5 janvier 2008
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J'attends confirmation des services ouzbeks, mais si c'est vraiment vrai, ça mérite d'être dit ! En tout cas, c'est ce qu'affirmait incidemment à la mi-octobre sur la chaîne Al Jazeera, avec beaucoup de naturel, comme d'une vieille histoire déjà connue de par chez elle - même pas un "scoop" en somme, - l'ancien premier primistre du Pakistan Benazir Bhutto elle-même. La femme qui en savait trop a été assassinée le 27 décembre 2007. Paix à son âme.
L'icône démocratique toute fraîche de Benazir Bhutto avait quelques défauts. Dirigeante du PPP (Parti du peuple pakistanais) hérité de son père, nommée par deux fois premier primistre du Pakistan, la première fois en 1988 à seulement 35 ans, puis de 1993 à 1999, elle avait chaque fois dû renoncer à son poste pour cause de soupçons de corruption aggravée. Ces accusations n'étaient pas sans fondement comme a pu le démontrer une enquête de la justice suisse. Certaines mauvaises langues, et néanmoins proches de sa propre famille, l'accusent aussi d'avoir commandité l'assassinat de ses deux frères, Shalnawaz Bhutto, tué en France en 1985, et surtout Murtaza Bhutto, tué à Karachi en 1996 par la police pakistanaise, Benazira regnante... Il est vrai que Murtaza avait quelque temps plus tôt rasé une moitié de moustache à Asif Ali Zardari, le mari de la dame. Un affront pareil, ça ne se pardonne pas !
En outre, lors de son second mandat, Benazir Bhutto s'était alliée aux islamistes du Jamiat-Ulema-e-Islami, dont les écoles coraniques serviront de vivier aux talibans afghans. Sous la direction de son ministre de l'Intérieur de l'époque, le général Babar, l'Inter Services Intelligence (ISI, services secrets pakistanais) va fournir le matériel et la logistique qui conduiront les talibans à la prise de Kaboul en 1996. Mais elle était précisément une redoutable politicienne, femme forte dans un pays qui en apparence ne leur est guère favorable, véritable seigneur de guerre au besoin, d'une impassibilité toute orientale, et surtout fort bien informée de la situation locale...
Il se dit donc au Pakistan que Bin Bin (Oussama Ben Laden pour les intimes) a été exécuté par un proche du pouvoir qui se trouve être simultanément un haut dirigeant du mouvement Al Qaïda..., j'ai nommé Omar Cheikh. Mais des Ben Laden, il y en a tout plein ! Après Oussama, on parle de son fils Hamza qui pratiquerait le même métier : terroriste de montagne. Quant au Pakistan, c'est paraît-il un équilibre improbable entre trois A : Allah, Armée, Amérique... On va voir comment ça retombe sur ses pattes.
Sources :
http://fr.altermedia.info/general/pakistan-la-marraine-des-talibans-assassinee_12428.html
L'entretien accodé par B. Bhutto à David Frost vers le 20 octobre 2007 ici :
www.yanndarc.com/article-7336162.html (extrait)
http://www.prisonplanet.com/articles/december2007/281207_said.htm (en intégral)
Et aussi, Le chaudron pakistanais
et Le Pakistan est-il un pays sûr ?
Petites précisions :
Omar Cheikh, né en Angleterre en 1973, de son nom complet Ahmed Omar Saeed Sheikh, est en prison au Pakistan depuis février 2002 pour son implication dans l'enlèvement et l'exécution du journaliste américain Daniel Pearl. Alors, quand Benazir Bhutto dit de l'un des individus qu'elle soupçonne d'être derrière le premier attentat fomenté contre elle à Karachi le 18 octobre 2007 (probablement le général Mahmoud Ahmad, ancien directeur de l'ISI) que :
Eh bien, soit Omar Cheikh l'aura assassiné directement, donc avant le 12 février 2002, et, en bonne logique, toutes les vidéos mettant en scène le supposé Oussama Ben Laden revendiquant, menaçant, tonnant... sont des faux. Mais voilà, la rumeur court que les forces spéciales françaises en Afghanistan l'auraient vu de leurs yeux vu, en chair et en os, en 2004... Soit ledit Omar a commandité l'assassinat depuis sa prison (ou peut-être même que ses geôliers ne sont pas très regardants et le laissent sortir), et cela a pu se produire n'importe quand avant octobre dernier.
Toujours est-il qu'Omar Cheikh serait aussi... un agent du MI6 ! C'est du moins ce que soutient le président pakistanais Pervez Musharraf dans son livre Sur la ligne de feu, publié en 2006 (In the Line of Fire : A Memoir, chez Free Press). Recruté lors de ses études à la London School of Economics, il aurait été envoyé dans les Balkans par les services secrets britanniques pour mener des opérations de jihad... (contre les Serbes, je suppose). Il passe pour un agent double et travaillerait pour l'ISI depuis 1993. Lorsqu'il a été assassiné, Daniel Pearl menait précisément l'enquête sur les liens de l'ISI avec les groupes islamistes, et c'est aussi du côté de l'ISI qu'il faut chercher les assassins de Benazir Bhutto.
Omar Cheikh a été condamné à mort pour l'affaire Pearl le 15 juillet 2002. Le jugement en appel n'est toujours pas intervenu, ce qui, pour une justice expéditive comme celle du Pakistan, est signe qu'il est protégé. Par l'ISI et le président Musharraf, bien sûr, mais encore ? Par la CIA, d'après le Pittsburgh Tribune :
L'icône démocratique toute fraîche de Benazir Bhutto avait quelques défauts. Dirigeante du PPP (Parti du peuple pakistanais) hérité de son père, nommée par deux fois premier primistre du Pakistan, la première fois en 1988 à seulement 35 ans, puis de 1993 à 1999, elle avait chaque fois dû renoncer à son poste pour cause de soupçons de corruption aggravée. Ces accusations n'étaient pas sans fondement comme a pu le démontrer une enquête de la justice suisse. Certaines mauvaises langues, et néanmoins proches de sa propre famille, l'accusent aussi d'avoir commandité l'assassinat de ses deux frères, Shalnawaz Bhutto, tué en France en 1985, et surtout Murtaza Bhutto, tué à Karachi en 1996 par la police pakistanaise, Benazira regnante... Il est vrai que Murtaza avait quelque temps plus tôt rasé une moitié de moustache à Asif Ali Zardari, le mari de la dame. Un affront pareil, ça ne se pardonne pas !
En outre, lors de son second mandat, Benazir Bhutto s'était alliée aux islamistes du Jamiat-Ulema-e-Islami, dont les écoles coraniques serviront de vivier aux talibans afghans. Sous la direction de son ministre de l'Intérieur de l'époque, le général Babar, l'Inter Services Intelligence (ISI, services secrets pakistanais) va fournir le matériel et la logistique qui conduiront les talibans à la prise de Kaboul en 1996. Mais elle était précisément une redoutable politicienne, femme forte dans un pays qui en apparence ne leur est guère favorable, véritable seigneur de guerre au besoin, d'une impassibilité toute orientale, et surtout fort bien informée de la situation locale...
Il se dit donc au Pakistan que Bin Bin (Oussama Ben Laden pour les intimes) a été exécuté par un proche du pouvoir qui se trouve être simultanément un haut dirigeant du mouvement Al Qaïda..., j'ai nommé Omar Cheikh. Mais des Ben Laden, il y en a tout plein ! Après Oussama, on parle de son fils Hamza qui pratiquerait le même métier : terroriste de montagne. Quant au Pakistan, c'est paraît-il un équilibre improbable entre trois A : Allah, Armée, Amérique... On va voir comment ça retombe sur ses pattes.
Sources :
http://fr.altermedia.info/general/pakistan-la-marraine-des-talibans-assassinee_12428.html
L'entretien accodé par B. Bhutto à David Frost vers le 20 octobre 2007 ici :
www.yanndarc.com/article-7336162.html (extrait)
http://www.prisonplanet.com/articles/december2007/281207_said.htm (en intégral)
Et aussi, Le chaudron pakistanais
et Le Pakistan est-il un pays sûr ?
Petites précisions :
Omar Cheikh, né en Angleterre en 1973, de son nom complet Ahmed Omar Saeed Sheikh, est en prison au Pakistan depuis février 2002 pour son implication dans l'enlèvement et l'exécution du journaliste américain Daniel Pearl. Alors, quand Benazir Bhutto dit de l'un des individus qu'elle soupçonne d'être derrière le premier attentat fomenté contre elle à Karachi le 18 octobre 2007 (probablement le général Mahmoud Ahmad, ancien directeur de l'ISI) que :
- c'est "un personnage très important dans la sécurité... un ancien officier militaire... quelqu'un qui... a aussi été impliqué avec Omar Sheikh, l'homme qui a assassiné Oussama Ben Laden",
- "un gang de guerre afghan... ou Hamza ben Laden, le fils d'Oussama ben Laden, ou des talibans pakistanais...".
Eh bien, soit Omar Cheikh l'aura assassiné directement, donc avant le 12 février 2002, et, en bonne logique, toutes les vidéos mettant en scène le supposé Oussama Ben Laden revendiquant, menaçant, tonnant... sont des faux. Mais voilà, la rumeur court que les forces spéciales françaises en Afghanistan l'auraient vu de leurs yeux vu, en chair et en os, en 2004... Soit ledit Omar a commandité l'assassinat depuis sa prison (ou peut-être même que ses geôliers ne sont pas très regardants et le laissent sortir), et cela a pu se produire n'importe quand avant octobre dernier.
Toujours est-il qu'Omar Cheikh serait aussi... un agent du MI6 ! C'est du moins ce que soutient le président pakistanais Pervez Musharraf dans son livre Sur la ligne de feu, publié en 2006 (In the Line of Fire : A Memoir, chez Free Press). Recruté lors de ses études à la London School of Economics, il aurait été envoyé dans les Balkans par les services secrets britanniques pour mener des opérations de jihad... (contre les Serbes, je suppose). Il passe pour un agent double et travaillerait pour l'ISI depuis 1993. Lorsqu'il a été assassiné, Daniel Pearl menait précisément l'enquête sur les liens de l'ISI avec les groupes islamistes, et c'est aussi du côté de l'ISI qu'il faut chercher les assassins de Benazir Bhutto.
Omar Cheikh a été condamné à mort pour l'affaire Pearl le 15 juillet 2002. Le jugement en appel n'est toujours pas intervenu, ce qui, pour une justice expéditive comme celle du Pakistan, est signe qu'il est protégé. Par l'ISI et le président Musharraf, bien sûr, mais encore ? Par la CIA, d'après le Pittsburgh Tribune :
- "There are many in Musharraf's government who believe that Saeed Sheikh's power comes not from the ISI, but from his connections with our own CIA." Cf. http://www.pittsburghlive.com/x/pittsburghtrib/s_20141.html
Qui trompe qui ?
Et aussi : Oussama ben Laden est à nouveau mort !