15 février 2007
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Je sais bien que nous ne sommes plus le 1er janvier, mais, selon le calendrier chinois, débute dans quelques jours une nouvelle année (le 18 février 2007) qui sera placée sous le signe du Cochon de feu, un signe très favorable. En Chine, le cochon des rizières est gage de prospérité et d'abondance : "Pendant la huitième et la neuvième lune on lâche les pourceaux et, bien qu'on leur donne peu de nourriture, ils engraissent et apportent la prospérité dans la maison". Selon l'empereur Kangxi (1661-1722), le cochon ou sanglier de feu, "Général au long museau", représente à la fois la prospérité, la bienveillance et aussi la "Vertu Chevaleresque" qui caractérise le Brave qui défend sa terre et qui sait même accroître son territoire.
En fait, le bon petit cochon et le porc gras ne sont pas l'apanage des Chinois, et c'est toute l'Eurasie qui associe l'animal à l'idée de prospérité, cf. Jacques Verroust, Michel Pastoureau et Raymond Buren, Le cochon : histoire, symbolique et cuisine du porc, Paris (Sang de la terre), 1987. Cochon domestique, truie, porcelets, cochon de lait, goret, verrat, mais aussi cochon sauvage, sanglier, laie et marcassins..., la culture occidentale est riche en mots, en mythes autour du cochon. La chasse au sanglier, bête fauve, fut longtemps une chasse royale. Le porc gras, que l'on sacrifiait en décembre, nourrissait les villages pendant les mois d'hiver. Le cochon était aussi l'un des motifs préférés des cartes de Nouvel An russes ou allemandes au XIXe siècle et aujourd'hui encore les enfants mettent leurs petites économies dans des tirelires en forme de cochon (qui rapportent beaucoup plus que les autres ! si, si, je vous assure).
Je ne tenterai même pas d'énumérer toutes les préparations culinaires à base de porc (saucisses, jambons, saucisson, lard, lardons, andouillette, boudin, etc.) car ce serait sans fin, un vrai festin de Gargantua !
Mais pendant que les maternités de Chine et de Corée ne désemplissent pas et qu'on y attend un véritable baby-boom de petits fortunés (+ 10% de naissances prévus en Corée cette année), une bien curieuse affaire s'est jouée chez nous il y a quelques semaines qui laisse augurer que les charcutiers français ne vont pas être à la fête ! En décembre 2006, le préfet de Paris, Pierre Mutz, s'est mis en tête d'interdire les distributions caritatives de soupe au lard aux miséreux de la capitale, dits pudiquement SDF, par une association du même sigle. Que le préfet Mütz travaillait du bonnet (cf. http://geopolis.over-blog.net/article-4926927.html), on avait déjà remarqué, mais il faut croire qu'il n'est pas le seul puisque le préfet de Nice, Dominique Vian, s'est mis à son tour en demeure d'ôter aux pauvres le pain de la bouche ! Et qui dit préfet, dit Ministère de l'Intérieur. Il en ressort donc que M. Sarkozy (UMP), présentement ministre de l'Intérieur et candidat à la présidence de la république, en a après les pauvres ou après les cochons, ou les deux. Mais il n'est pas le seul et le mal gagne : une véritable épidémie de cochonophobie s'est emparée de notre pauvre France, qui ne peut guère annoncer qu'infortune, stérilité et misère. Pas de cochon, fini la chance ! (certainement un proverbe chinois).
La Justice, en l'espèce le tribunal administratif de Paris, avait pourtant tenté de ramener ces Messieurs à la raison en rendant une ordonnance qui suspendait les arrêtés préfectoraux d'interdiction. Mais qu'est-ce que la Raison sur une nef de furieux ? Le 5 janvier dernier le Conseil d'Etat annulait l'ordonnance, estimant que ces nouveaux interdits sont conformes au droit. Conformes au droit des hommes, voire ! ; aux devoirs de la charité chrétienne, certainement pas. Les raisons invoquées à défaut de raison demandent à être examinées de plus près. Pour le représentant du Ministère de l'Intérieur, l'avocat Jean-François Boutet, ces distributions de soupe seraient "discriminatoires et donc susceptibles de troubler l'ordre public". Si la relation de cause à effet que la formule sous-entend reste à prouver, elle s'inscrit manifestement dans un emploi extensif et par conséquent abusif de la notion de "troubles à l'ordre public" qui permet aujourd'hui d'interdire à discrétion à peu près tout ce qu'on veut sans avoir à justifier en aucune façon l'atteinte aux libertés qui s'ensuit (cf. http://geopolis.over-blog.net/article-4343118.html). C'est un peu comme l'usage extensif du "devoir de réserve" dans l'administration qui fait très opportunément taire les critiques et empêche la dénonciation d'abus flagrants...
Le mot qui revient comme un leitmotiv est cependant celui de "discrimination". La Haute Autorité de lutte contre les discriminations ou HALDE ("autoto" n'est pas très euphonique mais l'administration française adore ce genre de noms ronflants) s'était déjà "émue" de l'affaire, nous dit-on, non pas par compassion pour le sort de ces discriminés parmi les discriminés que sont les pauvres français dans la rue - ceux-là il faut bien le dire, à peu près tout le monde s'en tape - mais pour dénoncer l'aspect prétendument discriminatoire de la soupe au lard. Comment une soupe peut-elle être discriminatoire sui generis, je me demande. L'injustice c'est plutôt d'être privé de soupe, et la véritable discrimination est entre ceux qui mangent à leur faim tous les jours et ceux qui ne mangent qu'au petit bonheur la chance, ceux qui ont les moyens de s'approvisionner chez le charcutier et ceux à qui cela est interdit. Mais voilà, horresco referens : il y avait du cochon dans la soupe !
Les propos du maire de Paris (PS), du maire d'une ville riche où fleurissent les épiceries de luxe et qui ne nourrit pas ses pauvres, sont à leur manière assez édifiants. Dès 2004, le conseil municipal réclamait "que soit mis un terme à des initiatives aussi contestables". Nourrir les pauvres, contestable ? Le maire parlait récemment d'"initiative aux relents xénophobes". Serait-ce que la soupe n'est pas bonne ? La viande avariée ? Des relents rances... Pourtant aucun de ceux qui en ont goûté ne semble s'être plaint de la soupe. Aucun n'en est mort ! Le problème n'est pas là. Se félicitant de la décision du Conseil d'Etat, M. Delanoë crache le morceau : "Cette décision établit clairement la dimension discriminatoire d'une telle opération dont sont exclues, de fait, les personnes de confession juive et musulmane". La belle affaire !
On pourrait d'abord remarquer que la soupe en cause est destinée à des personnes qui sont elles-mêmes exclues. Que, nonobstant la précarité de leur situation matérielle, elles n'en restent pas moins des personnes humaines, dignes à ce titre de considération comme vous et moi. Et que la moindre des choses serait de les consulter sur ce qu'elles préfèrent manger. Mais celà, nos Messieurs n'y ont pas pensé.
On pourrait aussi faire remarquer qu'il manque beaucoup de catégories à la liste des personnes que cette très épouvantable, perfide et cruelle soupe discrimine : les bouddhistes, les végétariens, les allergiques, ceux qui n'aiment pas le porc, le chou, les carottes ou autres ingrédients de la soupe, enfin tous ceux qui n'ont pas spécialement faim. Un monde fou !
Mais surtout l'assertion selon laquelle seraient exclues, "de fait, les personnes de confession juive et musulmane" est parfaitement absurde. Il est vrai que parmi les nombreux interdits de la loi mosaïque figure la consommation de viande de porc (Lévitique 11, 7). C'est d'ailleurs loin d'être le seul : le lièvre et le lapin sont considérés tout aussi impurs, de même que l'anguille, les crustacés, la grenouille, etc. Il est aussi formellement défendu de mélanger dans une préparation culinaire et même de mettre en un même plat, de la viande et du lait (Exode 23, 19). En revanche sont licites les viandes de "ruminants aux pieds fourchus", celles de poissons avec nageoires et écailles, et les sauterelles. Mais ces prescriptions ne valent que pour les pratiquants rigoristes, non pas pour "les juifs". Parce qu'en réalité, beaucoup d'entre eux mangent de tout sans se soucier le moins du monde des croyances et des usages des nomades du désert du Sinaï d'il y a 3000 ans et quelque.
L'interdit sur le porc tient peut-être en partie au fait que sa viande se conserve mal dans les climats chauds et que les Hébreux d'alors ne connaissaient pas la salaison qui permet justement de lui assurer une longue conservation. Dans l'Europe d'aujourd'hui, ce mode de prophylaxie pour éviter la trichinose n'a guère de sens. Pour les musulmans, qui reprennent à leur compte les interdits bibliques, le porc est impur parce qu'omnivore. Il y a toujours l'idée qu'il pourrait boulotter un cadavre, chose assez répugnante et taboue. Mais là encore, cela ne correspond nullement aux élevages modernes, puisque dans nos contrées du moins on ne laisse pas les animaux se promener dans les décharges. Peu importe en fait, il s'agit de religion. Ceci étant, si on ne mange pas de porc dans certains pays musulmans, puisqu'on n'en trouve tout simplement pas à la vente, dans d'autres ce n'est pas du tout le cas. Demandez donc à un Ouïghour si des rondelles de kalbaça (le saucisson russe) avec un verre de gnôle, ça se refuse !
Les juifs et les musulmans à la rue, s'il s'en trouve, ne sont-ils pas majeurs et vaccinés ? Ne sont-ils pas à même de faire jouer leur libre arbitre pour décider eux-mêmes s'ils respectent les interdits de leur tradition religieuse ou s'ils s'en moquent ? Alors depuis quand un Etat laïc se mêle-t-il d'imposer la stricte observance de prescriptions purement religieuses ? Depuis quand l'Etat français est-il le gardien de l'intégrisme loubavitch ou de celui des frères musulmans ?
Que je sache, la soupe de SDF n'était pas obligatoire. Ce qui eût été malhonnête, ç'aurait été de servir du lard sans le dire. Ce qui est malhonnête, c'est de servir des ingrédients réputés impurs en les faisant passer pour casher ou hallal. Mais avec la "soupe au cochon", il n'y avait aucune ambiguïté. En attendant, les miséreux français qui ne sont ni juifs ni musulmans devront se contenter de soupe claire et de sachets lyophilisés, pendant que nos Messieurs mangent ce qu'ils veulent.
En fait, le bon petit cochon et le porc gras ne sont pas l'apanage des Chinois, et c'est toute l'Eurasie qui associe l'animal à l'idée de prospérité, cf. Jacques Verroust, Michel Pastoureau et Raymond Buren, Le cochon : histoire, symbolique et cuisine du porc, Paris (Sang de la terre), 1987. Cochon domestique, truie, porcelets, cochon de lait, goret, verrat, mais aussi cochon sauvage, sanglier, laie et marcassins..., la culture occidentale est riche en mots, en mythes autour du cochon. La chasse au sanglier, bête fauve, fut longtemps une chasse royale. Le porc gras, que l'on sacrifiait en décembre, nourrissait les villages pendant les mois d'hiver. Le cochon était aussi l'un des motifs préférés des cartes de Nouvel An russes ou allemandes au XIXe siècle et aujourd'hui encore les enfants mettent leurs petites économies dans des tirelires en forme de cochon (qui rapportent beaucoup plus que les autres ! si, si, je vous assure).
Je ne tenterai même pas d'énumérer toutes les préparations culinaires à base de porc (saucisses, jambons, saucisson, lard, lardons, andouillette, boudin, etc.) car ce serait sans fin, un vrai festin de Gargantua !
Mais pendant que les maternités de Chine et de Corée ne désemplissent pas et qu'on y attend un véritable baby-boom de petits fortunés (+ 10% de naissances prévus en Corée cette année), une bien curieuse affaire s'est jouée chez nous il y a quelques semaines qui laisse augurer que les charcutiers français ne vont pas être à la fête ! En décembre 2006, le préfet de Paris, Pierre Mutz, s'est mis en tête d'interdire les distributions caritatives de soupe au lard aux miséreux de la capitale, dits pudiquement SDF, par une association du même sigle. Que le préfet Mütz travaillait du bonnet (cf. http://geopolis.over-blog.net/article-4926927.html), on avait déjà remarqué, mais il faut croire qu'il n'est pas le seul puisque le préfet de Nice, Dominique Vian, s'est mis à son tour en demeure d'ôter aux pauvres le pain de la bouche ! Et qui dit préfet, dit Ministère de l'Intérieur. Il en ressort donc que M. Sarkozy (UMP), présentement ministre de l'Intérieur et candidat à la présidence de la république, en a après les pauvres ou après les cochons, ou les deux. Mais il n'est pas le seul et le mal gagne : une véritable épidémie de cochonophobie s'est emparée de notre pauvre France, qui ne peut guère annoncer qu'infortune, stérilité et misère. Pas de cochon, fini la chance ! (certainement un proverbe chinois).
La Justice, en l'espèce le tribunal administratif de Paris, avait pourtant tenté de ramener ces Messieurs à la raison en rendant une ordonnance qui suspendait les arrêtés préfectoraux d'interdiction. Mais qu'est-ce que la Raison sur une nef de furieux ? Le 5 janvier dernier le Conseil d'Etat annulait l'ordonnance, estimant que ces nouveaux interdits sont conformes au droit. Conformes au droit des hommes, voire ! ; aux devoirs de la charité chrétienne, certainement pas. Les raisons invoquées à défaut de raison demandent à être examinées de plus près. Pour le représentant du Ministère de l'Intérieur, l'avocat Jean-François Boutet, ces distributions de soupe seraient "discriminatoires et donc susceptibles de troubler l'ordre public". Si la relation de cause à effet que la formule sous-entend reste à prouver, elle s'inscrit manifestement dans un emploi extensif et par conséquent abusif de la notion de "troubles à l'ordre public" qui permet aujourd'hui d'interdire à discrétion à peu près tout ce qu'on veut sans avoir à justifier en aucune façon l'atteinte aux libertés qui s'ensuit (cf. http://geopolis.over-blog.net/article-4343118.html). C'est un peu comme l'usage extensif du "devoir de réserve" dans l'administration qui fait très opportunément taire les critiques et empêche la dénonciation d'abus flagrants...
Le mot qui revient comme un leitmotiv est cependant celui de "discrimination". La Haute Autorité de lutte contre les discriminations ou HALDE ("autoto" n'est pas très euphonique mais l'administration française adore ce genre de noms ronflants) s'était déjà "émue" de l'affaire, nous dit-on, non pas par compassion pour le sort de ces discriminés parmi les discriminés que sont les pauvres français dans la rue - ceux-là il faut bien le dire, à peu près tout le monde s'en tape - mais pour dénoncer l'aspect prétendument discriminatoire de la soupe au lard. Comment une soupe peut-elle être discriminatoire sui generis, je me demande. L'injustice c'est plutôt d'être privé de soupe, et la véritable discrimination est entre ceux qui mangent à leur faim tous les jours et ceux qui ne mangent qu'au petit bonheur la chance, ceux qui ont les moyens de s'approvisionner chez le charcutier et ceux à qui cela est interdit. Mais voilà, horresco referens : il y avait du cochon dans la soupe !
Les propos du maire de Paris (PS), du maire d'une ville riche où fleurissent les épiceries de luxe et qui ne nourrit pas ses pauvres, sont à leur manière assez édifiants. Dès 2004, le conseil municipal réclamait "que soit mis un terme à des initiatives aussi contestables". Nourrir les pauvres, contestable ? Le maire parlait récemment d'"initiative aux relents xénophobes". Serait-ce que la soupe n'est pas bonne ? La viande avariée ? Des relents rances... Pourtant aucun de ceux qui en ont goûté ne semble s'être plaint de la soupe. Aucun n'en est mort ! Le problème n'est pas là. Se félicitant de la décision du Conseil d'Etat, M. Delanoë crache le morceau : "Cette décision établit clairement la dimension discriminatoire d'une telle opération dont sont exclues, de fait, les personnes de confession juive et musulmane". La belle affaire !
On pourrait d'abord remarquer que la soupe en cause est destinée à des personnes qui sont elles-mêmes exclues. Que, nonobstant la précarité de leur situation matérielle, elles n'en restent pas moins des personnes humaines, dignes à ce titre de considération comme vous et moi. Et que la moindre des choses serait de les consulter sur ce qu'elles préfèrent manger. Mais celà, nos Messieurs n'y ont pas pensé.
On pourrait aussi faire remarquer qu'il manque beaucoup de catégories à la liste des personnes que cette très épouvantable, perfide et cruelle soupe discrimine : les bouddhistes, les végétariens, les allergiques, ceux qui n'aiment pas le porc, le chou, les carottes ou autres ingrédients de la soupe, enfin tous ceux qui n'ont pas spécialement faim. Un monde fou !
Mais surtout l'assertion selon laquelle seraient exclues, "de fait, les personnes de confession juive et musulmane" est parfaitement absurde. Il est vrai que parmi les nombreux interdits de la loi mosaïque figure la consommation de viande de porc (Lévitique 11, 7). C'est d'ailleurs loin d'être le seul : le lièvre et le lapin sont considérés tout aussi impurs, de même que l'anguille, les crustacés, la grenouille, etc. Il est aussi formellement défendu de mélanger dans une préparation culinaire et même de mettre en un même plat, de la viande et du lait (Exode 23, 19). En revanche sont licites les viandes de "ruminants aux pieds fourchus", celles de poissons avec nageoires et écailles, et les sauterelles. Mais ces prescriptions ne valent que pour les pratiquants rigoristes, non pas pour "les juifs". Parce qu'en réalité, beaucoup d'entre eux mangent de tout sans se soucier le moins du monde des croyances et des usages des nomades du désert du Sinaï d'il y a 3000 ans et quelque.
L'interdit sur le porc tient peut-être en partie au fait que sa viande se conserve mal dans les climats chauds et que les Hébreux d'alors ne connaissaient pas la salaison qui permet justement de lui assurer une longue conservation. Dans l'Europe d'aujourd'hui, ce mode de prophylaxie pour éviter la trichinose n'a guère de sens. Pour les musulmans, qui reprennent à leur compte les interdits bibliques, le porc est impur parce qu'omnivore. Il y a toujours l'idée qu'il pourrait boulotter un cadavre, chose assez répugnante et taboue. Mais là encore, cela ne correspond nullement aux élevages modernes, puisque dans nos contrées du moins on ne laisse pas les animaux se promener dans les décharges. Peu importe en fait, il s'agit de religion. Ceci étant, si on ne mange pas de porc dans certains pays musulmans, puisqu'on n'en trouve tout simplement pas à la vente, dans d'autres ce n'est pas du tout le cas. Demandez donc à un Ouïghour si des rondelles de kalbaça (le saucisson russe) avec un verre de gnôle, ça se refuse !
Les juifs et les musulmans à la rue, s'il s'en trouve, ne sont-ils pas majeurs et vaccinés ? Ne sont-ils pas à même de faire jouer leur libre arbitre pour décider eux-mêmes s'ils respectent les interdits de leur tradition religieuse ou s'ils s'en moquent ? Alors depuis quand un Etat laïc se mêle-t-il d'imposer la stricte observance de prescriptions purement religieuses ? Depuis quand l'Etat français est-il le gardien de l'intégrisme loubavitch ou de celui des frères musulmans ?
Que je sache, la soupe de SDF n'était pas obligatoire. Ce qui eût été malhonnête, ç'aurait été de servir du lard sans le dire. Ce qui est malhonnête, c'est de servir des ingrédients réputés impurs en les faisant passer pour casher ou hallal. Mais avec la "soupe au cochon", il n'y avait aucune ambiguïté. En attendant, les miséreux français qui ne sont ni juifs ni musulmans devront se contenter de soupe claire et de sachets lyophilisés, pendant que nos Messieurs mangent ce qu'ils veulent.