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  • : Géopolis
  • : Géopolis est consacré à la géopolitique et à la géostratégie : comprendre la politique internationale et en prévoir les évolutions, les conflits présents et à venir, tel est le propos, rien moins !
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  • Mélusine

Géopolis

Par ces temps troublés, l'actualité géopolitique inquiète et déconcerte. Les clefs nous manquent souvent pour en appréhender les facteurs d'évolution décisifs. Et en cette matière, les médias communs informent à peu près aussi mal qu'ils sont mal informés. On nous parle beaucoup de "mondialisation", mais la compréhension des désordres mondiaux n'en paraît pas tellement meilleure et les désordres eux-mêmes persistent, redoublent même... Bien sûr, Géopolis n'a pas la prétention de tout savoir et de tout expliquer. Nous tenterons simplement ici avec ceux qui voudront bien nous rejoindre de contribuer à la réflexion, d'éclairer certaines questions d'actualité en apportant des informations passées inaperçues ou des témoignages de première main, et aussi de prendre un peu de distance pour ne pas trop nous laisser impressionner par l'impact immédiat des événements. A qui s'adresse Géopolis ? A nous tous, simples citoyens, parce qu'en nos pays réputés démocratiques, nous sommes à l'origine de choix cruciaux : par le vote, c'est nous qui portons au pouvoir des hommes dont les décisions (ou les indécisions) feront le monde de demain, les guerres, la vie et la mort des pays et des peuples... C'est bien sérieux tout ça ! - Oui, le sujet est sérieux, mais les manières de l'aborder peuvent ne pas l'être toujours. Il sera donc aussi question de traités d'art militaire, de la formation des chefs d'Etat, de romans d'espionnage ou de cinéma...

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20 juin 2009 6 20 /06 /juin /2009 14:34
"La démocratie ne nous intéresse pas." Ce n'est pas le mot d'un mollah iranien, mais une citation de feu le président du Gabon, Omar Bongo († juin 2009), grand ami et parrain des dirigeants français. Et, comme c'est bizarre, aucun d'eux jusqu'à N. Sarközy compris, ne s'est jamais indigné du caractère frauduleux de ses réélections successives depuis son accession au pouvoir en 1967.

Eléctions présidentielles au Gabon ces 40 dernières années :

1973, Omar Bongo, candidat unique, est élu avec 99,6% des voix. Excusez du peu.

1979, il est réélu avec un score meilleur encore : 99,8% des voix.

1986, score en progression : 99,97% des voix.

1993, après l'introduction du multipartisme, son score tombe officiellement à 51% des voix, en forçant un peu le destin (dixit Jacques Foccart lui-même).

1998, il fait 66% des voix, contre seulement 16,5% à son principal opposant, l'ingénieur Pierre Mamboundou (Union du Peuple Gabonais). Vous avez dit fraude ?

2005, 79,18% des voix. L'accusation de fraude massive, formulée par l'opposition gabonaise, n'a pourtant pas été reprise de façon très audible par la "Communauté internationale"...

Si l'on ajoute à cela que plusieurs des principaux opposants au régime gabonais sont morts assassinés (Germain Mba en 1970, le poète Dieudonné Ndouna-Depenaud en 1977...) et que Pierre Mamboundou en a encore réchappé de justesse en 2006, on mesure le caractère démocratiquement exemplaire du Gabon de Bongo ! Mais chut ! Silence médiatique.

C'est que le grand démocrate Bongo a aussi joué un grand rôle pour la démocratie en France en finançant les campagnes de Jacques Chirac et en "conseillant" Nicolas Sarközy lors de l'élection présidentielle de 2007... La démocratie française portée par les pauvres Gabonnais ! C'est qu'avec ses quelque 70 comptes en banque à l'étranger détournant les revenus du pétrole dont son pays est exportateur, Omar Bongo pouvait se le permettre.

"Le bonheur n'est qu'un rêve inachevé,
Un seul instant suffit pour tout confondre."
Dieudonné Ndouna-Depenaud, "Le mort n'est pas mort", extrait du recueil de poèmes Rêves de l'aube (Libreville, 1975)
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