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  • : Géopolis
  • : Géopolis est consacré à la géopolitique et à la géostratégie : comprendre la politique internationale et en prévoir les évolutions, les conflits présents et à venir, tel est le propos, rien moins !
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Géopolis

Par ces temps troublés, l'actualité géopolitique inquiète et déconcerte. Les clefs nous manquent souvent pour en appréhender les facteurs d'évolution décisifs. Et en cette matière, les médias communs informent à peu près aussi mal qu'ils sont mal informés. On nous parle beaucoup de "mondialisation", mais la compréhension des désordres mondiaux n'en paraît pas tellement meilleure et les désordres eux-mêmes persistent, redoublent même... Bien sûr, Géopolis n'a pas la prétention de tout savoir et de tout expliquer. Nous tenterons simplement ici avec ceux qui voudront bien nous rejoindre de contribuer à la réflexion, d'éclairer certaines questions d'actualité en apportant des informations passées inaperçues ou des témoignages de première main, et aussi de prendre un peu de distance pour ne pas trop nous laisser impressionner par l'impact immédiat des événements. A qui s'adresse Géopolis ? A nous tous, simples citoyens, parce qu'en nos pays réputés démocratiques, nous sommes à l'origine de choix cruciaux : par le vote, c'est nous qui portons au pouvoir des hommes dont les décisions (ou les indécisions) feront le monde de demain, les guerres, la vie et la mort des pays et des peuples... C'est bien sérieux tout ça ! - Oui, le sujet est sérieux, mais les manières de l'aborder peuvent ne pas l'être toujours. Il sera donc aussi question de traités d'art militaire, de la formation des chefs d'Etat, de romans d'espionnage ou de cinéma...

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20 juin 2008 5 20 /06 /juin /2008 00:20
Où l'on reparle des Ijaws (cf. La révolte des Ijaws ).
Une fois n'est pas coutume, voici une dépêche AFP intéressante.
*

LAGOS (Nigéria) - Le Mouvement d'émancipation du Delta du Niger (MEND) a revendiqué l'attaque qui a visé jeudi un important puits offshore de Shell, obligeant la compagnie à interrompre la production et confirmant sa détermination à perturber l'industrie pétrolière du Nigeria.

On n'y voit rien ! Bonga, c'est la concentration de points noirs dans le quart supérieur gauche,
un peu au-dessus de "Golfe de Guinée" (merci à Joeren van der Veer, PDG de Shell, pour la carte !)

"Ce matin à 00H45 nos combattants ont investi la prétendue forteresse de Bonga. La salle informatique de contrôle de la production était notre principale cible que nous voulions faire sauter, mais nous n'avons pas pu y accéder", a affirmé le MEND dans un courriel. Shell a dû interrompre sa production. "Nous avons arrêté la production sur le champ pétrolier de Bonga après l'attaque ce matin par des militants inconnus," a déclaré le porte-parole de Shell, Precious Okolobo.

Les assaillants ont pris pour cible le champ FPSO Bonga (Floating, Production, Storage and Offloading), situé à 120 km au large de Lagos, un monstre haut comme un immeuble de douze étages, 305 mètres de long, 58 de large et 32 de haut. Bonga a une capacité pouvant aller jusqu'à 250.000 barils par jour et 150 millions de pieds cubes de gaz, qui partent vers le terminal de Bonny par des gazoducs sous-marins.

L'attaque inquiète les milieux pétroliers, compte tenu de la situation du site visé, jusqu'alors considéré comme inaccessible par les groupes armés. "C'est très très préoccupant. On touche à la zone la plus garantie de production. Cela veut dire qu'il n'y a désormais pas de limite pour les attaques", a dit un responsable d'une multinationale. Dans cette même région, un navire du groupe français Bourbon transportant du matériel et des personnels pour le compte de compagnies pétrolières a été attaqué jeudi également par des hommes armés. Deux Nigérians ont été blessés, le capitaine et un ingénieur, ont précisé des sources diplomatiques et pétrolières

"Notre prochaine visite sera différente, et l'installation ne sera pas épargnée", a averti le MEND affirmant aussi avoir enlevé un Américain, Jack Stone, travaillant pour une autre société para-pétrolière. Celui-ci a été libéré dans la journée. Le ministre nigérian de l'Information a déploré une attaque "très malheureuse" qui "légitimise la criminalité". "La cible d'aujourd'hui a été délibérément choisie pour prouver une fois pour toute que l'exploration offshore n'est pas hors d'atteinte", a commenté le MEND qui demande à toutes les multinationales de faire partir leurs employés du Nigeria "jusqu'à ce que la question du Delta du Niger soit résolue".

"Les navires pétroliers et gaziers sont également avertis d'éviter les eaux nigérianes sous peine d'attaques", conclut le MEND. Affirmant se battre pour les populations de la région afin qu'elles obtiennent une plus grande part de la manne pétrolière, le mouvement a répété que ses attaques faisaient partie d'une "Opération Cyclone" visant à "ruiner l'industrie d'exportation pétrolière du Nigeria".

Le baril de pétrole a atteint les 137 dollars, après cette attaque. Le site de Bonga, ouvert en novembre 2005, a permis à Shell d'exporter 100 millions de barils à la date de mai 2007 et est détenu à 55% par Shell, 20% par le géant américain Exxon Mobil, 12,5% par l'Italien Agip, et 12,5% par le groupe français Total, via Elf Petroleum Nigeria. Cette attaque est la dernière d'une séries visant les intérêts de Shell. Les violences dans le Delta du Niger ont privé le Nigeria d'un quart de sa production de pétrole depuis janvier 2006. Le pays a perdu en avril sa place de premier producteur africain au profit de l'Angola selon l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (0PEP). L'Angola a produit 1,873 million de baril par jour en avril, contre 1,818 million de b/j pour le Nigeria.
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Soleil couchant sur une plateforme du Golfe de Guinée

Le pétrole à 200 dollars le baril, comme l'annonce la couverture du Courrier international du 19 juin, semble effectivement pour très bientôt. Mais n'allez pas croire que cela gène outre mesure les compagnies pétrolières : leurs bénéfices sont décuplés (cela se compte en centaines de milliards de dollars...). Chapeau bas tout de même à ces sympathiques Ijaws qui attaquent les plateformes off-shore à la pirogue.
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