Le mépris pour l'Afrique et ses habitants (et les femmes de chambre africaines) trouve un exemple criant dans les ravages provoqués au Gabon et au Niger par l'exploitation éhontée du minerai d'uranium à destination des centrales nucléaires françaises. Avec quelles retombées pour les populations locales ? Des retombées d'uranium, bien sûr !
Le documentaire "Uranium, l'héritage empoisonné" du réalisateur Dominique Hennequin soulève le voile sur un pan méconnu de la politique énergétique française. Bien qu'il ait été diffusé en décembre 2009 sur la chaîne Public Sénat, aucune conséquence politique n'en a encore été tirée. Pour juger du nucléaire en France, il faut pourtant avoir l'honnêteté de regarder en amont, vers les pays d'extraction du combustible. Les populations de Mounana (Gabon), les Touaregs d'Arlit (Niger) et les régions environnantes sont abandonnés à un sort funeste, dans l'indifférence générale. Le PS, l'UMP et les autres en ont-il parlé ? Pas que je sache.
Rappelons que l'entreprise publique AREVA est née en 2001 de la fusion de CEA Industrie, de Framatome et de la Cogema, et qu'elle est dirigée par Anne Lauvergeon, épinglée par un rapport de la Cour des comptes en 2002 pour son salaire exorbitant (il tourne autour de 1.120.000 € par an...). A cette dernière, on peut faire toute confiance : ne déclarait-elle pas récemment que Fukushima "n'est pas une catastrophe nucléaire" ?
L'uranium tue en Afrique. L'uranium tue.
Enfin, le témoignage émouvant du touareg Issouf Maha, maire de Tchirozerine, lors d'une conférence de presse à l'Assemblée nationale le 25 mars 2008 avec le collectif "Areva ne fera pas la loi au Niger" :