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  • : Géopolis
  • : Géopolis est consacré à la géopolitique et à la géostratégie : comprendre la politique internationale et en prévoir les évolutions, les conflits présents et à venir, tel est le propos, rien moins !
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Géopolis

Par ces temps troublés, l'actualité géopolitique inquiète et déconcerte. Les clefs nous manquent souvent pour en appréhender les facteurs d'évolution décisifs. Et en cette matière, les médias communs informent à peu près aussi mal qu'ils sont mal informés. On nous parle beaucoup de "mondialisation", mais la compréhension des désordres mondiaux n'en paraît pas tellement meilleure et les désordres eux-mêmes persistent, redoublent même... Bien sûr, Géopolis n'a pas la prétention de tout savoir et de tout expliquer. Nous tenterons simplement ici avec ceux qui voudront bien nous rejoindre de contribuer à la réflexion, d'éclairer certaines questions d'actualité en apportant des informations passées inaperçues ou des témoignages de première main, et aussi de prendre un peu de distance pour ne pas trop nous laisser impressionner par l'impact immédiat des événements. A qui s'adresse Géopolis ? A nous tous, simples citoyens, parce qu'en nos pays réputés démocratiques, nous sommes à l'origine de choix cruciaux : par le vote, c'est nous qui portons au pouvoir des hommes dont les décisions (ou les indécisions) feront le monde de demain, les guerres, la vie et la mort des pays et des peuples... C'est bien sérieux tout ça ! - Oui, le sujet est sérieux, mais les manières de l'aborder peuvent ne pas l'être toujours. Il sera donc aussi question de traités d'art militaire, de la formation des chefs d'Etat, de romans d'espionnage ou de cinéma...

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17 avril 2007 2 17 /04 /avril /2007 22:11
Un parfum des années 30...
Paris, 2007 - Siège de campagne de l'UMP

Style dépouillé, portrait géant, exaltation du chef (merci Photoshop !)... Il n'y manque pas même les torchères ! Mais qui est donc ce Sarkozy qui veut nous gouverner ?

Marianne
(n° 521, 14-23 avril 2007, p. 14-25) dresse enfin le portrait psychologique que beaucoup de gens subodoraient, mais que les médias aux ordres avaient choisi de taire et auxquels les observateurs les plus lucides se refusaient à croire malgré l'évidence. Ne pas voir ce que l'on voit parce que Non. Pas ça... Ce n'est pas possible ! Et pourtant, c'est vrai : nous sommes à la veille d'élire un malade mental à la présidence de la République française. Ce n'est pas tout à fait ce que dit Marianne. L'hebdomadaire nous décrit les symptômes, mais n'ose poser le diagnostic...

Sarkozy. A cette violence intérieure, ce déséquilibre personnel que pointe chez lui le premier ministre Dominique de Villepin, il y a cependant des causes compréhensibles. Etre à la fois Juif et fils de nazi, au-delà de l'incongruité de la chose, c'est à n'en pas douter un tiraillement tel qu'il explique la violence et le clivage de la personnalité. Mais sauf à appliquer au personnage ses propres idées eugénistes et à rechercher chez lui les gènes de la pathologie mentale - puisque selon cet éminent scientifique qu'est Monsieur Sarkozy, les pédophiles naissent pédophiles, les dépressifs naissent dépressifs et les suicidés suicidants - les hasards de sa naissance n'expliquent pas tout.

D'un côté il y a cette famille hongroise dont on parle sans trop en dire. Une famille bien placée dans la Hongrie des années 30 et 40. Le grand-père est conseiller municipal de Szolnok. En mars 1944, l'armée allemande occupe le pays. De mai à juillet, les Juifs sont déportés. A l'automne 1944, c'est le mouvement hongrois pro-nazi des Croix fléchées qui prend le relais et organise le massacre des Juifs de Budapest, jusqu'alors épargnés. Entre l'hiver 1944 et mars 1945, devant l'avancée de l'Armée rouge, les Allemands font retraite et avec eux des membres des Croix fléchées. Parmi ces derniers, très vraisemblablement, Pal Sarkozy, le père, que l'on trouve en Autriche dès fin 1944, puis à Baden-Baden où il va s'engager dans la Légion étrangère, excellent moyen pour faire oublier son passé. Un autre bon moyen, c'était peut-être le mariage. Aucun des deux engagements n'aura duré bien longtemps. Pour autant, traiter Nicolas Sarkozy de nazi comme le font les gauchistes est une absurdité. Il exècre son père. Et il exècre sans doute tout autant la Hongrie et toute l'Europe centrale (http://geopolis.over-blog.net/article-4343118.html). A vrai dire, que le père de Sarkozy ait été dans les Croix fléchées, peu importe.

Sarkozy fils est tout acquis à sa mère, Juive, d'une famille originaire de Salonique, ce qui le fait Juif lui-aussi puisque la judéité se transmet par la mère exclusivement. Cela explique ses positions en matière de politique internationale : fervent soutien d'Israël, grand admirateur de la politique de George W. Bush, hostile à tout ce qui vient de l'Est et doit lui rappeler son père. La figure du père justement... Un père qui ne semble avoir eu pour lui qu'indifférence, voire mépris. Le petit Sarkozy a une revanche à prendre. C'est son problème. Cela doit-il devenir le nôtre ? Il y a manifestement chez Sarkozy un mal-être lié à ses origines, mais aussi et surtout une forme de fixation sur la période 1939-1945, puisque tout y ramène. Alors, un homme d'avenir ?

Mais s'il n'y avait que cela ! Si j'ai parlé de troubles mentaux, ce n'est pas en l'air, ce n'est pas pour insulter. Ses proches et tout ceux qui l'ont rencontré disent la brutalité de ses réactions, ses explosions de fureur, y compris contre son entourage, ses hurlements et ses bordées d'injures frénétiques : "Connards, salauds, journal de merde ! Je vais tous les niquer. Les niquer !". Un langage fleuri qui fait racaille comme l'a d'ailleurs noté Le Pen. La moindre anicroche dans sa campagne et voilà Sarkozy qui insulte ses propres conseillers. La claque n'est pas assez fournie, il entre dans une rage noire, comme à Bruxelles, pour son premier meeting de campagne à l'étranger - un flop ! dont personne n'a parlé. La plus petite remarque parmi le cortège de lécheurs dont il s'entoure et l'aspirant président s'emporte et éjecte le coupable. Crime de lèse Sarkozy !

Car il est vindicatif et implacable, le Sarkozy : "Si je suis élu, je vous ferai tous virer !". On connaît l'histoire d'Alain Genestar, remercié de Paris Match. La liberté de la presse qu'ils appellent ça ! Il brutalise, il menace, il intimide. "La critique équivaut pour lui à une déclaration de guerre qui ne peut se terminer que par la reddition, l'achat ou la mort de l'adversaire" dit de lui un ministre UMP. Un autre membre de son parti ajoute : "Jamais, peut-être, un leader politique n'avait aussi systématiquement pris son pied à assassiner, les unes après les autres, les personnalités de son propre camp, pour, après le carnage, rester seul entouré de ses chaouches". Les mots sont forts, mais on les imagine à la mesure du traumatisme ressenti et à la mesure aussi de ses propres paroles, assassines, ainsi quand Sarko rêve tout haut de voir Villepin "pendu au croc d'un boucher"... Ils font presque pitié ces UMPistes, à faire campagne pour un type qui les traite comme des chiens !

Et puis il ment comme un arracheur de dents ! Quelques jours après une querelle avec l'énergumène Begag, ci-devant ministre "délégué à l'Egalité des chances" (celui-là dans le genre je-m'en-foutisme... pourquoi pas le Ministère des coups de pied au derrière ?), à qui Sarkozy à menacé de casser la gueule (sic), le même prétend devant les journalistes : "je crois n'avoir jamais rencontré Azouz Begag"... Ils étaient juste dans le même gouvernement ! Il dissimule, il déguise, il se déguise. Par exemple, interdiction est faite aux médias de dire la vérité sur son bilan au Ministère de l'Intérieur en matière de sécurité : les chiffres sont catastrophiques. Aucun scrupule. Il peut dire une chose, le lendemain le contraire. Et alors ? Du moment que les gens y croient. Pour instrumentaliser les autres, il s'y connaît. Et tout est bon pour parvenir à ses fins. Un Sarkozyste le reconnaît : "il antagonise, il clive, il joue les uns contre les autres avec la plus extrême cruauté". Bref, il manipule.

Tout son comportement témoigne d'une profonde blessure narcissique. Alors il compense : "Il est fasciné par ce qui brille, les nouveaux riches, le show off, les copains à gourmettes même s'ils trichotent avec les règles communes, Tom Cruise qu'il reçoit à Berçy, ébloui, et fait raccompagner en vaporetto", dit un ancien élu RPR des Hauts-de-Seine. Et surtout il y a lui. La rédaction de Marianne nous remet ses expressions favorites en mémoire : "je suis le seul qui", "le premier à", "l'unique capable de", "le meilleur pour"... Un autre député UMP : "On dit qu'il est narcissique, égotiste. Les mots sont faibles. Jamais je n'ai rencontré une telle capacité à effacer spontanément du paysage tout, absolument tout, ce qui ne renvoie pas à lui-même. Sarko est une sorte d'aveugle au monde extérieur dont le seul regard possible serait tourné vers son monde intérieur [j'aurais dit plutôt son vide intérieur]. Il se voit, il se voit même constamment, mais il ne voit plus que ça". Il suffit d'ailleurs d'écouter Sarkozy lui-même : "Vous savez pourquoi je suis tellement populaire ?...", "Si je ne faisais pas attention, tous les jours je serais à la télévision jusqu'à ce que les téléspectateurs en aient la nausée"... Très bizarre, cette idée ! En tous cas, la nausée, là, on l'a déjà !

Puisque l'autre n'existe que comme moyen ou comme objet, il n'est pas question de dialogue et encore moins de débat. "Vous n'imaginez pas qu'un autre point de vue présente un quelconque intérêt", s'est-il fait dire. Il se refusera toujours à débattre - on l'a vu récemment, - sauf à choisir des interlocuteurs tout dévoués à sa cause ou trop faibles pour lui tenir tête. Il redoute par contre ceux qui ne se laissent pas impressionner et pourraient démonter la supercherie, ceux qui sont vraiment solides alors que lui fait semblant, donne le change pour dissimuler son instabilité. Car cette incapacité de Sarkozy à se réfréner dénote un manque flagrant de maturité, comme s'il était resté le gamin de Neuilly, pourri gâté. Ce n'est pas moi qui le dit mais des représentants de son propre parti : "un enfant qui n'atteindra jamais l'âge adulte" ! Les emportements de Sarko, ses coups de menton, cette virilité qui s'affiche et expose sa femme, l'image d'homme qu'il veut absolument donner de lui, cachent mal une personnalité friable, très fragile au fond, et un grand vide.

Et pourtant il fascine. C'est surprenant, mais il faut bien se rendre à l'évidence, il y a, à l'UMP comme en dehors, des Sarkozystes fanatiques. Il y en a même beaucoup. Par naïveté, par ignorance, par sidération médiatique aussi, ils voient en lui une sorte de surhomme qui va tout résoudre : "Lui seul le peut", "lui seul est capable de"... ce qui n'est jamais qu'une projection de son propre discours. Et à l'instar de lui-même, ces jeunes gens - car ce sont souvent des jeunes gens - semblent s'enfermer dans une forterresse psychique que rien ne peut percer sous peine que le psychisme entier s'effondre. Ils ont réponse à tout, une explication pour tout. Non, Sarkozy n'a pas pu faire ceci quand il était ministre, parce qu'On ne le laissait pas faire. Il n'était pas libre de... Ben voyons ! Mais si l'argument perce... J'ai testé. Le résultat : un pauvre militant UMPiste prostré, ratatiné sur son fauteuil, perdu, comme si le monde se dérobait sous ses pas. Pathétique !

Alors s'agit-il seulement d'un problème de nerfs ? Non, ce que je viens de décrire chez Sarkozy, c'est le profil type du pervers narcissique à tendance paranoïaque. Pour l'examen psychiatrique, je renvoie aux pages de Wikipédia (c'est le plus accessible) :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Pervers_narcissique
http://fr.wikipedia.org/wiki/Parano%C3%AFa

A suivre...
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commentaires

H
Tout cela sonne malheureusement bien vraiment ... Je m'en suis rendu compte en septembre dernier, lorsque j'ai découvert la notion de pervers narcissique.HervéMon blog : http://enfantsdudivorce.wordpress.com/
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M
<br /> Oui, c'est destructeur. J'ai l'impression que nos sociétés contemporaines favorisent ce genre de comportement.<br /> <br /> <br />
L
c'est bizarre , on dirait du Staline !
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M
<br /> Oui, on peut le voir comme ça. Troubles de la personnalité pour le moins inquiétants.<br /> <br /> <br />
O
Si on est juif par la mère, Sarkozy et sa mère ne le sont pas, puisque sa grand-mère maternelle est une catholique française.Je crois qu'il n'est ni juif, ni catholique, pas plus qu'il n'était chiraquien ou balladurien. Son premier parti est celui du plus fort, du plus puissant, du plus riche, pourvu que cela serve sa petite personne.
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M
<br /> De son point de vue sans doute. Mais il me semble bien que les Juifs le tiennent pour un des leurs.<br /> <br /> <br />
P
Vous évacuez un peu vite le père (et le grand père) « Croix Fléchées". La fuite vers l'Allemagne du père se fait en 2 temps, et c’est devant la résistance que le Sarko père se carapate, pas devant les russes. Le passage par la Légion et surtout la fin de contrat si facilement obtenue laisse une impression bizarre. La Légion ne lâche pas ses recrues si facilement. Ca a un goût de « Stay Behind » … Enfin les idées, ultralibérales, l’américanophilie du personnage montre que les idées du père sont très présentes. Le grand père de Salonique a surtout servi à rameuter les sionistes et les pro-israëliens et au débauchage de personnalités théoriquement de gauche plus soucieuses de l’avenir d’Israël (et du leur !) que de l’avenir de la France.
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M
<br /> Oui, si vous voulez. Cependant le passage des Croix fléchées aux idées ultralibérales et à l'américanophilie me paraît tout sauf évident.<br /> <br /> <br />
B
"Sarkozy fils est tout acquis à sa mère, Juive, d'une famille originaire de Salonique, ce qui le fait Juif lui-aussi puisque la judéité se transmet par la mère exclusivement. Cela explique ses positions en matière de politique internationale : fervent soutien d'Israël, grand admirateur de la politique de George W. Bush, hostile à tout ce qui vient de l'Est et doit lui rappeler son père."Autant je trouve l'article intéressant, autant je suis effaré par ces quelques lignes. Outre la psychologie de comptoir sur le père, soutenir que parce qu'on a des origines juives, on est non seulement forcément un soutien inconditionnel d'Israël mais également de la politique de George Bush... C'est du simplisme, du nivellement intellectuel du genre "tous les Français sont blancs parce que la majorité le sont...". C'est une logique totalitaire sous sa forme la plus classique : l'individu n'a plus de libre-arbitre, il est tout entier défini par ses origines ethniques et religieuses...Ce n'est pas un message agressif mais vigilance ! Il ne faut pas se laisser emporter par un antisionisme ou un antiaméricanisme primaire...
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M
<br /> Peut-être le "cela explique" est-il trop péremptoire. L'origine en effet n'empêche pas le libre arbitre, j'en conviens. Il n'en demeure pas moins que les Juifs anti-sionistes sont l'exception et<br /> que la très grande majorité des Juifs sont de fervents partisans de la politique israélo-américaine. Donc, oui, il y a une forme de déterminisme des origines en la matière. Un déterminisme qui<br /> n'est pas absolu, puisqu'on peut s'en affranchir, mais qui reste tout de même prégnant.<br /> <br /> Sur le père, sans vouloir entrer plus avant dans des considérations psychanalytiques, il me semble pourtant qu'il y a un "problème du père" chez Sarkozy. Certains lui ont reproché ses origines<br /> hongroises. Moi, ce qui me frappe plutôt, c'est à quel point il est peu hongrois. Que penser d'ailleurs d'un Hongrois fils de réfugié ou prétendu tel qui fait interdire en 2006 la commémoration du<br /> soulèvement de Budapest ? Pourquoi est-ce que ça lui pose à ce point problème ? Cf. http://geopolis.over-blog.net/article-4343118.html<br /> <br /> <br />