975, on dénombre encore aujourd'hui de nouvelles victimes civiles, spécialement des enfants.
- Les bombes à fragmentation proprement dites (Schrapnel), qui libérent des milliers d'éclats propagés à grande vitesse dans des directions aléatoires ou précises suivant l'effet désiré. Ce type de bombe explose de préférence au-dessus de la cible et son enveloppe se divise alors en une multitude de projectiles incandescents qui déchiquettent tout sur leur passage jusqu'à plusieurs centaines de mètres, à une portée qui excède largement le souffle de l'explosion elle-même.
- Les bombes de 15.000 livres (7 tonnes), dites "faucheuses de marguerites" par l'US Air Force, qui sont également utilisées contre les populations civiles. Composées d'un mélange de nitrate d'ammonium et de poudre d'aluminium, elles provoquent lors de l'explosion une tempête de feu qui calcine tout ce qui se trouve dans un rayon de 600 mètres et consume tout l'oxygène de l'air. L'onde de choc est ressentie à plusieurs kilomètres à la ronde. Le vide créé à cette occasion fait éclater les organes internes de quiconque est à proximité. De telles bombes, les plus grandes bombes non-nucléaires existantes, ont déjà servi au Vietnam et en Irak et un modèle de 9,5 tonnes est à l'étude.
- Les bombes incendiaires de sinistre mémoire (bombardement de Dresde en février 1945), qui exploitent les propriétés inflammables du phosphore pur ou phosphore blanc, par ailleurs un poison violent. Ces bombes au phosphore, comparables aux bombes au napalm lancées au Vietnam, sont toujours employées par l'armée américaine (Irak, mars-avril 2003 et 2004, à Falloudja) et dernièrement par Israël (Liban, 2006).
- Les bombes thermobariques, qui contiennent des explosifs chargés de polymères ou des explosifs à explosion diffuse. Lorsqu'elle pénètre dans les bâtiments, abris souterrains ou tunnels, l'explosion de la bombe créé un souffle tel que tout l’oxygène est aspiré des espaces et des poumons de quiconque se trouve à proximité. De telles bombes "aspirantes" ont récemment servi contre le Liban.
- Enfin, les obus à l'uranium appauvri, qui permettent le recyclage à moindres coûts d'un déchet de l'industrie nucléaire civile (uranium 238). Le métal d'uranium étant particulièrement résistant, ces obus traversent les blindages sans exploser mais se vaporisent en partie, formant un nuage aérosol d'uranium jusqu'à 50 kilomètres alentours qui, s'il est respiré, s'infiltre dans l'organisme. Il provoque alors à la longue des maladies graves des reins, du système nerveux, des os et des articulations, des cancers et des effets thératogènes sur les enfants à naître. Ces obus ont été employés en grande quantité en Irak (1991 et 2003), en Afghanistan (2001) et en Yougoslavie (1999).
- Et bien sûr, les bombes atomiques comme celles à l'uranium 235 et au plutonium 239 lancées sur Hiroshima et Nagasaki (6 et 9 août 1945) qui avaient causé à elles deux près de 250.000 morts parmi les habitants et en avaient irradié trois fois autant. Si elles n'ont plus servi depuis lors dans les conflits, les bombes atomiques constituent toujours une part de l'arsenal des puissances "nucléaires", en des proportions d'ailleurs variables, les stocks allant de plus de 10.000 ogives à moins de 10 (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Israël, Grande-Bretagne, Inde, Pakistan et Corée du Nord par ordre décroissant).
"Ce que nous avons fait est démentiel et monstrueux : nous avons couvert des villes entières de bombes à fragmentation, reconnaissait le chef d’une unité de lance-missiles de la Force de défense israélienne (IDF)" (Haaretz, du 12 septembre 2006). Au total, l'armée israélienne aura tiré sur le Liban près de 1.800 bombes à sous-munitions contenant plus de 1,2 million de petites bombes et de mines, dont 90% dans les dernières heures du conflit... Le faute aux va-t-en-guerre de l'USI (USA et Israël) bien sûr. Mais que dire de la guerre du Kosovo de mars à juin 1999 ? La Serbie, Kosovo compris, a été bombardée à l'uranium par une coalition dont la France, l'Allemagne et la Grande-Bretagne faisaient aussi partie... A la guerre succède un désastre écologique et humanitaire dont nos ennemis d'un jour ne se relèveront jamais. Vae victis !