17 août 2007
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Le hooliganisme n'est pas bien, nous dit-on ; mais le tourisme, c'est bien pire ! Oh, je ne parle pas du tour traditionnel qui mène les honnêtes gens curieux que vous êtes par le vaste monde : plutôt voyage d'étude, pèlerinage ou méditation ambulante, à vrai dire. Non, je parle du tourisme "en masse" qui sévit de nos jours, celui par exemple de cette mère chinoise qui torche son gamin dans la chambre du roi à Versailles et abandonne la couche souillée dans l'embrasure de la fenêtre, tandis que son mari ou un autre se mouche dans les rideaux (authentique, j'ai des témoins)...
Je parle des actes de vandalisme qui se multiplient dans les musées, les églises, les jardins, par malveillance, par manque d'éducation ou par bêtise crasse, comme ici :
http://www.latribunedelart.com/Nouvelles_breves/Breves_2007/7_07/Vandalisme_Versailles_724.htm
Je parle de la propension de l'homo turisticus à laisser une trace de son passage comme le renard son urine. Un tag, une signature, un gribouillage quelconque.
De sa propension à laisser partout ses papiers gras, ses sacs en plastique et ses canettes de Coke. Plages, forêts, montagnes, il n'épargne rien, il salit tout !
Et ce tourisme que l'on croît anodin, que l'on recherche même pour le bien de l'économie du pays, est souvent (pour au moins 10% des touristes, je dis bien 10% !) un tourisme sexuel. Bien sûr, on connaissait déjà l'initiation sentimentale des jeunes Français en Angleterre ou le bon temps des filles libérées au Club Méd. Mais il y a surtout l'explosion du tourisme sexuel tarifé et l'exploitation des enfants. Ce tourisme de pervers représente une part importante des voyages vers certaines destinations (Thaïlande, Vietnam, Brésil, Inde, Philippines, Saint-Domingue, Madagascar, Maroc, Tunisie).
"Chaque année, 842 millions de touristes se rendent à l'étranger. Parmi eux, 10 % choisissent leur destination de voyage selon l’offre "sexuelle", d’après un rapport publié le 2 juin 2007, à l’occasion de la première Journée mondiale pour un tourisme responsable. Un nombre grandissant de touristes vont donc s'adonner à un genre bien particulier de vacances : le tourisme sexuel, aujourd'hui considéré comme le 3e commerce illégal par ordre d'importance dans le monde, juste après la drogue et les armes."
Cf. http://www.routard.com/mag_dossiers/id_dm/6/ordre/1.htm
Mais peut-être pensez-vous que ces commerces sont clandestins ? Pas du tout : "En 1990, le tour opérateur britannique Sunmed écrivait dans sa brochure "Go Places", en parlant des Thaïlandais : "ils sont des Peter Pan, éternels enfants qui n'ont jamais grandi..." et en parlant de la Thaïlande : "c'est le pays le plus sensuel et le plus ouvertement sexuel de la planète". La brochure recommandait aux visiteurs potentiels de Pattaya : "si vous pouvez le sucer, l'utiliser, en manger, le sentir, l'essayer, en abuser ou simplement regarder, n'hésitez-pas : tout est possible dans ce lieu qui ne dort jamais. Pattaya n'est pas fait pour les prudes.". La même année, la compagnie aérienne autrichienne Lauda Air est condamnée à présenter des excuses à la Thaïlande et à retirer le magazine de bord qui vantait les charmes du pays dans des termes similaires". Lauda Air qui faisait récemment de la pub dans le métro parisien...
Cf. http://elalaoui.free.fr/partonechapterthree.html#notes
Je cite encore : "Le cas de l'Asie est préoccupant car des tour opérateurs peu scrupuleux qui font de cette activité leur fonds de commerce ont développé une offre spécifique et proposent des forfaits où cette forme de tourisme est implicitement incluse". Selon l'UNICEF, rien qu'en Asie, un million d'enfants seraient concernés, enlevés ou vendus pour être abusés, souvent parqués dans des maisons closes à touristes. Un million...
Le tourisme pourrit et corrompt. Il est la cause directe de la hausse vertigineuse de la prostitution dans les pays pauvres, avec toutes les conséquences qui s'ensuivent pour les personnes et pour l'équilibre de ces sociétés. La pandémie du sida est elle-aussi étroitement liée à ces pratiques prédatrices et déviantes. Plus les écarts économiques se creusent, plus tout s'achète, y compris les humains, y compris les enfants. On tombe dans le sordide (voir le dossier du Guide du routard cité ci-dessus).
Mais même sans être nécessairement mal intentionné, le touriste, à force d'euros ou de dollars, contribue à la destruction du tissu social des pays qu'il visite. Un exemple : "en proposant ses services de faux guide, un enfant de 10 ans gagne plus que son père qui travaille 10 à 12 heures par jour". Par sa frénésie d'achats, le touriste est cause directe d'inflation. "Le volume des touristes provoque généralement un accroissement des prix qui engendre des frustrations importantes chez les populations locales qui ne peuvent plus consommer leurs propres produits mais voient des étrangers venir les consommer sous leurs yeux". Le touriste, trop souvent, humilie l'autochtone.
Sans parler des conséquences pour la faune, la flore, les paysages... Pour le bien être de Monsieur le touriste, on bétonne, on bétonne. Que dire du patrimoine ? Versailles et le Louvre en vivent, certes, mais quel en sera le prix ? Quel prix pour la prédation touristique aux temples d'Angkor (Cambodge), de Borobudur (Indonésie)... Déjà Malraux...
Depuis quelque temps, l'UNESCO s'interroge sur les méfaits du tourisme pour le patrimoine mondial : '"L'industrie du tourisme et des voyages, un des plus importants secteurs d'activité économique à l'échelle mondiale, connaît une croissance très rapide. Pour la seule zone Asie-Pacifique, le Conseil mondial du voyage et du tourisme estime que le chiffre d'affaires de 805 milliards de dollars US réalisé en 1995 va s'accroître de près de 80 % par an durant les dix prochaines années pour atteindre deux trillions de dollars US en 2005. Quel sera l'effet de cette terrible expansion sur la préservation de l'intégrité voire la survie même des sites du patrimoine ?"
Les touristes, ça ne devrait jamais voyager !
Je parle des actes de vandalisme qui se multiplient dans les musées, les églises, les jardins, par malveillance, par manque d'éducation ou par bêtise crasse, comme ici :
http://www.latribunedelart.com/Nouvelles_breves/Breves_2007/7_07/Vandalisme_Versailles_724.htm
Je parle de la propension de l'homo turisticus à laisser une trace de son passage comme le renard son urine. Un tag, une signature, un gribouillage quelconque.
De sa propension à laisser partout ses papiers gras, ses sacs en plastique et ses canettes de Coke. Plages, forêts, montagnes, il n'épargne rien, il salit tout !
Et ce tourisme que l'on croît anodin, que l'on recherche même pour le bien de l'économie du pays, est souvent (pour au moins 10% des touristes, je dis bien 10% !) un tourisme sexuel. Bien sûr, on connaissait déjà l'initiation sentimentale des jeunes Français en Angleterre ou le bon temps des filles libérées au Club Méd. Mais il y a surtout l'explosion du tourisme sexuel tarifé et l'exploitation des enfants. Ce tourisme de pervers représente une part importante des voyages vers certaines destinations (Thaïlande, Vietnam, Brésil, Inde, Philippines, Saint-Domingue, Madagascar, Maroc, Tunisie).
"Chaque année, 842 millions de touristes se rendent à l'étranger. Parmi eux, 10 % choisissent leur destination de voyage selon l’offre "sexuelle", d’après un rapport publié le 2 juin 2007, à l’occasion de la première Journée mondiale pour un tourisme responsable. Un nombre grandissant de touristes vont donc s'adonner à un genre bien particulier de vacances : le tourisme sexuel, aujourd'hui considéré comme le 3e commerce illégal par ordre d'importance dans le monde, juste après la drogue et les armes."
Cf. http://www.routard.com/mag_dossiers/id_dm/6/ordre/1.htm
Mais peut-être pensez-vous que ces commerces sont clandestins ? Pas du tout : "En 1990, le tour opérateur britannique Sunmed écrivait dans sa brochure "Go Places", en parlant des Thaïlandais : "ils sont des Peter Pan, éternels enfants qui n'ont jamais grandi..." et en parlant de la Thaïlande : "c'est le pays le plus sensuel et le plus ouvertement sexuel de la planète". La brochure recommandait aux visiteurs potentiels de Pattaya : "si vous pouvez le sucer, l'utiliser, en manger, le sentir, l'essayer, en abuser ou simplement regarder, n'hésitez-pas : tout est possible dans ce lieu qui ne dort jamais. Pattaya n'est pas fait pour les prudes.". La même année, la compagnie aérienne autrichienne Lauda Air est condamnée à présenter des excuses à la Thaïlande et à retirer le magazine de bord qui vantait les charmes du pays dans des termes similaires". Lauda Air qui faisait récemment de la pub dans le métro parisien...
Cf. http://elalaoui.free.fr/partonechapterthree.html#notes
Je cite encore : "Le cas de l'Asie est préoccupant car des tour opérateurs peu scrupuleux qui font de cette activité leur fonds de commerce ont développé une offre spécifique et proposent des forfaits où cette forme de tourisme est implicitement incluse". Selon l'UNICEF, rien qu'en Asie, un million d'enfants seraient concernés, enlevés ou vendus pour être abusés, souvent parqués dans des maisons closes à touristes. Un million...
Le tourisme pourrit et corrompt. Il est la cause directe de la hausse vertigineuse de la prostitution dans les pays pauvres, avec toutes les conséquences qui s'ensuivent pour les personnes et pour l'équilibre de ces sociétés. La pandémie du sida est elle-aussi étroitement liée à ces pratiques prédatrices et déviantes. Plus les écarts économiques se creusent, plus tout s'achète, y compris les humains, y compris les enfants. On tombe dans le sordide (voir le dossier du Guide du routard cité ci-dessus).
Mais même sans être nécessairement mal intentionné, le touriste, à force d'euros ou de dollars, contribue à la destruction du tissu social des pays qu'il visite. Un exemple : "en proposant ses services de faux guide, un enfant de 10 ans gagne plus que son père qui travaille 10 à 12 heures par jour". Par sa frénésie d'achats, le touriste est cause directe d'inflation. "Le volume des touristes provoque généralement un accroissement des prix qui engendre des frustrations importantes chez les populations locales qui ne peuvent plus consommer leurs propres produits mais voient des étrangers venir les consommer sous leurs yeux". Le touriste, trop souvent, humilie l'autochtone.
Sans parler des conséquences pour la faune, la flore, les paysages... Pour le bien être de Monsieur le touriste, on bétonne, on bétonne. Que dire du patrimoine ? Versailles et le Louvre en vivent, certes, mais quel en sera le prix ? Quel prix pour la prédation touristique aux temples d'Angkor (Cambodge), de Borobudur (Indonésie)... Déjà Malraux...
Depuis quelque temps, l'UNESCO s'interroge sur les méfaits du tourisme pour le patrimoine mondial : '"L'industrie du tourisme et des voyages, un des plus importants secteurs d'activité économique à l'échelle mondiale, connaît une croissance très rapide. Pour la seule zone Asie-Pacifique, le Conseil mondial du voyage et du tourisme estime que le chiffre d'affaires de 805 milliards de dollars US réalisé en 1995 va s'accroître de près de 80 % par an durant les dix prochaines années pour atteindre deux trillions de dollars US en 2005. Quel sera l'effet de cette terrible expansion sur la préservation de l'intégrité voire la survie même des sites du patrimoine ?"
Les touristes, ça ne devrait jamais voyager !